RAPPORT  DES PARTIS PARLEMENTAIRES D’OPPOSITION  SUR LA FRAUDE ELECTORALE DURANT LES ELECTIONS MUNICIPALES  DU 1er OCTOBRE EN ALBANIE

 

PARTI DEMOCRATIQUE D’ALBANIE

PARTI REPUBLICAIN

PARTI DE LA LEGALITE

PARTI DU FRONT NATIONAL DEMOCRATE

PARTI DE L’UNION LIBERALE

PARTI DE L’UNION DEMOCRATE

                                                             PARTI CONSERVATEUR

   

Table des Matières

 

Résumé………………..........................……………………...3

 

Chapitre I

Le nouveau Code électoral, cadre légal de la

fraude  électorale………..…………………………………….8

La CEC, commission politique fondée sur le népotisme……8

 

Chapitre II

CEC et la manipulation du Régistre des Electeurs

aux élections municipales du 1er Octobre 2000…………….10

 

Chapitre III

La CEC et son activité partiale…………………………….…17

La CEC et le manque de transparence dans ses activités…..

 

Chapitre IV

La CEC et la violation du Code Electoral…………………...20

 

Chapitre V

Le renversement des résultats des élections durant et après

le jour du scrutin………………………………………………28

 

Chapitre VI

Actes de violence et de terreur contre l’opposition durant

la campagne électorale, le jour des élections et après les élections……………………………………………………….31

 

 

Résumé

 Le rapport des partis parlementaires d’opposition sur

la fraude électorale durant les élections municipales

du 1er Octobre en Albanie

 

Les élections municipales du 1er Octobre 2000 en Albanie n’étaient ni libres, ni juste. Afin d’ouvrir la voie aux manipulations, le gouvernement actuel a annulé la loi électorale approuvée par consensus par 14 partis albanais en septembre 1996 et réapprouvée en mai 1997, loi qui garantissait une participation égale du gouvernement et de l’opposition aux commissions électorales et une prise de décision au sein des commissions par deux tiers. Cette loi a été appliquée durant les élections municipales d’octobre 1996 ainsi que durant les élections parlementaires de juin 1997, lesquelles ont été reconnues par toutes les parties. Après l’abrogation de cette loi, le gouvernement a approuvé une nouvelle loi électorale en rejetant tous les amendements proposés par l’opposition et en excluant entièrement l’opposition de la prise des décisions durant le processus électoral. Aux termes de cette loi, le gouvernement controle 60 à 80 pour cent des membres dans toutes les commissions électorales.

 

La nouvelle Commission Electorale Centrale (CEC), pretendue comme indépendante par le gouvernment, est en fait une commission politique et de surcroît népotique: la CEC est présidée par Fotaq Nano, cousin du président du Parti Socialiste (PS) Fatos Nano et composé parmi d’autres de  Shahin Bistri, oncle du Ministre du Pouvoir Local Bashkim Fino. MM Nano et Bistri ont représenté le PS aux commissions électorales précédentes.

 

Le gouvernement a manipulé à l’extrême le régistre des électeurs.

 

Suivant les données de l’opposition et de l’OSCE quelque 665.000 électeurs n’étaient pas inscrits dans le régistre durant l’enregistrement. Les partis du groupement “L’Union pour la Démocratie” ont protesté parce que des centaines de milliers d’autres électeurs, identifiés comme adversaires du gouvernement parce qu’ils n’avaient pas voté au référendum de 1998, ont d’autre part été omis des listes électorales. Partant de ce critère, quelque 78.000 résidents permanents sur 337.850 que compte Tirana, ont été omis des listes électorales de la capitale. D’autre coté, des milliers de militants socialistes avaient plus d’une fois le nom dans les listes électorales pour pouvoir voter plus d’une fois.

 

Pour occulter la manipulation des listes le gouvernement a envoyé la nuit du 30 septembre 2000, aux bureaux de vote deux sortes de listes : les listes A, ou les listes électorales définitives, et les listes B.

 

La manipulation des listes, soit l’omission des noms d’électeurs des listes A que l’addition à ces listes de noms de personnes qui n’avaient rien à faire aux bureaux de vote respectifs, représente 20 à 30 pour cent des votants et dans certains bureaux ce chiffre atteignait à 61 %. Dans les principales villes du pays la manipulation était suffisante à renverser le résultat du vote.

 

L’expulsion des sympathisants de l’opposition des listes électorales définitives dans 6 sur 97 bureaux de vote de la ville de Durrës a entièrement renversé le résultat du vote. Le même phénomène advient dans d’autres mairies aussi.

 

Les listes B ont été élaborées dans le seul et unique but d’accroître de façon illusoire jusqu’à quelque 2,8 millions le nombre des électeurs en Albanie afin d’occulter l’exclusion, du registre des électeurs, de 665 000 personnes. 

 

Les listes B étaient fictives, elles contenaient les noms d’environ 400 000 personnes, dont seuls 0 à 1,5 % pouvaient se rendre à tel ou tel bureau de vote, alors que 98 % d’entre eux n’avait aucun rapport avec les bureaux de vote ou bien figuraient comme étant morts dans les années ’50, ’60, ’70 et ’80 ; c’est pourquoi personne d’inscrit sur les listes B n’a voté dans plusieurs centaines de bureaux de vote.

