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MAKEDONIJA DENES
Macédoine : l'Armée nationale albanaise se prépare
TRADUIT PAR MAJA VUCKOVSKA (RÉDACTION DE SKOPJE DU COURRIER DE LA MACÉDOINE)
Publié dans la presse : 28 février 2003
Mise en ligne : mardi 4 mars 2003
Sur la Toile
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L'Armée nationale albanaise (AKSh) prépare-t-elle vraiment une nouvelle offensive de printemps ? C'est en tout cas ce qu'affirme, preuves à l'appui, un porte-parole de l'opposition macédonienne.
Par S. Dulgerska
Le 23 juin 2000, au cours du cinquième congrès du Mouvement populaire du Kosovo (LPK), tenu à Pristina, était adoptée une résolution approuvant les orientations du mouvement pour l'avenir. On y trouve déjà le programme de l'armée nationale albanaise (AKSh). Parmi les Albanais de Macédoine, Ali Ahmeti, Nevzat Halili, Jonuz Zendeli, Fazli Veliu, Musa Xhaferi et Musa Demiri étaient, entre autres, présents à cette réunion.
L'AKSh regroupe des Albanais des Balkans et, prenant la suite d'une série de mouvements de guérilla comme l'UCK, l'UCPMB ou l'UCKOMB, elle agit dans la "quatrième zone opérationnelle", c'est-à-dire la Macédoine, avec un objectif : réunir l'ensemble des territoires albanais des Balkans. C'est ce que vient de déclarer au cours d'une conférence de presse Janko Bacev, un porte-parole de l'opposition macédonienne. D'après ses informations, l'AKSh chercherait en ce moment un leader jouissant d'une autorité respectée parmi les Albanais. C'est dans ce but que l'AKSh essaye d'établir des liens avec les intellectuels albanais. Janko Bacev a précisé que le commandement central de l'AKSh est situé dans le village de Poroj, et que le commandant militaire serait Ekrem Mustafa, connu sous le nom de commandant Rémi au Kosovo.
En Macédoine, existeraient cinq commandements : dans le village de Lojane pour la région de Kumanovo, dans le village de Sipkovica près de Tetovo, dans le village de Srbinovo près de Gostivar, à Paprdiste près de Kicevo et à Belica près de Struga. Janko Bocev a expliqué que l'AKSh dispose d'un service de sécurité et d'un service spécial nommé "Ambri Elezi", placé sous la direction de Kadri Veseli, également connu sous le nom de comandant Lula, un ancien officier supérieur de l'armée yougoslave (JNA).
"L'AKSh existe et se prépare, mais son succès dépendra des autorités de Macédoine", a déclaré Janko Bocev. Il a démenti la déclaration d'Ali Ahmeti, le dirigeant de l'ancienne UCK de Macédoine, maintenant porte-parole de l'Union démocratique pour l'intégration (BDI), qui a prétendu ne pas être au courant de l'existence de l'AKSh, parce que ce dernier a assisté à ce fameux cinquième congrès du Mouvement populaire du Kosovo (LPK) de Pristina. La coalition de l'opposition macédonienne affirme pouvoir prouver que l'action de l'AKSh est financée par l'agence de tourisme Megrami de Skopje qui, avec la collaboration de la compagnie aérienne Swiss, touche un pourcentage sur chaque billet d'avion. Tous les travailleurs albanais de la diaspora versent aussi 3% de leur salaire au fonds "La Patrie appelle", dirigé par Rexhep Halili. Les armes sont commandées par l'intermédiaire de l'entreprise bulgare Kintex, et les livraisons se font selon un axe Bulgarie-Kumanovo-Lojane-Presevo.
À propos des derniers événements en Macédoine, Janko Bacev s'attend à une répétition du scénario de l'année 2000. Selon lui, en cas "d'offensive de printemps", le gouvernement de la Macédoine aura beaucoup de mal à être opérationnel, et les Macédoniens seront victimes d'un nettoyage ethnique pour permettre la réunion des terres albanaises.
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Publié dans la presse : 19 février 2003
Mise en ligne : jeudi 27 février 2003
Sur la Toile
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La rupture est consommée entre les dirigeants de l'Armée nationale albanaise (AKSh) et l'Union démocratique pour l'intégration (BDI), d'Ali Ahmeti, la formation politique créée par les anciens guérilleros de l'UCK.
Par Aleksandar Damovski
Les nouvelles formations armées qui apparaissent dans le camp albanais ont une plate-forme commune : créer la "Grande Albanie". Elles ont le soutien politique des partis albanais et elles peuvent financer leur cause par le biais de la diaspora.
