Par Indrit Maraku

L’Albanie, puissance énergétique des Balkans ? C’est le projet du Premier ministre albanais, Sali Berisha, qui, pour y parvenir, développe les partenariats avec la Croatie et l’Italie.

« Mon objectif est que l’Albanie devienne la puissance énergétique des Balkans », déclarait Sali Berisha le 4 décembre 2008, lors d’une conférence de presse. À ses côtés, se trouvait son homologue italien, Silvio Berlusconi. « Nous sommes décidés à nous engager sur la voie du nucléaire, poursuivait Sali Berisha, et je vois en l’Italie notre premier partenaire et collaborateur dans ce secteur ». Depuis lors, la politique énergétique albanaise a quelque peu évolué : la Croatie est devenue le premier partenaire pour la construction d’une centrale nucléaire et l’Italie a, pour le moment, décidé de s’investir dans la construction d’une centrale thermique à charbon, qui se situera aux environs de Durrës.

Centrale nucléaire et contestations...

La nouvelle d’un accord entre Tirana et Zagreb pour la construction d’une centrale nucléaire près de Shkodra – publiée dans un premier temps par les médias croates puis reprise par les médias albanais – a fait réagir l’opinion publique locale. La centrale serait en mesure de produire près de 1500 mégawatts (MW) et sa construction coûterait plus de 4 milliards d’euros. HEP, la compagnie nationale croate de l’électricité, financerait une partie du projet.

Effrayés par un éventuel scénario catastrophe et par les dommages que subira très probablement leur environnement, les habitants de Shkodra, bastion électoral du Parti démocratique (PD) de Sali Berisha, ont largement protesté contre le projet, assurant au gouvernement qu’ils se vengeraient dans les urnes.

Le message a été saisi au vol. De retour de Chine, Sali Berisha a vite démenti l’existence d’un tel plan. Il s’est empressé d’accuser son rival, le socialiste Edi Rama, d’avoir tout manigancé en soudoyant la presse croate et en alimentant les inquiétudes des habitants de Shkodra, lors de sa dernière visite organisée autour de ce thème.

Cependant, la presse de Tirana a rappelé au Premier ministre ses propres mots, prononcés après son entretien avec son homologue Ivo Sanader, à Zagreb, le 10 février 2009 : « Avec le Premier ministre Ivo Sanader, nous avons décidé de travailler ensemble. Nous discuterons aussi avec notre ami Silvio Berlusconi. Une centrale nucléaire commune présenterait des avantages énormes pour l’Albanie ». Interviewé par la presse monténégrine, le porte-parole du ministre croate de l’Economie, a déclaré que les gouvernements albanais et croate ont déjà créé un groupe de travail composé de 5 experts par pays. Cette information confirme le sérieux du projet albano-croate.

Or, dans ses dernières déclarations à ce sujet, Sali Berisha a démenti l’existence d’un tel projet. Les analystes politiques de Tirana expliquent ce retournement par la crainte que le Premier ministre doit éprouver à l’idée de perdre la confiance de Shkodra, bastion du Parti démocrate, à quelques semaines des élections législatives du 28 juin. Selon ces mêmes analystes, la Croatie a intérêt à faire construire une centrale nucléaire en Albanie, en vue de sa future entrée dans l’Union européenne (UE) dont les règles en matière de nucléaire sont très strictes. Aussi, la Croatie possède une partie de la centrale de Krško, située à cheval sur la frontière slovéno-croate, dont elle partage l’exploitation avec la Slovénie. Celle-ci garantit à la Croatie 20% de sa consommation énergétique. Mais sa fermeture prévue pour 2023 à fait réfléchir les autorités croates à une alternative.

Charbon et tensions

En Albanie, une autre source d’énergie entretien la polémique : le charbon. Depuis l’automne 2008, certains projets énergétiques sont au centre des relations italo-albanaises, et sont les motifs des récentes visites dans la capitale albanaise du Premier ministre italien Silvio Berlusconi, de son ministre des Affaires Etrangères, Franco Frattini, et du ministre du Développement économie, Claudio Scajola. Au départ, Rome pensait construire une centrale nucléaire en territoire albanais. Mais étant donné les longs délais pour la concrétisation du projet et les besoins pressants en énergie de l’Italie, l’option d’une centrale thermique a été privilégiée.

Les deux pays sont déjà parvenus à un accord : la société italienne Enel, réalisera un parc énergétique à Porto Romano, à proximité de Durrës. Celui-ci comprendra deux centrales à charbon, soit une capacité de production de 800 MW chacune. Le projet – qui prévoit aussi la construction d’une ligne d’interconnexion sous-marine pour acheminer l’énergie produite en Italie – devrait être opérationnel d’ici 2014.

Les associations locales de défense de l’environnement ont manifesté leur refus de l’implantation d’une telle structure sur leur sol. Selon ces dernières, une fois entrée en fonction, la centrale ferait sensiblement augmenter la pollution de cette zone, hautement touristique. Les experts d’Enel ont promis que l’énergie produite sera propre à 98% et ont présenté aux autorités albanaises les résultats, plutôt positifs, d’une étude, effectuée par leurs soins, sur l’impact que la centrale sur l’environnement.

La presse de Tirana, qui a suivi de près l’affaire, s’est aussi montrée sceptique. Selon le quotidien Shqip, interrogés par les journalistes sur les émissions de CO2 par la centrale à charbon, les techniciens d’Enel ont répondu qu’« il était très difficile de quantifier ces émissions ». Les écologistes de Durrës ont demandé à des experts européens indépendants de vérifier les données rapportées par l’étude d’Enel. Leurs conclusions sont beaucoup plus pessimistes que celles émises par les experts de la compagnie italienne.