 

Ainsi, à Fier, Durrës, Korça et Elbasan, alors que les listes B comptaient respectivement quelque 9 000, 31 000, 18 000 et 16 523 noms, n’ont voté respectivement que 112, 410, 46 et 211 personnes.

 

C’est la CEC qui est le responsable principal et direct de cette manipulation du régistre électoral du pays, car suivant le Code Electoral d’Albanie la CEC est la plus haute authorité qui “surveille le Régistre National des Electeurs” (article 48/1 du Code), qui “administre le processus de l’inscription des électeurs et tient le Régistre National des Electeurs” (article 18/6), qui “envoie au plus tard le 28 aout 2000 à chaque Commission Electorale Municipale une copie des listes préliminaires de la mairie/commune respective tirées du Régistre National des Electeurs “ (article 154/2) , qui “inclut dans le Régistre les listes révisées” (article 57/2 ), qui “approuve les listes définitives” (article 154/2b ) par une décision “à laquelle votent “pour” quatre des membres de la CEC” (article 19/4), qui “une fois les listes définitives approuvées, les envoie au plus tard 7 jours avant les élections à chaque Commission Electorale Municipale” (article 154/2b) , qui “après l’approbation des listes définitives, en met sur demande une copie à disposition des bureaux nationaux de chaque force politique inscrite aux élections” (article 58 /3 ).

 

La CEC a “confié” au gouvernement l’administration des listes électorales et après leur manipulation par le gouvernement, le président de la CEC, loin de les soummettre à l’approbation de la CEC comme l’exige la loi, les a fait distribuer aux bureaux de vote uniquement le 30 septembre 2000, à la veille des élections. Selon la loi, les listes devaient être approuvées par au moins 4 membres de la CEC et envoyées aux Commissions Municipales au plus tard 7 jours avant les élections, soit le 23 septembre.

 

Ce qui signifie que le 1er Octobre les Albanais ont voté avec des listes illicites. De surcroit, violant la loi, la CEC a refusé de livrer les listes définitives aux partis d’opposition.

Les deux membres non-socialistes de la CEC, G.Kokaj et K.Zguri ont publiquement dénoncé le fait que les listes électorales n’ont pas été approuvées par la CEC ainsi que la pression qu’on leur a fait pour se taire sur le cas.

 

La CEC a violé non seulement la Constitution (article 45), laquelle n’a pas été votée par la majorité des partis d’oposition qui l’ont par la suite refusée, mais encore la CEC a violé les articles du code électoral relatifs aux listes électorales , ainsi que presque tous les autres articles de ce code et notamment les articles 3/3, 3/6, 5/3, 10/2, 18/6, 18/7, 18/13, 19/1, 19/2, 19/4, 19/6, 19/7, 31/2a, 31/2c, 31/3, 38/12, 45/2, 46/1, 46/3, 46/4, 52/1, 57/2, 57/4, 75/2, 76/1, 89/1, 89/2, 102/1, 108/3, 130/3, 132/1, 140/2, 149/5, 154/2. La CEC a violé ces articles pour nuire généralement à l’opposition et favoriser le PS.

 

Ainsi, violant les articles précités du code, la CEC n’a examiné pendant 15 jours aucune demande ou plainte de l’opposition et n’a donné aucune réponse à des dizaines de plaintes et demandes présentées par les partis d’opposition.

 

Contrairement à la loi, la CEC a refusé d’inscrire quelque 70 candidats de l’opposition au poste de  maire, président communal ou conseiller  municipal et ceci dans l’objectif de nuire à l’opposition, alors qu’elle a permis en enfreignant la loi de concourir à quelques candidats du PS.

 

En violant la loi, la CEC a déployé des activités non-transparentes, n’a pas approuvé le Réglement intérieur de son activité, n’a pas annoncé l’horaire de ses réunions et a refusé la participation à ces réunions des représentants des partis d’opposition. Voire, lorsqu’ils ont pu participer aux réunions de la CEC, ils ont été forcément expulsés dans certains cas.

 

Violant la loi, la CEC n’a pas rempli à temps les sièges vacants de l’opposition dans les commissions électorales.

 

La CEC a distribué les matériels électoraux sur des critères partiaques, n’a pas entrainé les commissionnaires et a caché pendant quatre jours le spot télévisé sur le mode de voter, le transmettant uniquement 36 heures avant les élections alors que des districts entiers ne sont pas couverts par la transmission télévisée.

 

En général, les tribunaux de tout niveau ont refusé les plaintes des partis d’opposition, faisant preuve de la sorte de leur politisation. Dans certains cas, ils ont accepté de faire un procès. Mais, même dans ces cas, en maintes reprises, lorsque la décision du tribunal était en faveur du candidat de l’opposition, la CEC ne l’a pas respectée en décidant différemment elle-même et intervenant de la sorte politiquement.