Le Front pour l'intégration des Albanais (FIA), qui se présente comme le bras politique de l'AKSh, a élargi ses ramifications en Italie, en Allemagne, en Slovénie, en Suisse et en Autriche, afin de récolter de l'argent pour continuer le combat en vue de la création de la "Grande Albanie". Nous avons appris que cette organisation allait continuer à appliquer des méthodes de terrorisme urbain, essentiellement contre les institutions de l'État de Macédoine.
Un autre fait confirme cet état de violence latent : les représentants les plus en vue du BDI, Ali Ahmeti, Gezim Ostreni et les autres ministres de ce parti, sont maintenant toujours accompagnés de gardes du corps et d'une sécurité renforcée lorsqu'ils apparaissent en public.
Mais qui sont donc les dirigeants de l'AKSh et du FIA ?
Le secrétaire politique du FIA est un certain Alban Vjosa, mais son collègue Valdet Vardari, le dirigeant de l'AKSh, est mieux connu. Dernièrement, il a donné de nombreuses interviews annonçant une nouvelle offensive au printemps.
Fadil Adili, alias Valdet Vardari, est né à Kicevo. C'est un ancien collaborateur d'Ali Ahmeti. Fadil Adili a longtemps vécu en Suisse, où il faisait partie du Mouvement populaire du Kosovo (LPK), tout comme Ali Ahmeti et Fazli Veliu.
D'après des renseignements provenant de sources du Kosovo, l'AKSh regrouperait une fraction de militants mécontents de la politique de BDI. Valdet Vardari/Fadil Adili a déjà engagé des agents des anciens services de renseignements d'Albanie. Ce groupe de gens mécontents du dénouement de la guerre en Macédoine et au Kosovo, compte aujourd'hui sur le soutien politique de plusieurs partis politiques du Kosovo, ainsi que par le Parti démocratique des Albanais (PDSh) de Macédoine.
Les services de renseignements de la KFOR stationnés au Kosovo observent d'ailleurs tous les mouvements pouvant avoir des implications guerrières, au Kosovo, au sud de la Serbie ainsi qu'en Macédoine. Actuellement, deux théories s'affrontent : créer une nouvelle instabilité dans la région aurait pour seul but de provoquer l'indépendance du Kosovo, ou bien, selon l'autre hypothèse, l'instabilité devrait permettre aux structures criminelles d'agir plus facilement encore dans la région.
Mais le véritable objectif à long terme de ces dangereux extrémistes peut aussi apparaître dans des interviews données à la presse albanaise. Ainsi, Alban Vjosa, interviewé par la revue Levizija, a déclaré : "L'ancienne république yougoslave de Macédoine (FYROM - nom international officiel du pays, les nationalistes albanais ne voulant pas l'appeler République de Macédoine, NdT) n'a pas de raisons d'être un État. Ce pays ne remplit pas les conditions politiques, nationales, historiques et traditionnelles. La FYROM n'a pas de nom, elle n'a pas de langue et pas de symboles nationaux. Ce sont des problèmes sérieux que le pouvoir macédonien essaie de nier, en utilisant pour cela des méthodes brutales comme celle de maltraiter les Albanais qui vivent sur ce territoire depuis des siècles".
À propos des accords d'Ohrid, Alban Vjosa a ajouté que "ce traité était éphémère et qu'il ne réalisait pas les demandes du peuple albanais". Le secrétaire politique du FIA explique que tous les partis albanais sont aujourd'hui liés par l'idée de la "Grande Albanie".
"Même si tous les partis politiques albanais ont leurs propres principes et leurs propres buts, il sont obligés de collaborer avec nous afin de réaliser cette idée. Pour nous, peu importe de savoir qui a le pouvoir, le PDSh ou le BDI, parce que de toute façon, la Macédoine est une création artificielle qui ne devrait pas exister", a souligné Alban Vjosa.
Dans une interview pour le journal albanais Fakti, Valvet Vardari explique, quant a lui, que si "personne n'aime la guerre et surtout pas les Albanais, celle-ci est arrivée d'elle-même du fait de la situation au Kosovo, où le peuple albanais était tenu en prison et avait besoin de se libérer. Les Albanais de Macédoine étaient dans les mêmes conditions. Mais, petit à petit, la peur a disparu chez les Albanais, grâce à notre combat. Ce que nous voulons, c'est seulement que le conflit s'arrête et que le peuple albanais tout entier s'unisse dans une Grande Albanie".