Désormais, le projet n’attend pourtant plus que la signature du ministère de l’Environnement albanais pour être mené à bien. Pour l’heure, le ministère temporise, en attendant d’y voir plus clair.

Vlora sacrifiée sur l’autel de l’énergie

Dans le Sud, la situation est plus calme et les protestations, qui avaient mobilisé les citoyens de Vlora en 2008 contre la compagnie italienne Petrolifera, sont un lointain souvenir. La construction de la centrale thermique et des terminaux de production pétrolifère, dans la baie de la ville, est en phase d’être achevée : le terminal pétrolier sera opérationnel fin mai et la centrale thermique entrera en fonction en juin.

Ardian Klosi, intellectuel et activiste, s’est fortement opposé à ces deux projets, il s’explique sur le combat qu’il mène au journal Korrieri : « Il ne s’agit pas d’une capitulation, mais d’une retraite temporaire. C’était une bataille inégale : d’un côté une compagnie multimillionnaire, la Banque mondiale, le gouvernement, les pouvoirs locaux et les forces de l’ordre, de l’autre un petit mouvement autofinancé fondé sur le volontariat ».

Avant les élections législatives de 2005, lorsqu’il était encore en campagne, Sali Berisha promettait aux citoyens de Vlora qu’il protégerait la zone de toutes les pollutions, précisant à ce sujet que le terrain actuellement occupé par la Petrolifera « n’a pour destin que de devenir un jardin pour enfants ». Quatre ans plus tard, Sali Beisha occupe le poste de Premier ministre, et les 200.000 habitants de Vlora, devront donc apprendre à vivre à proximité de tels dispositifs.

http://balkans.courriers.info:80/article12902.html

Le FMI « pénalise » l’Albanie

Par Blerina Zylyftari

Le FMI a accordé des crédits avec des conditions très avantageuses à divers pays des Balkans, sauf à l’Albanie qui s’en sort avec un taux d’intérêt beaucoup plus élevé que ses voisins. La raison en est simple : dans une conjoncture économique mondiale difficile, la plus grave crise depuis la Seconde Guerre mondiale, l’Albanie a refusé de signer l’accord avec le FMI. En effet, le gouvernement n’a pas voulu que le gardien mondial des finances internationales se mêle des indicateurs macro-économiques, quelque peu malmenés par le gouvernement dans le cadre de la campagne électorale déjà lancée.

D’autres pays européens ont signé de nouveaux accords avec le FMI pour pouvoir bénéficier de fonds à bas coût, mais aussi pour profiter de la grande expérience de l’institution. Or, en ce qui concerne l’Albanie, un nouveau accord avec l’organisation qui veille aux finances mondiales aurait compromis les décisions risquées de dépenses engagées par le gouvernement avant les élections, alors que la crise économique bat son plein partout, en Albanie comme ailleurs.

L’Albanie a refusé toute discussion sur l’accord avec le FMI. « Le FMI crée plus de problèmes qu’il n’en résout en période difficile », affirmait encore récemment Sali Berisha dans une interview. De son côté, le FMI se dit prêt à tout moment à démarrer un nouveau contrat avec le gouvernement albanais, ou du moins un programme de collaboration.

« Ce sont les conditions du marché. En 2008, le gouvernement albanais a bénéficé d’un crédit qui reflétait les conditions du marché de l’époque. Espérons que les conditions évoluent dans le bon sens d’ici un an. De plus, l’Albanie n’a pas voulu signer de contrat avec le FMI », explique Ann Margret Westin, la représentante du FMI à propos du crédit à taux élevé accordé à l’Albanie.

Selon le FMI, l’Albanie souffre aussi de la crise qui touche ses exportations, entraînant des suppressions d’emploi. L’institution prévoit aussi la baisse des apports financiers des émigrants, qui jouent un rôle crucial dans l’économie albanaise et le pouvoir d’achat des familles pauvres. Le FMI évaluait la croissance albanaise pour 2008 à 6,8%, mais en 2009, elle ne dépassera guère 1%, selon les prévisions du Fonds.

http://balkans.courriers.info:80/article12593.html

http://balkans.courriers.info:80/article12730.html

Les Macédoniens d’Albanie se battent pour retrouver le nom de leur village

« Les USA n’attendent pas que la Serbie reconnaisse l’indépendance du Kosovo. Ce n’est pas une condition pour notre aide. Les USA vont continuer à exiger que les Serbes du Kosovo bénéficient de la meilleure protection possible, et ils attendent que la Serbie coopère sur le dossier du Kosovo avec l’UE et les autres acteurs internationaux », a précisé Joe Biden.

« Nous pouvons nous entendre sur le fait que nous ne sommes pas d’accord à propos du Kosovo, à la condition d’avoir les uns envers les autres des attentes raisonnables », a-t-il poursuivi. Joe Biden a également déclaré qu’il attendait que Belgrade fasse tout ce qui est dans ses possibilités pour arrêter les derniers fugitifs de La Haye.

Attente fiévreuse à Pristina

Joe Biden partira jeudi matin de Belgrade pour Pristina. Il sera attendu à l’aéroport par les autorités du Kosovo et 50 étudiants de l’Université américaine du Kosovo. Les autorités de Pristina et de nombreuses personnalités ont appelé tous les citoyens a attendre dans les rues la visite du vice-Président. Les préparatifs de la fête battent déjà leur plein dans la capitale du Kosovo.

La visite du vice-Président américain a cependant été vivement contestée par l’Église orthodoxe serbe. L’évêque Artemije de Prizren et de Raška a déclaré qu’il n’autoriserait pas Joe Biden à visiter le monastère de Visoki Dečani, mais le Sabor de l’Église a annulé cette décision mercredi matin. Joe Biden devrait donc se rendre demain à Visoki Dečani.