 

La CEC et les Commissions Municipales présidées par les socialistes ont falsifié les procès-verbaux et ont accepté des procès-verbaux non-signés et/ou non-scellés, en proclamant des résultats sur leur base. Ainsi, à Durrës ont été falsifiés les procès-verbaux des bureaux de vote nr. 61 et nr. 84. Dans la mairie de Tirana, des dizaines de procès-verbaux ont été falsifiés et acceptés par la CEC non-scellés et sans signatures, ce qui est également confirmé par l’ODIHR. Les Commissions Municipales, présidées par les socialistes, ont falsifié les procès-verbaux en influant fortement et directement sur le résultat des élections dans les mairies de Belshi, Libohovë, Memaliaj, Selenicë ainsi que les communes de Paskuqan, Odrie, Qendër Libohovë, Qendër Vlorë, Dushk, Gjipalaj, Kuman, Velipojë, Dushk i Madh, Ballaban, Qendër Librazhd.

 

Durant la campagne électorale ont été effectués des attentats contre le président du Parti Démocratique (PD) Sali Berisha à Fieri et la présidente adjointe du PD Jozefina Topalli à Peshkëpi (Vlora). Dans le premier cas, le terroriste qui a mis la bombe près de la voiture de Berisha n’a été condamné qu’à six mois de prison pour port illégal d’armes, alors que pour le deuxième cas de terrorisme personne n’a été emprisonnée. De même, durant la campagne électorale a été emprisonné le candidat des partis d’opposition à la mairie de Korça et assassinés par des militants socialistes des militants de l’opposition à Devolli.

 

Alors que le 1er Octobre ont été arrêtés et maltraités les candidats de l’opposition aux communes de Dajçi et de Kryevidhi; 28 membres et sympathisants de l’opposition dans la ville de Durrës ont été arrêtés; 6 militants de l’opposition dans la ville de Kavaja ont été battus et arrêtés; des dizaines d’autres membres et sympathisants des partis d’opposition, les représentant aux commissions électorales, ont été battus et maltraités par la police dans plusieurs mairies et communes du pays, tels qu’à Mollas, Bilisht, Memaliaj, Gosë, Librazhd, Palasë, Belsh,etc.

 

Dans nombre de mairies et de communes le résultat des élections a été décidé par les forces policières et la menace des armes.

 

Presque toutes les mairies de Tirana ainsi que 162 mairies et communes, soit 43 % des mairies et communes du pays, ont eu un second tour de ballotage.

 

Le PD a déclaré le 4 octobre qu’il participerait au ballotage, si , conformément au code électoral, il recevait les listes électorales et la CEC changait. Les demandes du PD ont été refusées, ce qui a obligé le PD à se retirer du ballotage.

 

Le second tour a été boycotté par les électeurs: seulement 26% parmi eux ont pris part aux élections. Contrairement à la loi, dans ce second tour n’a concouru qu’un seul candidat par municipalité, celui socialiste, lequel, comme on comprend, a gagné les élections. Le PS a gagné de la sorte 96 % des élections du second tour, parce que la CEC a refusé de reconnaitre le retrait des candidats du PD et a ordonné les Commissions Municipales à ne pas accepter la démission par écrit des candidats démocrates. La CEC n’a pas permis aux candidats suivants des autres partis de prendre part à la compétition.

 

En plus, durant ce second tour, les commissionnaires de l’opposition étaient absents dans plus de deux tiers des bureaux de vote et des commissions municipales. Voire, dans des centaines de bureaux de vote le quorum des commissions n’était pas atteint, ce qui veut dire que la condition légale du fonctionnement de ces commissions faisait défaut. Ceci advint parce que les commissionnaires du PD ne sont pas allés aux bureaux de vote en raison du retrait des candidats du PD et la CEC ne créa pas la possibilité aux autres partis de concourir conformément à la loi.

 

En conclusion, nos partis considèrent les elections du 1er Octobre comme n’étant ni libres, ni justes, parce que:

 

-         -         Dans ces élections, pour la première fois, on a dénié le droit de vote pour des raisons politiques, à des centaines et milliers de citoyens albanais; les électeurs ont dû voter partant de listes illicites, manipulées par le gouvernement.

 

-         -         CEC a violé les articles essentials et presque tous les autres articles du Code Electoral, dans le seul objectif de nuire à l’opposition et de favoriser le PS.

 

-         -         CEC et les Commissions Electorales Municipales ont falsifié dans des dizaines et des dizaines de cas les process verbaux et les autres documents des élections, elles ont annulé des décisions du tribunal et proclamé vainqueurs ilégaux les candidates socilaistes.

 

-         -         Le second tour des élections n’est déroulé qu’avec un candidat en competion dans 87% des mairies et communes. La police a organisé des actes de terrorisme et déterminé par les armes le résultat du vote dans plusieurs communes et mairies du pays.

 


Chapitre I

Le nouveau Code électoral,

cadre légal de la fraude électorale

 

Pour frayer la voie à la manipulation et à la falsification de tout processus électoral, à la veille des élections municipales du 1er octobre 2000 en Albanie, la coalition gouvernementale a entrepris un premier pas déterminant en ce sens en jettant à bas la législation électorale existante.