À propos des diplomates et des hommes politiques albanais du Kosovo ou de Macédoine qui expriment une vision différente, Valvet Vardari prévoit leur disparition : "Si les hommes politiques albanais ne soutiennent pas l'idée de la Grande Albanie et ne prennent pas en considérationla cause albanaise, ils ne peuvent pas réussir et ils vont disparaître. Les échecs du Kosovo ne se répèteront pas en Macédoine. Nous n'allons pas attendre que le pouvoir change de main, qu'Ali Ahmeti perde le pouvoir pour être remplace par quelqu'un du même acabit".
© 2002 Tous droits réservés Le Courrier des Balkans
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DNEVNIK & FAKTI
Macédoine : Ali Ahmeti rencontre Branko Crvenkovski et
s'apprête à partir pour les USA
TRADUIT PAR ANA BLAZEVSKA (RÉDACTION DE BITOLA DU COURRIER DE LA MACÉDOINE) ET
HAZIZE MUHAREMI (RÉDACTION DE TETOVO)
Publié dans la presse : février 2003
Mise en ligne : vendredi 28 février 2003
Ali Ahmeti, ancien porte-parole de l'UCK et dirigeant du BDI, redevient fréquentable : il a rencontré le Premier ministre Branko Crvenkovski et devrait obtenir un visa pour les États-Unis.
Dnevnik, 21 février
Ali Ahmeti rencontre Branko Crvenkovski
Le premier ministre Branko Crvenkovski et Ali Ahmeti, qui sont respectivement les dirigeants des Sociaux-démocrates macédoniens (SDSM) et de l'Union démocratique pour l'intégration (BDI), se sont officiellement rencontrés pour la première fois, quelques mois après la formation du gouvernement de coalition entre ces deux partis.
Selon le communiqué officiel, ils ont exprimé une condamnation catégorique de toutes les formes de violence, provenant de n'importe quel milieu, politique ou criminel, ainsi des actions qui mènent à la déstabilisation de la République de Macédoine. Ils ont renouvelé leur soutien et leurs encouragements aux institutions de l'État dans leur lutte contre tous les types de radicalisme et d'extrémisme, sans regard d'ethnicité.
Les deux hommes politiques ont exprimé ensemble leurs souhaits de voir les institutions de l'État reprendre le contrôle du territoire entier du pays, affirmant que l'avenir de la Macédoine et de tous ses citoyens se situe dans la mise en application des accords d'Ohrid et dans le respect du système constitutionnel, du caractère unitaire et de l'intégrité territoriale de la Macédoine.
Non-officiellement, avant la rencontre, des sources du BDI avaient annoncé la possibilité que Ali Ahmeti pose les questions délicates pour les deux partis, sur le passeport, l'usage des langues et des symboles des communautés éthniques.
Avant la rencontre, le Premier ministre Branko Crvenkovski a parlé au leader des Libéraux (LDP), Risto Penov, afin de surmonter, comme on le dit officieusement, les grands désaccords qui subsistent sur la nomination des cadres politiques et administratifs.
Fakti, 24 février 2002
Ali Ahmeti n'est plus sur la "liste rouge" des USA
Par B.I.
L'invitation faite au leader du BDI, Ali Ahmeti, de prendre la parole à un débat organisé par l' Institut américain pour Paix, implique que le nom d'Ali Ahmeti va être effacé de la soit-disant "liste rouge" du Président des Etats-Unis, George W. Bush.
Pendant le conflit en Macédoine, en 2001, les dirigeants de l'UCK, dont Ali Ahmeti, ont été inscrits sur la liste des personnes interdites d'entrée aux États-Unis et interdites de réaliser des transactions financières par l'intermédiaire des banques américaines.
L'expert en questions balkaniques de l'Institut pour Paix, Danielle Server, a invité Ali Ahmeti à participer à un débat sur le thème "Les perspectives de la Macédoine", le 18 mars prochain.
Cet Institut est soutenu par le Congrès américain, les membres du conseil d'administration sont nommés par le Président des États-Unis, et les nominations ratifiées par le Sénat des Etats Unis.
Dans ses dernières déclarations, l'ambassadeur américain en Macédoine a annoncé que le nom d'Ali Ahmeti serait effacé de la "liste rouge", en soulignant que le leader du BDI a joué un rôle constructif dans la période après le conflit en Macédoine.
Après cette invitation par l'Institut pour la Paix de Washington, Ali Ahmeti a obtenu un rendez-vous avec l'ambassadeur des USA à Skopje, Laurence Batler. Ce dernier lui a garanti qu'il obtiendrait un visa pour son voyage à Washington.
Toujours de source officieuse, le leader du BDI a adressé la semaine dernière une demande de visa à l'ambassade des États-Unis à Skopje, et les diplomates américains lui ont immédiatement confirmé l'obtention du visa d'ici quelques jours.