Cette visite, attendue avec beaucoup d’espoir, est la meilleure preuve que l‘administration Obama veut jouer un rôle plus actif dans les Balkans pour renforcer la stabilité encore fragile de la région.

Les Serbes font remarquer que Jo Biden sera le plus haut responsable américain à se rendre dans le pays depuis la visite de Jimmy Carter, en juin 1980, dans ce qui était alors l’ancienne Yougoslavie.

Les Bosniaques, de leur côté, notent que, depuis la visite de Bill Clinton dans le pays en 1996, c’est la première fois que le pays recevra la visite d’un personnage aussi important.

Pour les Kosovars, Jo Biden est l’homme politique du plus haut rang à venir dans le pays depuis la déclaration d’indépendance du 17 février 2008, et cette visite est pour eux la preuve de l’engagement des USA en faveur du développement de leur pays.

La visite de Jo Biden commence ce lundi 18 mai par le Kosovo. Il ira ensuite en Bosnie et terminera sa visite de trois jours à Belgrade mercredi.

Le Président du Kosovo Fatmir Sejdiu a dit de cette visite « qu’elle montre le profond attachement américain en faveur de la démocratie au Kosovo et du bon développement de tous les pays de la région. Nous savons tous depuis le début que les USA ont été et seront un important facteur de paix et de stabilité, et la paix et la stabilité sont la marque du respect pour les droits de la personne ».

En Bosnie, la visite de Jo Biden est accueillie avec des sentiments contradictoires. D’un côté, les dirigeants bosniaques et croates de la Fédération apportent leur soutien à cette visite, de l’autre, les dirigeants serbes de Bosnie affichent plutôt une attitude méprisante.

Depuis des jours, la presse regorgent de commentaires disant que cette visite est le signe de l’intérêt renouvelé de l’administration américaine pour la région. Les commentateurs font remarquer que cette visite survient après toute une série de conférences et d’autres événements qui ont montré l’intérêt croissant des USA pour la région ces derniers mois. Le Congrès américain vient également de demander la nomination d’un envoyé spécial pour les Balkans.

À Belgrade, beaucoup saluent la visite en Serbie de Jo Biden comme une chance à saisir pour renouer les relations avec Washington, après des années de suspicion mutuelle.

Živorad Kovačević, Président du Mouvement européen en Serbie, pense que le vice-Président apportera un message de coopération aux gouvernements de la Serbie et du Kosovo. « Sa visite a pour but d’encourager Belgrade à baisser le ton par rapport au Kosovo et Pristina à faire de même, et de dissuader les deux parties de rechercher des solutions belliqueuses au conflit », a-t-il déclaré à B92.

L’ambassadeur américain à Belgrade a déclaré que cette visite démontrait l’importance que la nouvelle administration attachait à la stabilité dans la région. « Le vice-Président Jo Biden rencontrera le Président Boris Tadić. Le but de ces discussions est de donner un nouvel élan aux relations bilatérales entre les deux pays », a déclaré la porte-parole de l’ambassade des USA.

« Comme il a déjà été dit, nous savons bien que nous ne sommes pas d’accord sur le Kosovo, mais il y a bien d’autres domaines dont nous pouvons parler et beaucoup de travail peut faire dans la période à venir », a-t-elle ajouté.

Cependant, tout le monde n’est pas si enthousiaste à la veille de la venue de Jo Biden. Les dirigeants serbes de Bosnie ont à plusieurs reprises mis en garde contre cette visite, et ils ont demandé aux USA de se tenir à l’écart et de laisser les dirigeants locaux trouver eux-mêmes les solutions à leurs problèmes.

En réaction bien orchestrée à la résolution du Congrès américain adoptée la semaine dernière, et comme un défi lancé avant la visite du vice-Président, le Parlement de la Républika Srpska vient d’adopter une série de conclusions demandant que le Haut Représentant pour la Bosnie cesse d’utiliser ses pouvoirs spéciaux et revienne sur toutes les décisions précédemment prises.

En Serbie, le Parti radical (SRS) a rappelé aux électeurs que Jo Biden avait été favorable aux frappes de l’Otan sur la Serbie en 1999 et à « l’occupation » d’une partie de son territoire qui a suivi, faisant ainsi référence au Kosovo.

Jo Biden a été un fervent partisan de l’indépendance du Kosovo et d’un engagement militaire américain pendant les guerres de l’ancienne Yougoslavie.

Par Eléonore Loué-Feichter

« Vous serez jugés durement par l’histoire et vos enfants », a déclaré Joseph Biden aux politiciens de Bosnie-Herzégovine lors d’un discours transmis en direct sur toutes les radios et télévisions du pays.

Joseph Biden s’est remémoré ses précédentes visites en Bosnie-Herzégovine, pendant et après la guerre de 1992-95, et les destructions dont il avait alors été témoin. Il les a comparées à la reconstruction et au développement qu’il a aujourd’hui observé à Sarajevo.

Il a souligné que l’administration américaine se préoccupait fortement de la crise politique provoquée par la radicalisation, ces trois dernières années, des politiciens locaux et leur rhétorique nationaliste.

« Quand allez-vous vous fatiguer de cette rhétorique ? », a-t-il demandé aux politiciens de Bosnie-Herzégovine, ajoutant que ces derniers étaient face à un choix : entraîner le pays en avant vers le progrès et l’intégration à l’UE, ou vers le passé, vers un « chaos ethnique ». « Le choix vous appartient » a-t-il déclaré.

Il a affirmé que les États-Unis soutiendraient la Bosnie-Herzégovine et les autres pays de la région, si ces derniers souhaitaient progresser. Dans le cas contraire, il a averti que la Bosnie resterait « parmi les pays les plus pauvres du monde ».