 

Le nouveau Code électoral, adopté par le gouvernement en mai 2000, a remplacé la législation électorale existante approuvée consensuellement par quatorze formations politiques locales en septembre 1996 et réapprouvée par elles en mai 1997. Cette législation garantissait l’égalité légale du gouvernement et de l’opposition dans la gestion de tout processus électoral et concernant le pouvoir décisionnel afférent, l’entière égalité juridique du président et de son adjoint qui représentaient respectivement le gouvernement et l’opposition dans les commissions électorales de tout niveau, les rapports d’égalité entre le gouvernement et l’opposition dans la composition des commissions de tout niveau et la prise de décisions à la majorité des deux tiers au sein de ces commissions. Sur la base de cette législation ont eu lieu les municipales d’octobre 1996 et les législatives de juin 1997, dont les résultats ont été acceptés par tous les partis.

 

Dans le nouveau Code électoral, qui date donc de mai 2000, on n’a inclus aucun des amendements proposés par l’opposition, voire on a refusé d’abroger l’article 153, comme l’a demandé l’opposition et l’OSCE. Aux termes de ce code, l’opposition est privée de tout pouvoir décisionnel, 60 à 80 % de membres des commissions électorales de tout niveau représentent le gouvernement, les présidents et vice-présidents de ces commissions ne sont investis d’aucun pouvoir particulier par rapport aux autres membres, alors que les décisions, en vertu de la loi, ne sont prises que par trois membres. Quant à la nouvelle CEC, elle repose sur un déséquilibre, en tant qu’organisme au sein duquel le gouvernement était représenté par cinq sur sept de ses membres.

 

 

La CEC, commission politique fondée sur le népotisme

 

La nouvelle CEC permanente, qui s’est subsitituée à la précedente CEC équilibrée et permanente, est non seulement déséquilibrée, mais aussi politique et elle repose sur le népotisme.

 

Le président de la CEC Fotaq Nano est un cousin du président du PS Fatos Nano, et un membre de cette même CEC, Shahin Bistri, est l’oncle de l’actuel ministre des Pouvoirs locaux Fino. Par ailleurs, messieurs Nano et Bistri ont représenté le PS dans des commissions électorales précédentes. La vice-présidente de la CEC, Mimoza Arbi, a participé aux meetings organisés par le PS en septembre dernier.

 

Dans toutes ses activités, la CEC a agi en tant qu’organisme politique fondé sur le népotisme, en tant que commission du PS et du gouvernement, en violant ainsi ouvertement et sans arrêt la loi n° 8609 du 08.05.2000 sur le « Code électoral de la République d’Albanie ».

 

La CEC a gravement manipulé le processus électoral, en favorisant totalement et  ouvertement le PS.


Chapitre II

 

CEC et la manipulation du Registre des Electeurs

aux élections municipales du 1er Octobre 2000

 

En niant leur droit de vote aux citoyens, en manipulant le registre des électeurs, ce qui, dans certaines villes et communes a affecté 20 à 30 % de leur nombre, alors dans dans certains bureaux de vote ce taux s’est élevé jusqu’à 61 %, la CEC s’est livrée à une manipulation substantielle des résultats du scrutin.

 

Ainsi, au cours de l’élaboration des listes électorales, plus de 665 000 électeurs ont été exclus de ces listes.

 

Tous les partis d’opposition et la représentation de l’OSCE à Tirana ont dénoncé cette exclusion de près de 665 000 personnes qui, toutes, figuraient sur les registres de l’état civil.

 

En plus, le registre des 2 250 000 électeurs inscrits sur les listes électorales préliminaires du 5 septembre 2000, a fait l’objet d’autres coupes sombres de la part du gouvernement, et les nouveaux exclus – cette fois au nombre de 220 000 – étaient ceux qui n’avaient pas participé au référendum de 1998 sur la Constitution. Ainsi, rien qu’à Tirana, ont été exclus des listes en question 78 000 électeurs, tous habitant en permanence dans cette ville.

 

En flagrante violation de l’article 19/4 et de l’article 154/2b du Code électoral, la CEC a publié les listes électorales définitives sans avoir au préalable pris de décision relative à leur approbation. Son président Fotaq Nano a empêché la CEC d’adopter une pareille décision, parce qu’il était pleinement au courant de la manipulation de ces mêmes listes. Ces listes n’ont été rendues publiques que la nuit du 30 septembre, soit douze heures avant le dépouillement du scrutin, et elles étaient de deux sortes : les listes A, ou les listes électorales définitives, et les listes B.

 

Les listes A ne comprenaient pas les noms des électeurs qui avaient été supprimés des listes préliminaires publiées le 5 septembre 2000 à cause de leur non-participation au référendum de 1998. En violation de l’article 57/2 du Code électoral, ont été exclus des listes définitives A des dizaines de milliers d’électeurs qui, selon les instructions données par la CEC, ont été inscrits une première fois du 10 au 23 septembre 2000. La seule ville de Tirana en compte environ 11 300 de pareils. Sur les listes A, en violation de l’article 52/1 du Code électoral, on avait souvent inscrits un certains nombre d’électeurs qui n’habitaient pas dans les quartiers concernés, comme ce fut le cas du bureau de vote 269 où ce nombre s’élevait jusqu’à 61 % du total des électeurs du quartier concerné.

