PARTIJA LEVIZJA E LEGALITETIT

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PARTI DE LA LEGALITE D'ALBANIE

Représentation en Belgique

 

 

 

Bruxelles - 5 avril 1999

Déclaration à la presse occidentale

QUEL AVENIR POUR LE KOSOVO ?

Les frappes de l’OTAN se sont poursuivies et même intensifiées ces derniers jours face à l’intransigeance de Milosevic et à la détermination des serbes de mener à bien leur projet d’épuration ethnique au Kosovo. Faisant fi des appels à la raison lancés par plusieurs chefs d’Etats européens et par les Etats-Unis, Slobodan Milosevic s’est montré une fois de plus, et sans doute plus que jamais, déterminé à imposer sa loi aux chancelleries occidentales.

Par sa campagne de nettoyage ethnique, Milosevic a fait d’une pierre deux coups : il a réussi à affaiblir les albanais du Kosovo mais il a surtout prouvé qu’il détient le pouvoir de déstabiliser ses voisins et de faire basculer l’équilibre déjà précaire dans les Balkans.

Milosevic est un fin stratège et un redoutable manipulateur. Il est de surcroît un fervent communiste. En provoquant les frappes de l’OTAN, il s’est aussi rallié toute la population serbe qui s’était pourtant détachée de sa politique en raison notamment de la crise économique qui sévit en Yougoslavie depuis que celle-ci fait l’objet d’un embargo.

En somme, en dépit des pertes matérielles qu’ils ont subies sur leur appareil militaire et sur certains bâtiments officiels, les Serbes apparaissent comme les premiers vainqueurs de cette partie d’échec.

Les Albanais eux payent le prix fort en étant chassés de leurs maisons qui sont détruites au passage ; en trainant plusieurs jours sur les routes à la recherche d’un peu de sécurité en Albanie, en Macédoine ou au Monténégro ; en laissant derrière-eux leur passé, leur histoire. Les peuples déportés ont toujours payé un lourd tribu à leur appartenance sociale, raciale ou religieuse. Le cas des Albanais du Kosovo nous rappelle, en effet, le triste sort qu’ont connu les victimes de la cruauté Nazi pendant la Seconde Guerre Mondiale.

Il est pourtant étonnant d’entendre s’ériger des voix en Europe qui critiquent ci et là l’intervention de l’OTAN, prétextant que le droit international ne permet pas d’agir de la sorte contre la Yougoslavie. La complaisance pour des actes barbares devrait être jugée par les peuples civilisés avec la même fermeté que le sont leurs auteurs. Faut-il rappeler à ces individus que le droit international ne bénéficie guère d’une force divine. Il a été créé par des hommes au gré d’évènements et d’expériences passées. Aussi, toute modification ou adaptation peut lui être apportée légitimement. Surtout lorsqu’il s’agit d’apporter assistance à un peuple en danger (rappelons que la non-assistance à personne en danger est passible de lourdes condamnations par le droit interne de la plupart des Etats modernes).

Comme le soulignait récemment Alexandre Adler, le conflit au Kosovo n’a rien de comparable non plus avec le conflit au Kurdistan Turc ou ailleurs dans le monde. En effet, les Turcs ont toujours voulu faire des Kurdes des citoyens à part entière de leur nation. Tandis, que les Albanais du Kosovo ont toujours été considérés commes des citoyens de seconde zone. Ils ont vécu en silence l’apartheid yougoslave. Ils ont été humiliés. Comme ils n’ont jamais accepté de quitter leur terre malgré toute les souffrances que les serbes leur ont infligées, voilà qu’on les expulse aujourd’hui lorsqu’ils ne sont pas torturés avant d’être exécutés.

L’on est arrivé à un point de non retour dans les Balkans. Un fossé s’est creusé entre Serbes et Albanais qui ne pourront plus jamais cohabiter ensemble. Les Albanais ne pourront plus jamais accepter de vivre sous le joug serbe ni même comme entité fédérale de l’Etat Yougoslave. L’heure de l’indépendance à sonné. Si l’Europe, les Etats-Unis, l’OTAN, l’ONU recherchent une paix durable et une stabilité dans les Balkans et en Europe, s’ils veulent circonscire la catastrophe humanitaire, ils devront se résoudre à reconnaître l’indépendance du Kosovo et sa souveraineté. Il faut amener les Serbes devant le fait accompli et leur faire comprendre que leur campagne au Kosovo n’aboutira jamais ni politiquement, ni économiquement, ni ethniquement. Toute autre option renforcerait les Serbes dans leur détermination à exterminer les Albanais du Kosovo et aggraverait la catastrophe humanitaire dont sont victimes les Kosovars.

Suleman GJANAJ
Secrétaire pour les affaires extérieures
Membre du Comité directeur du P.L.L.

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