Joseph Biden a souligné que les institutions publiques bosniennes devaient être renforcées afin de faire face aux défis de l’intégration européenne. Il a rappelé que ce processus de renforcement de l’État central avait été bloqué par les Serbes de Bosnie ces trois dernières années.

Il a ensuite conseillé aux politiciens bosniens d’oublier leurs revendications nationalistes pour s’ouvrir au compromis, ce qui, selon lui, est un signe de force plutôt que de faiblesse.

Joseph Biden a conclu en affirmant : « vous n’avez jamais perdu la Bosnie-Herzégovine. L’histoire que vous devez raconter est celle de l’entrée de votre pays dans l’Union européenne. »

Les réactions à ce discours ont été contrastées. Pour certains, Joseph Biden aurait dû se montrer beaucoup plus incisif et « appeler un chat un chat ». Pour d’autres, son intervention est le signe que les États-Unis ont décidé de faire de la Bosnie-Herzégovine une priorité.

« Il n’a pas été très concret mais il a déclaré que nous faisions fausse route », a commenté la présentatrice Vesna Furtula pour la télévision publique de Bosnie-Herzégovine (BHTV).

« D’une façon simple et émotionnelle, il nous a envoyé des messages très clairs », a déclaré l’analyste Zoran Tomić, pour BHTV. « Je suis sûr que sa visite ne passera pas inaperçue, et qu’elle aura des conséquences », a-t-il ajouté.

« Cette fois, les États-Unis s’intéressent vraiment à la Bosnie-Herzégovine », a souligné un autre commentateur politique, Mufid Memija. « Je dirais que Joseph Biden a donné un carton rouge au nationalisme et au séparatisme. »

Plus tôt dans la journée, le vice-Président américain a rencontré les membres de la présidence tripartite de Bosnie-Herzégovine. Son discours au Parlement était sa seule apparition publique officielle programmée dans la capitale bosnienne.

A l’issue de son discours, Joseph Biden a rencontré d’autres leaders bosniens, issus aussi bien des partis au pouvoir que des formations d’opposition. Il a finalement visité l’ambassade américaine à Sarajevo.

Les analystes affirment que le fait que les Balkans aient été choisis pour la deuxième visite officielle à l’étranger du vice-Président américain est le reflet de l’intérêt croissant de la nouvelle administration américaine envers la région.

A l’occasion de la visite officielle de Joseph Biden en Bosnie-Herzégovine, des associations d’anciens combattants de Republika Srpska ont organisé des manifestations à Banja Luka, ainsi que dans d’autres villes de cette entité.

Pantelija Ćurguz, président de ces associations, a déclaré que des bougies avaient été allumées dans toutes les municipalités de Republika Srpska en signe de protestation pacifique contre la « discrimination que subissent les populations non-bosniaques de Bosnie-Herzégovine ».

Javier Solana : « Ce jour doit être pour vous un jour d’espoir »

A l’occasion de sa visite en Bosnie-Herzégovine, Joseph Biden était accompagné de Javier Solana, Haut représentant pour la Politique européenne de sécurité commune (PESC), un signe que les États-Unis et l’UE sont déterminés à soutenir une position commune.

Javier Solana a déclaré que sa visite était le signe que la Bosnie-Herzégovine avait un avenir et qu’elle faisait elle aussi partie de l’Europe. « Ce jour doit être pour vous un jour d’espoir. Cette visite est la preuve que vous avez déjà fait beaucoup, même s’il ne fait aucun doute que vous avez encore beaucoup à faire », a-t-il déclaré. Il a ajouté que les dirigeants politiques de Bosnie-Herzégovine devaient bien plus collaborer les uns avec les autres.

Lors de sa visite de la base de l’Otan dans le quartier de Butmir à Sarajevo, Javier Solana a souligné que l’avenir de la Bosnie-Herzégovine se trouvait dans la famille européenne mais qu’il était nécessaire que le pays suive « la feuille de route » afin d’adhérer à l’UE. « A l’heure actuelle, nous essayons de persuader les dirigeants de votre pays qu’ils doivent remplir certaines conditions nécessaires. Après cela s’ouvrira sans aucun doute une nouvelle page de l’histoire de la Bosnie-Herzégovine ».

Concernant la sécurité en Bosnie-Herzégovine, il a affirmé que la situation était bien plus satisfaisante aujourd’hui qu’il y a quelques années et que cela augmentait les possibilités pour la Bosnie d’adhérer à l’UE. Selon lui, il est très important que les dirigeants de ce pays continuent de travailler dans ce sens et que bientôt la Bosnie serait en mesure d’assurer elle-même sa propre sécurité.

Javier Solana a assuré que l’Union européenne et les États-Unis aidaient ensemble la Bosnie-Herzégovine depuis très longtemps et que cela continuerait à l’avenir, pour qu’un jour le pays entre dans l’UE et l’Otan.