 

Le 1er octobre 2000 des dizaines de milliers d’électeurs dans tout le pays se sont rendus, munis d’une pièce d’identité, au bureau de vote désigné, mais on les a empêchés de voter puisque leurs noms ne figuraient pas sur les listes électorales, alors que de nombreux autres ont voté deux fois, ce qui constitue une violation des articles 3/3 ; 3/6 ; 52/1 du Code pénal.

 

Les listes B étaient fictives, elles contenaient les noms d’environ 400 000 personnes, dont seuls 0 à 1,5 % pouvaient se rendre à tel ou tel bureau de vote, alors que 98 % d’entre eux n’avait aucun rapport avec les bureaux de vote ou bien figuraient comme étant morts dans les années ’50, ’60, ’70 et ’80 ; c’est pourquoi personne d’inscrit sur les listes B n’a voté dans plusieurs centaines de bureaux de vote.

 

Les listes B ont été élaborées dans le seul et unique but d’accroître de façon illusoire jusqu’à quelque 2,8 millions le nombre des électeurs en Albanie afin d’occulter l’exclusion, du registre des électeurs, de 665 000 personnes. 

 

La responsabilité principale de toute cette manipulation du registre des électeurs retombe directement sur la CEC, qui, aux termes mêmes du Code électoral, est l’autorité suprême qui « veille sur le Registre National des Electeurs » (article 48/1), qui « gère le processus d’inscription des électeurs et tient le Registre National des Electeurs » (article 18/6), qui « doit envoyer à chaque Commission Electorale Municipale, le 28 août 2000 au plus tard, un exemplaire des listes électorales préliminaires » (article 154/2), qui « inclut au registre les listes électorales remaniées » (article 57/2), qui « approuve les listes électorales définitives » (article 154/2/b), qui « décide de cette approbation à condition que quatre membres de la CEC y soient favorables par leur vote » (article 19/4), qui « envoie les listes définitives aux commissions électorales des bureaux de vote (CEBV) sept jours avant le scrutin » (article 154/2/b) et qui « met à la disposition de toute force politique, qui le lui demande, un exemplaire des listes électorales définitives » (article 58/3).

 

Les électeurs inscrits, mais dont les noms ne figuraient pas sur les listes A ou les électeurs dont les noms avaient été ajoutés sur ces listes sans aucun rapport avec les bureaux de vote concernés, représentaient, dans pas mal de bureaux de vote, jusqu’à 25-30 % du nombre des électeurs devant voter dans ces bureaux. Le niveau de ce genre de manipulation dans les villes de Tirana, Durrës, Elbasan, Berat, Fier, Pogradec, Vlora, etc., était tel qu’il suffisait pour renverser les résultats du scrutin.

 

 

L’article 48/1 reconnaît à la CEC l’autorité de « veiller sur l’élaboration du Registre National des Electeurs », alors qu’à son point 2 il stipule que le Registre National des Electeurs est élaboré sur la base des données officielles recueillies à partir des registres de l’état civil.

 

Par décision du gouvernement n° 210 du 5 mai 2000, pendant les mois de juin et de juillet, sous la surveillance des experts de l’OSCE, a commencé en Albanie l’enregistrement des citoyens jouissant du droit de vote. Cet enregistrement a été l’œuvre de commissions composées de trois personnes (les dites troïkas) : un représentant du PD, un du PS et un des autorités locales. Le registre des électeurs a été constitué à partir a) du registre de la sécurité sociale, b) du registre de l’état civil et c) du porte-à-porte fait par chaque troïka dans le quartier couvert par chaque bureau de vote. Tout électeur inscrit comme résident permanent était muni d’un ticket bleu comprenant un numéro et tout électeur inscrit comme résident temporaire, d’un ticket jaune comprenant lui aussi un numéro. Les membres de la troïka touchaient chacun 7 leks pour chaque personne enregistrée.

 

A l’issue de cet enregistrement, en violation de l’article 18/6 du Code électoral, qui stipule que « la CEC gère le processus d’enregistrement des électeurs et tient le Registre National des Electeurs », toutes les listes des électeurs résidents permanents et temporaires enregistrés par les troïkas ont été envoyées au ministère des Pouvoirs locaux. C’était le ministère des Pouvoirs locaux et non pas la CEC qui, vers la fin du mois d’août, a déclaré qu’en Albanie étaient enregistrés au total 2 250 000 électeurs.

 

Se fondant sur l’enregistrement effectué par les troïkas et sur les indices démographiques à l’échelle nationale, le PD a déclaré, au début du mois d’août, qu’il y avait en Albanie environ 2,8 millions d’électeurs et que le registre des électeurs ne comprenait pas les noms d’au moins 600 000 inscrits en âge d’user de leur droit de vote. Sur les listes des troïkas, à la place du nom de ces personnes, il y avait la lettre « L » (l’initiale du mot albanais ‘larguar’ signifiant éloigné, parti – note du traducteur), puisque les troïkas, au moment de l’enregistrement, n’avaient trouvé personne à leur domicile ou bien n’avaient pas insisté aux bureaux de l’état civil pour découvrir l’adresse de leur nouveau domicile.

 

Le PD a proposé un plan d’enregistrement de ces électeurs, qui a été rejeté par le gouvernement. Au lieu de s’engager à les faire enregistrer, la CEC, en violant l’article 48, point 1 et l’article 18, point 6 du Code électoral, n’a pris aucune mesure pour inclure au Registre National des Electeurs ces personnes dont le nom figurait pourtant au registre de l’état civil, tandis que le ministre Fino a nié catégoriquement que 600 000 électeurs n’aient pas été inscrits sur les listes, il a d’ailleurs déclaré que ces listes comprenaient même les noms d’émigrés albanais à l’étranger.

 

Mais, le 27 août, Ahrens, l’ambassadeur de l’OSCE à Tirana, a envoyé une lettre au premier ministre Meta dans laquelle il écrivait entre autres : « Les noms d’un grand nombre d’inscrits sur les listes de l’état civil ne figurent pas sur les listes électorales préliminaires. Parmi ces absents, au moins 600 000 sont éventuellement des émigrants intérieurs, qui sont allés s’installer ailleurs dans le pays. Ceux-ci sont excluts sans qu’un effort sérieux soit fait pour trouver l’addrese de leur nouveau domicile ».

 

Dans la lettre de l’ambassadeur Ahrens on peut aussi lire : « Sont également absents les noms de 65 000 autres inscrits. Ils figurent au registre de l’état civil, mais n’ont pas été reportés sur les listes électorales préliminaires. » L’ambassadeur Ahrens a demandé que l’on prenne les mesures requises pour leur enregistrement, car les lacunes relevées minaient la crédibilité des listes et constituaient une violation du droit de vote garanti par la loi.

 

Le 30 août, l’ambassadeur Ahrens a mis les dirigeants du PD au courant de sa lettre et a demandé au gouvernement que les listes électorales préliminaires soient mises à la disposition des partis politiques. Au cours de cette rencontre, les dirigeants du PD se sont déclarés tout à fait disposés à coopérer avec le gouvernement pour faire enregistrer les 600 000 électeurs dont le nom ne figurait pas sur la liste. Mais le gouvernement a rejeté la proposition du PD.

 

La CEC a violé l’article 154/2 du Code électoral, qui stipule que « la CEC doit envoyer à chaque Commission Electorale Municipale, le 28 août 2000 au plus tard, un exemplaire des listes électorales préliminaires propres à l’unité électorale concernée. »

 

En fait, la CEC a envoyé aux Commission Electorales Municipales les listes électorales préliminaires rédigées à partir de l’enregistrement des troïkas et ce n’est  que le 5 septembre 2000 que ces listes ont été également mises à la disposition des forces politiques. D’une première vérification de ces listes préliminaires il a résulté que, par rapport aux listes établies par les troïkas, on avait encore supprimé du registre des électeurs environ 230 000 autres noms d’électeurs inscrits sur ces listes à titre de résidents permanents. Cette suppression était de l’ordre de 5 à 30 % à l’échelle nationale.

 

Ainsi, le autorités de la ville de Tirana avaient envoyé au ministère des Pouvoirs locaux une liste de 337 000 électeurs, tous résidents permanents, alors que sur les listes électorales préliminaires pour Tirana publiées par le ministère des Pouvoirs locaux le 5 septembre, n’en comprenaient que 259 000, eux aussi tous résidents permanents, c’est-à-dire que les noms de 78 000 électeurs résidents permanents de cette ville avaient été supprimés des listes en question.

 

Si l’on s’attarde un instant sur les noms de citoyens supprimés des listes établies par les troïkas, on observera  que le ministère des Pouvoirs locaux, après avoir consulté  les listes électorales du référendum de 1998, a supprimé des listes en question les noms de tous ceux qui n’avaient pas participé au dit référendum (le PD ayant, à l’époque, appelé ses électeurs à ne pas y participer).

 

Le PD a aussitôt dénoncé cet acte politique du gouvernement qui revenait à nier, pour des motifs politiques, le droit de vote, en y voyant une violation des lois fondamentales du pays et de l’article 3/3 du Code électoral qui sanctionne le droit de vote pour les citoyens ayant 18 ans révolus.

 

Entre-temps, la CEC observait un parfait silence. Le ministre des Pouvoir locaux Fino a nié d’avoir reçu à son ministère des listes établies par les troïkas et comprenant pour la ville de Tirana 337 000 électeurs à titre de résidents permanents, il a également nié que des noms d’électeurs aient été rayés des listes établies par les troïkas.

 

Pour prouver l’imposture du ministère des Pouvoirs locaux, lors d’une entrevue avec l’ambassadeur Ahrens et son adjoint Oëen au siège de l’OSCE à Tirana, des dirigeants du PD leur ont remis un dossier contenant des documents signés par les employés de l’administration gouvernementale démontrant que de la ville de Tirana avaient été envoyés au ministère des Pouvoirs locaux des listes comprenant 337 000 électeurs, tous résidents permanents,  inscrits par les troïkas. Au cours de cette entrevue, le PD a proposé d’inclure immédiatement dans les listes les 78 000 électeurs, tous résidents permanents, inscrits sur les listes des troïkas de Tirana et munis d’un ticket bleu, ainsi que de permettre aux électeurs non encore inscrits de se faire inscrire dans les bureaux de vote 24 heures, au plus tard, avant l’ouverture du scrutin.