Selon lui, pour que la Bosnie-Herzégovine rejoigne l’UE, les dirigeants politiques doivent travailler de concert avec les citoyens du pays. « De cette façon, vous pourrez renforcer vos capacités administratives et vous serez en mesure de vous occuper de façon autonome de toutes les questions économiques, politiques et sociales qui vous concernent. »

http://www.gazeta-shqip.com/artikull.php?id=64674  21/05/2009

 

Zv/presidenti amerikan viziton Beogradin. Pritet në mënyrë madhështore dhe shpalos mesazhe të qarta: Ndahuni në rajone Bajden: Këshillat e mia për Serbinë "Hyni në NATO, njihni Kosovën, konfirmoni statutin e Vojvodinës..."   "Hyni në NATO, njihni Kosovën, disiplinoni Dodikun, konfirmoni statutin e Vojvodinës dhe ndajeni Serbinë në shtatë rajone". Kështu, të paktën, shkruanin dje disa organe të shkruara të medias serbe, sipas të cilave, kjo është lista me kërkesa që nënpresidenti amerikan, Xhozef Bajden, do t‘i paraqesë, gjatë vizitës së tij zyrtare në Beograd, udhëheqjes më të lartë politike të Serbisë. Në krye të së listës së këshillave, sikurse vihet re, ndodhet kërkesa për hyrjen e Serbisë në NATO, të pasuar nga njohja e pavarësisë së Kosovës nga Serbia, disiplinimi i Presidentit ultra-nacionalist serb të Republikës Srbska të Bosnjës, Millorad Dodik, konfirmimi sa më shpejt i statutit të Vojvodinës në Skupshtinë (Kuvend), si dhe ndarja e Serbisë në shtatë rajone. "Miku juaj, Amerika" Analisti amerikan, Xhejms Xhatras, të cilit i referohej gazeta e përditshme serbe "Kurir", lidhur me vizitën e Xho Bajdenit në Beograd, vë në dukje se administrata aktuale amerikane synon të tregojë se do të ndjekë një politikë të jashtme më të mirë se administrata republikane e mëparshme. "Sikurse duket, qëllimi i kësaj administrate është vazhdimi i politikës së administratës së Bill Klintonit dhe kjo është zhdukja e Republikës Srbska, si dhe e emrit të saj. Po ashtu, Boris Tadiçit do t‘i kërkohet të heqë dorë nga Kosova dhe si kompensim do të marrë anëtarësimin e Serbisë në NATO dhe BE", konsideron ky analist amerikan, i konsideruar pro-serb. Ai theksonte se Uashingtoni është i shqetësuar nga rritja e ndikimit të Moskës në Beograd dhe Banja Luka (kryeqendra e Republikës Srbska). "Vlerësojeni vetë se kush është miku juaj. Kam frikë se nuk është Uashingtoni. Sepse, në ndryshim nga Rusia, e cila marrëveshjet e reja i sheh nga këndvështrimi komercial, SHBA i sheh nga këndvështrimi politik", nënvizonte analisti Xhatras. "Nuk pajtohemi rreth Kosovës" Nënpresidenti i Shteteve të Bashkuara, bajden, dhe Presidenti i Serbisë, Boris Tadiç, përfunduan dje bisedimet njëorëshe mes tyre "kokë më kokë". Nënpresidenti Biden, pas takimit, ka deklaruar se, në emër të administratës amerikane ka ardhur në Beograd me porosi të qartë se Shtetet e Bashkuara dëshirojnë të thellojnë bashkëpunimin me Serbinë dhe se Uashingtoni mbështet anëtarësimin e Serbisë në Bashkimin Evropian. "Shtetet e Bashkuara nuk presin që Serbia të njohë pavarësinë e Kosovës. Ky nuk është parakusht për mbështetjen tonë për Serbinë për t‘u bërë pjesë e BE-së. Shtetet e Bashkuara do të vazhdojnë të insistojnë që serbët në Kosovë të kenë mbrojtjen më të gjerë të mundshme dhe presin nga Serbia që në Kosovë të bashkëpunojë me Bashkimin Evropian dhe faktorët tjerë ndërkombëtarë", ka thënë nënpresidenti Biden, citonte Radio "Evropa e Lirë". "Konsiderojmë se mund të pajtohemi se rreth Kosovës nuk pajtohemi, me kusht që të kemi pritje të arsyeshme nga njëri-tjetri", ka thënë Biden, për të shtuar se pret nga Beogradi që të bëjë gjithçka të mundur për t‘i arrestuar të akuzuarit e Hagës", shtoi ai. Presidenti i Serbisë, Tadiç, pas takimit, ka deklaruar se bisedimet ishin shumë të "hapura e produktive" dhe ka shfaqur bindjen se ato do t‘i kontribuojnë hapjes së "etapës së re në formimin e politikës amerikane ndaj Serbisë dhe Ballkanit perëndimor". "Nënpresidenti Biden dhe unë jemi pajtuar që tani është rasti për vendosjen e një niveli të ri të komunikimit ndërmjet dy vendeve tona. Jam i bindur se me dialog, që është i bazuar në respektin e ndërsjellë, mund të arrijmë shumë", ka thënë Tadiç. Ai ka përsëritur qëndrimin e Serbisë se shpallja e pavarësisë së Kosovës paraqet shkelje të së drejtës ndërkombëtare dhe ka vënë në pah se "Serbia nuk njeh Kosovën" dhe "këtë nuk do ta bëjë kurrë". Menjëherë pas takimit me Tadiçin, filluan bisedimet me delegacionin e Serbisë, në të cilin gjenden ministra dhe bashkëpunëtorë tjerë të afërt të Presidentit serb. Pasdite, nënpresidenti amerikan u takua me Kryeministrin Mirko Cvetkoviç dhe ministrin e Mbrojtjes, Dragan Shutanovac. Për numrin dy të Shteteve të Bashkuara të Amerikës ishte rezervuar një pritje madhëshore, përkundër paralajmërimeve që kishin bërë grupe të ndryshme radikale dhe nacionaliste në Serbi. Protestat e planifikuara që të mbaheshin në qendër të Beogradit kundër vizitë së zotit Bajden, u ndaluan nga autoritetet serbe. Nesër, zv/presidenti Bajden do të vizitojë Kosovën. Drejtuesit më të lartë të shtetit të Kosovës, Presidenti Fatmir Sejdiu, Kryeministri Hashim Thaçi, janë shprehur se "kjo është një vizitë historike". Më parë, Bajden, i cili nisi një tur ballkanik, vizitoi Bosnjë-Hercegovinën. m.s. Ashdaun SHBA, e interesuar për stabilitetin Disa ditë para vizitës, Kongresi amerikan miratoi një rezolutë në të cilën kërkohej që SHBA të emëronte një të dërguar të posaçëm për Bosnjë-Hercegovinën. Pedi Ashdaun, ish-përfaqësues i lartë i komunitetit ndërkombëtar në Bosnjë, thotë në një intervistë për BBC-në se administrata e Obamës ka gjetur rrugën e duhur për të trajtuar situatën në Ballkan, duke u përqendruar fillimisht në vlerësimin e situatës. Por ai tha se mesazhi i zotit Bajden, në emër të administratës do të jetë se Amerika mbetet e përkushtuar për ta ndihmuar stabilizimin e situatës në Ballkan, por ajo ka nevojë edhe për ndihmën e partnerëve të saj: Bashkimit Evropian dhe udhëheqësve progresistë vendas.