 

Durant cette entrevue, l’ambassadeur de l’OSCE a demandé au PD qu’un de ses experts participe à la réunion de experts internationaux qui se tiendrait le 21 septembre 2000, à 17 heures, au siège de l’OSCE à Tirana. A cette réunion il a été prouvé que, sans perdre de vue ses résidents temporaires jouissant du droit de vote, Tirana comptait 470 000 électeurs dont 337 000 résidents permanents. Les représentants de l’OSCE ont assuré le PD qu’on était en train d’élaborer de nouvelles listes à l’échelle nationale, qui allaient être rendues publiques le 23 septembre auprès des bureaux de vote, comme le prévoit l’article 154/2b du Code électoral.

 

Mais, en dépit de l’insistance des partis d’opposition et en violation à l’article 154/2b du Code électoral, qui stipule que « La CEC, après les avoir approuvées, doit envoyer aux Commissions Electorales Municipales les listes électorales définitives sept jours, au plus tard, avant la date des élections », ces listes ne leur ont été distribuées que le 30 septembre 2000, au soir.

 

La CEC a fait envoyer aux CEBV deux listes : les listes A et les listes B.

 

En flagrante opposition avec l’article 19/4 du Code électoral, qui souligne que : « la décision sur l’approbation des listes électorales est prise quand quatre membres de la CEC y sont favorables par leur vote », et en violation de son article 154/2b qui affirme que « la CEC, après les avoir approuvées, envoient aux Commissions Electorales Municipales les listes électorales définitives », la CEC a distribué ces listes aux CEBV sans les avoir approuvées préalablement.

 

Il n’existe donc aucune décision prise par la CEC sur l’approbation des listes électorales définitives. Ainsi, les électeurs albanais ont participé aux élections municipales du 1er octobre non pas sur la base des listes, les seules légales, approuvées par la CEC, mais à partir de listes politiques dressées par le gouvernement.

 

Zguri et Kokaj, membres de la CEC, ont dénoncé publiquement l’absence d’approbation des listes électorales définitives par la CEC ainsi que les pressions qu’a exercées sur eux le président de la CEC Fotaq Nano pour les empêcher d’affirmer qu’il n’y a pas eu d’approbation pareille.

 

Les listes A ont été appelées listes électorales définitives. Dans l’ensemble, ces listes ne comprenaient toujours pas les noms des électeurs rayés des listes établies par les troïkas à cause de leur non-participation au référendum de 1998.  Or, en violation de l’article 52/1 du Code électoral, qui stipule que « les électeurs sont inscrits sur la liste électorale du bureau de vote du quartier où ils habitent » les listes en question avaient été allongées dans tout le pays de bon nombre de noms d’élécteurs qui n’habitaient pas le quartier couvert par tel ou tel bureau de vote, et qui, dans certains bureaux de vote, représentaient jusqu’à 61 % du total des électeurs. (Sur la liste du bureau de vote 269 de Tirana où devaient voter 777 électeurs, on en avait ajouté 424 qui n’habitaient pas le quartier concerné).

 

En violation de l’article 57/2 du Code électoral, qui souligne que « la CEC inclut les listes remaniées au Registre National des Electeurs », les listes A ne comprenaient pas le noms des électeurs non inscrits par les troïkas et qui, par décision de la CEC, avaient été enregistrés une première fois du 10 au 23 septembre 2000. Rien que dans la ville de Tirana, ont été enregistrés pendant cette période plus de 11 300 électeurs.

 

Les listes B contenaient quelque 400 000 noms dont, dans chaque bureau de vote, seuls 0,5 à 1,5 % correspondaient à des électeurs réels, alors que les autres n’avaient rien à voir avec les bureaux de vote. La vice-présidente du KQZ, M. Arbi, a déclaré officiellement au représentant du PD à la Commission Electorale Municipale de Tirana, M Daci, que les listes B étaient fictives.

 

Ainsi, à Fier, à Durrës, à Korça et à Elbasan, alors que les listes B comptaient respectivement quelque 9 000, 31 000, 18 000 et 16 523 noms, n’ont voté respectivement que 112, 410, 46 et 211 personnes. Dans plusieurs centaines de bureaux de vote, il ne s’est présenté personne dont le nom figure sur les listes B.

 

Les listes B ont été dressées dans le seul et unique but d’élever, à travers une supercherie, à 2,8 millions le total des électeurs en Albanie. Grâce à ces listes, le gouvernement a occulté la non-inscription des 600 000 électeurs exclus des listes électorales par les troïkas, parce que désignés par la lettre L.

 

Comme les listes électorales définitives n’ont été rendues publiques que le 30 septembre au soir, les 29 et 30 septembre, des représentants de la CEC, du gouvernement et de l’OSCE ont appelé les citoyens à voter en les assurant que chacun d’eux, fort de son droit de vote, pourrait voter au bureau de vote de son quartier en s’y rendant muni d’une pièce d’identité, et que, de cette manière, tout le monde voterait.