© Gazeta Shqip - 2006-2008

Par Ben Andoni

Ahmet Prençi

Mapo (M.) : La pratique de la vendetta est un problème majeur pour notre société et la sécurité des citoyens de ce pays. Comment la police gère-t-elle ce problème ?

Ahmet Prençi (A.P.) : Tout d’abord, il faut cerner les racines sociologiques du problème. Ainsi, nous pensons que le phénomène a pris de l’ampleur après la chute du régime communiste, particulièrement au nord du pays. L’autoritarisme du régime a eu pour effet de maîtriser l’utilisation des méthodes prescrites par le Kanun. Il semblerait que la fin de la dictature ait favorisé la résurgence de la vengeance privée. La société sortait de près de 50 ans de léthargie, les vielles coutumes, dont le kanun, se sont réveillées avec elle. La vengeance privée à notamment été employée pour régler des conflits, le plus souvent ceux liés aux litiges de propriété hérités du système despotique d’Enver Hoxha.

La période de transition a eu ceci de particulier qu’elle a littéralement brisé les repères d’une société. Or les bouleversements, liés à la brutalité du changement, ont favorisé la réappropriation de la tradition, faute de valeurs stables vers lesquelles se tourner immédiatement après la chute du régime. Malheureusement, après des décennies passées sans kanun, on ne sait plus vraiment comment celui-ci fonctionne. Sans connaissance précise du code, on s’en tiendra donc à une version anarchique de celui-ci, d’où l’explosion de violence des années 1990.

La vendetta revêt plusieurs spécificités étroitement liées à la tradition et aux particularités socioculturelles de l’Albanie du Nord. Ainsi, pour combattre au mieux le phénomène, nous cherchons d’abord à l’appréhender au mieux. Pour cette raison, la police travaille en étroite collaboration avec les administrations locales, les ONG et les divers groupes ayant autorité sur un secteur. Aussi, à travers notre programme de prévention à destination des jeunes, nous intervenons régulièrement dans les écoles.

De plus, nous prêtons une attention particulière à la connaissance des secteurs touchés par les vendettas. Connaître un secteur cela signifie en identifier les acteurs, en outre savoir qui est qui et qui fait quoi. Ce travail minutieux où l’on collecte de l’information, seule une police en contact permanent avec la population peut l’effectuer. Nos équipes œuvrent pour entretenir une certaine proximité avec les individus en présence sur le terrain où le kanun est appliqué. Cette stratégie n’est pas appliquée uniquement dans le cadre d’une enquête ; elle est aussi employée pour prévenir ou endiguer un conflit rampant. L’anticipation de la vendetta par la connaissance du terrain est l’une de nos tactiques. Ainsi des bilans journaliers très précis sont dressés en fonctions des évènements, anodins ou non, qui se produisent sur un secteur.

Et il semblerait que nos méthodes fonctionnent. Ainsi, les derniers résultats montrent une baisse sensible du nombre d’homicides liés à une vendetta : en 2008 sur 85 homicides seulement 9 avaient pour cause première une dette de sang.

M. : Quelles sont les principales difficultés que vous rencontrez dans votre travail ? Par ailleurs, ce phénomène porte-t-il préjudice à l’Albanie dans le cadre de l’intégration dans les structures européennes ?

A.P. : La première des difficultés réside dans le fait qu’il est particulièrement long d’éradiquer des consciences la possibilité d’emploi du kanun. Le rite est profondément ancré dans les mentalités. Ensuite, nos équipes ont plus de mal à évoluer dans certaines zones du nord, particulièrement dans les districts de Shkodra, Lezha, Kurbin et Kruja. Aussi, nous constatons un nombre important de criminels présumés qui fuient à l’étranger une fois le méfait accompli ; soit pour échapper à la justice, soit par crainte de représailles. Nous collaborons alors avec Interpol afin les traduire devant la justice du pays. Ainsi, aucun coupable n’est à l’abri de la justice, même à l’étranger. Montrer que notre système fonctionne à l’intérieur comme à l’extérieur des frontière s’avère être une bonne méthode de dissuasion.

Quant à savoir si la vendetta « fait tache »… Vous savez, le crime n’est pas le privilège de l’Albanie. Les pays occidentaux qui possèdent des institutions démocratiques stables ont aussi leur lot d’atrocités. Non, croyez moi, ce qui importe avant tout, c’est le fait de mettre en œuvre tous les moyens pour lutter efficacement contre le phénomène. Il n’y jamais de « tache » quand le travail est bien fait.

M. : Que pensez-vous des Associations de Réconciliation ?

A.P. : Elles effectuent un travail de première importance. Ces organisations composées de civiles travaillent à contenir et à régler des affaires pouvant dégénérer en vendetta. Elles œuvrent surtout dans les districts de Shkodra et de Lezha. Elles ont commencé leurs activités à l’époque où l’état de droit était en faillite et connaissent particulièrement bien toutes les facettes du problème. Leur aide est éminemment précieuse. Ces associations contribuent aussi à sortir de l’isolement les familles touchées par une vendetta. Vous savez, lorsqu’une maison subit la loi du kanun dite de « La reprise du sang », la vie s’arrête pour ne plus jamais reprendre. Ainsi les enfants sont déscolarisés, les femmes se barricadent pour ne plus jamais sortir, les hommes s’arrêtent de travailler et vivent de la charité des Associations de Réconciliation, les cousins fuient à l’étranger…

M. : Vous avez mené une étude scientifique sur le phénomène de la vendetta. Pouvez vous nous en dire quelques mots ?

A.P. : De nombreux chercheurs en Albanie, ainsi qu’à l’étranger, se sont penchés sur la question en focalisant sur l’évolution historique du kanun. Pour ma part, j’ai tenté une approche plus pratique du phénomène pour pouvoir en tirer des conclusions utiles à mon activité.

Le kanun que l’on connaît actuellement est une synthèse des divers kanun élaborés par les clans du nord du pays au moyen-âge. Le premier constat que j’ai fait, et ce n’est pas une surprise, est que plus l’Etat est dépourvu d’autorité sur son territoire, plus le kanun trouve sa place au sein de la société.

Ce phénomène n’est pas spécifique à l’Albanie, on le retrouve dans d’autres pays des Balkans ou encore en Italie, en Corse, en Espagne, et même au Japon… La spécificité albanaise réside dans l’application excessive et irréversible du kanun. Lorsque le processus est lancé, il se perpétue ad vitam aeternam.

Mon étude comporte aussi une projection de l’action du kanun sur le futur. L’objectif de cette démarche est d’anticiper son évolution pour pouvoir minimiser les conséquences du code sur le devenir de ceux pour qui il s’applique.

Aussi, j’ai mis en évidence la différence entre le crime de vengeance (le fait de venger un membre de sa famille tué par un tiers) et la vendetta (la « prise de sang », le premier crime qui entraîne les autres et qui trouve sa raison autre part que dans la vengeance, une escroquerie par exemple). A l’inverse de la vendetta qui est un meurtre annoncé et attendu, et dont les effets sont délimités par le kanun, la vengeance est un acte ultra-violent car illimité et non réglementé. Cette dernière pratique est souvent l’apanage des bandes qui règles leurs comptes sans aucune connaissance du kanun.

Il faut être précis : même si le principe du kanun est un code coutumier plutôt rude, il comporte des règles qui déterminent dans quelle mesure il peut être mis en application. Or, dans la majorité des cas, les règles sont mal interprétées, utilisées abusivement ou tout simplement ignorées. Comme par exemple dans les cas où le principe de vengeance s’applique aux femmes et aux enfants, et qui poussent ceux-ci à l’isolement pour échapper à la barbarie. Ainsi, la sauvagerie de ces pratiques à souvent pour mère la méconnaissance des règles.

http://balkans.courriers.info:80/article12729.html

Le plus haut organe judiciaire des Nations unis a annoncé que les pays dont les exposés étaient favorables à l’indépendance de l’ancienne province serbe sont les États-Unis, la grande-Bretagne, la France, l’Allemagne, le Japon, la République Tchèque, la Suisse, l’Albanie, l’Autriche, la Finlande, la Pologne, le Luxembourg, l’Estonie, la Norvège, les Pays-Bas, la Slovénie, la Lituanie, l’Irlande, le Danemark, les Maldives, la Sierra Leone mais aussi le Kosovo.

À l’inverse, la Russie, la Chine, Chypre, l’Egypte, la Slovaquie, la Libye, l’Espagne, l’Iran, le Brésil, l’Argentine, l’Azerbaïdjan, la Bolivie et la Serbie ont développé des argumentations allant contre la proclamation d’indépendance de l’ancienne province serbe.

Tous les pays qui ont émis leur opinion sur la proclamation d’indépendance du Kosovo recevront les déclarations des autres pays afin qu’ils puissent faire part de leurs commentaires à la CIJ d’ici le 17 juillet 2009.

Après cette date la CIJ devrait convoquer un débat à la suite duquel fera connaître sa décision, à savoir si la proclamation d’indépendance du Kosovo a été faite en conformité avec le droit international. Ce débat devrait avoir lieu l’hiver prochain.

Une première historique

Le 8 octobre 2008 sur la demande de la Serbie, l’Assemblée générale des Nations unies avait adopté une résolution, après la demande de saisie par la Cour internationale de se prononcer sur la légalité de la proclamation unilatérale d’indépendance du Kosovo. Le ministre serbe des Affaires étrangères, Vuk Jeremić, avait déclaré qu’un grand nombre de pays participeraient à ce procès, estimant par là même que Belgrade avait des raisons de se montrer optimiste.

Vuk Jeremić a récemment déclaré pour B92 que le cas de légalité de proclamation d’indépendance du Kosovo devant la CIJ était historique à de nombreux égards : c’est la première fois qu’un débat a lieu sur un acte sécessionniste où sont impliqués de nombreux pays et certaines grandes puissances du monde, telle la Chine, qui ont officiellement exprimé leur opinion. Le ministre serbe des Affaires étrangères avait souligné que son pays avait été fait montre d’une grande efficacité diplomatique en attirant l’attention d’un très grand nombre de pays sur le problème du Kosovo

Dušan Janjić du Forum pour les relations ethniques ne s’attend pas à ce que la CIJ prenne une décision finale en ce qui concerne l’indépendance du Kosovo. Il est étonné de la rapidité avec laquelle la Cour réagit étant donné que certaines affaires attendent des années avant d’être réglées . « Il est évident qu’il y a un grand intérêt de la communauté internationale, et notamment des pays qui sont impliqués dans le processus de reconnaissance du Kosovo, pour que la question soit réglée au plus tôt », estime-t-il.

Selon lui, il n’est pas sûr que Vuk Jeremić ait raison lorsqu’il dit qu’il ne s’attend pas à ce que la décision soit prise au premier semestre 2010.

« Je ne serais pas surpris que la décision soit prise d’ici fin 2009, c’est-à-dire à la prochaine Assemblée générale des Nations unies. Il s’agit avant tout de l’intérêt politique des pays intéressés, qui sont aussi les pays les plus influents du Conseil de sécurité, qui se sont rangés, comme la Chine et la Russie, du côté de la Serbie, alors que la France, l’Allemagne, la Grande Bretagne et l’Amérique sont du côté du Kosovo. Ils sont très puissants et je pense que c’est en grande partie pour cette raison que ce procès bénéfice d’une priorité » souligne Dušan Janjić.

Que signifierait concrètement la réponse de la CIJ ? Dušan Janjić répond qu’elle pourrait entraîner l’introduction d’un nouveau round d’activités diplomatiques du Conseil de sécurité, de l’Assemblée générale et du Groupe de contact pour les Balkans.

« De nouvelles discussions sur le statut du Kosovo sont possibles pour les questions qui n’ont pas été clarifiées dans les négociations précédentes. Il s’agit de la frontière et naturellement du statut de la communauté serbe. Personnellement je pense que le Kosovo a atteint le maximum qu’il peut atteindre comme un pays considéré comme le plus proche allié de l’Amérique. Ce qui empêche le Kosovo d’avoir la reconnaissance de plus de 100 pays c’est la position anti-américaine de la plupart des États du monde », conclut-il.

Lajčak défend la position slovaque à Londres

De son côté, le chef de la diplomatie slovaque Miroslav Lajčak a déclaré lundi 20 avril à Londres qu’il croyait fermement que la CIJ respectera le droit international.

Il a estimé que « la Slovaquie n’avait pas reconnu la proclamation unilatérale d’indépendance du Kosovo car cet acte a été fait sans l’accord de la partie serbe si bien que le droit international a été enfreint » a déclaré Miroslav Lajčak dans son allocution d’introduction à la Conférence sur le droit des peuples à l’autodétermination tenue à l’Institut royal pour les questions internationales à Londres.

Il a souligné que dans le cas du Kosovo le principe du droit à l’autodétermination a été violé car il ne concernait que les peuples et non pas les minorités. Il a critiqué aussi le fait que le processus de reconnaissance avait été laissé aux États, alors que les Nations unies n’avaient pas réglé auparavant le conflit de deux principes clé : le droit à l’autodétermination et le droit à l’intégrité territoriale.

« C’est difficilement acceptable » a-t-il dit en ajoutant que « dans le cas où deux parties ne peuvent se mettre d’accord sur un problème, il est important que la communauté internationale, représentée par les Nations unies et le Conseil de sécurité, prenne l’initiative de mener le processus ». « Nous sommes certains que la CIJ confirmera les principes clé du droit international » a déclaré Miroslav Lajčak à l’agence TASR.

Par Anila Peçi

Le Tribunal de Vlora a déclaré coupable le maire d’Himara et confirmé l’accusation d’abus de pouvoir qui pesait sur lui. Selon les juges, le maire a décidé le retrait des panneaux de signalisation, écrits en albanais, pour des motifs injustifiés et en toute conscience. La peine établie est de six mois de prison, une amende d’environ 3.900 € et l’interdiction d’exercer une fonction publique durant trois ans. La décision a été rendue en l’absence de l’accusé et de ses avocats, qui ne se sont pas présentés à la dernière audience.

Les faits

Le maire grec d’Himara avait longtemps fait parler de lui et avait ordonné, en octobre et décembre 2007, le retrait des panneaux de signalisation sur la route Llogora-Qeparo, segment de la nationale reliant Vlora à Saranda. Ils avaient été installés dans le cadre d’un projet de développement touristique, pour un montant de 46.786 €, et financé par la Banque mondiale en collaboration avec les ministères albanais des Transports et du Tourisme.

Parmi les panneaux retirés, certains signalaient des sites d’importance historique, archéologique et touristique, comme la plage de Dhërmi, le château d’Himara ou encore celui de Porto Palermo. Au cours de l’instruction, Vasil Bollano a admis avoir ordonné le retrait des panneaux en langue albanaise, mais a prétendu que leur installation avait été effectuée sans l’autorisation de la mairie.

Le verdict

Selon le juge, le maire a lésé les intérêts nationaux et engendré des dommages financiers de près de 14.000 €. Le juge a aussi précisé en rendant son verdict, que Vasil Bollano a été jugé en tant que représentant des pouvoirs publics et non d’une organisation spécifique, comme l’avaient affirmé l’accusé et ses avocats.

Le maire, soutenu par ses avocats, avait fondé sa défense sur les attributs de la loi « Pour l’organisation et le fonctionnement des pouvoirs locaux » qui lui permettaient, selon lui, d’agir comme il l’a fait. Or, l’accusation a argué que les routes nationales étaient gérées par la Direction générale des routes et non par les unités des pouvoirs locaux.

La décision du tribunal spécifie que la peine de prison ferme sera effectuée dans une prison à faible sécurité, l’amende devra être honorée dans un délai d’un an à partir de la date du verdict. Cette dernière audience concluait un cycle de 16 audiences de procès à charge contre le maire d’Himara, commencé en juillet 2008.