 

Le 1er octobre, comme en témoignent les 2 800 procès-verbaux tenus le jour des élections par les représentants de l’opposition au sein des commissions électorales, mais signés également, dans nombre de cas, par les représentants d’autres partis, des dizaines de milliers d’électeurs dans le pays entier, munis de leur carte d’électeur ou de leur ticket bleu et de leur carte d’identité, ou encore d’une autre pièce d’identité, sont allés voter au bureau de vote de leur quartier, mais on les en a empêchés, puisque leur nom ne figurait pas sur la liste. Et cela, parce que le 1er octobre, aux termes de la décision prise le même jour par la CEC et signée par son président Fotaq Nano, « la CEC ordonne encore une fois aux membres des CEBV de ne pas permettre de voter aux personnes dont le nom ne figure pas sur les listes ».

 

Puisque l’article 58/3 du Code électoral stipule qu’« après avoir approuvé les listes électorales définitives, la CEC met, quand elles le lui demandent, à la disposition des structures centrales de tout parti politique participant aux élections, un exemplaire de ces listes », le PD a officiellement demandé à la CEC, depuis le 21 août jusqu’au 9 octobre, et en lui écrivant directement, et par l’intermédiaire des représentants de l’OSCE à Tirana, le disque des données de base du registre des électeurs. Mais ce disque qui avait été distribué à tous les comités locaux du PS, a été qualifié par la CEC de secret d’Etat dans le seul souci de ne pas le mettre à la disposition du PD, tout comme la CEC a  refusé de mettre, contre paiement, à la disposition du PD les listes A et les listes B, pour l’unique raison qu’elles constituent autant de preuves d’une manipulation monumentale.

 

En conclusion, le 1er Octobre, en Albanie, les élécteurs ont voté suivant un registre éléctoral illégitime, non approuvé par la CEC et entièrement manipulé politiquement par le gouvernement. Après dix ans de pluralisme, pour la première fois, le gouvernement albanais, rayant les noms des élécteurs des listes de votes, a nié le droit de vote à  des centaines de milliers de votants albanais dans un but purement politique.

 

De l’analyse des listes il résulte donc que dans le pays entier ces listes ont été manipulées dans une mesure de 10 à 30 pour cent. Dans les principales villes du pays, le nombre des électeurs exclus est beaucoup plus élevé que les différences des voix totalisées par les candidats, ce qui aurait suffi pour modifier substantiellement le résultats du scrutin.

 

Aussi les partis d’opposition demandent-ils le renouvellement des élections dans des conditions libres et honnêtes dans toutes les mairies et les communes, où le degré de manipulation a pu changer le résultat du scrutin.

 


Chapitre III

 

La CEC et son activité partiale

 

La CEC a fait preuve d’une totale partialité dans l’affaire des listes électorales. A cause de la violation, par la CEC, des articles 48/1; 18/6 ; 19/4 ; 47/1 ; 154/2 et 2/b, etc., du Code électoral, les Albanais ont voté, le 1er octobre dernier, non pas à partir des listes approuvées par la CEC, mais sur la base de listes manipulées par le gouvernement, d’où on avait rayé les noms de centaines de milliers d’électeurs qui n’avaient pas participé au référendum de 1998 sur la Constitution. Dans ce contexte, ceux-ci ont été considérés comme des adversaires politiques du gouvernement. D’autre part, la CEC a fait preuve de partialité dans sa conduite et ses actions visi-à-vis des partis de l’opposition.

 

La CEC a retardé à dessein la constitution des Commisions Electorales Municipales et elle a imputé publiquement ce retard au PD en prétendant que celui-ci aurait tardé de lui envoyer les listes de ses représentants à ces commissions. En vérité, le 27 août 2000, les partis d’opposition avaient  envoyé les dernières de ces listes à la CEC, mais celle-ci a mis dix jours pour prendre la décision de les approuver.

 

Le retard dans la constitution des Commissions Electorales Municipales n’avait d’autre but que de faire expirer les délais légaux de l’enregistrement des électeurs non encore inscrits, puisqu’aux termes de la loi, il incombait aux Commissions Electorales Municipales de s’acquitter de cette tâche.

 

Agissant contrairement à l’article 31/2/ç du Code électoral, selon lequel « les représentants des partis politiques à la CEC ont le droit d’obtenir une réponse écrite au sujet de leurs doléances », la CEC n’a examiné aucune d’une cinquantaine de réclamations et protestations faites par les partis d’opposition du 6 septembre au 9 octobre dernier, elle n’a pas non plus pris de décision quant à ses réclamations, protestations ou griefs fondés sur la loi.

 

La CEC a violé les articles 76, 77 et 81 du Code électoral et favorisé le PS quand il s’est agi de l’inscription des candidats et des listes nominales. Elle a permis à nombre de candidats socialistes de s’inscrire en violant la loi, comme ç’a été le cas à la mairie de Selenica, à la mairie du 3e arrondissement de Tirana, au chef-lieu de la commune de Librazhd, bien que les présidents des commissons locales, qui représentaient le PS, aient signé, en même temps que les autres membres de ces commissions, un document certifiant que les candidats susmentionnés étaient en position illégale.

 

La CEC, dans l’intention de nuire à l’opposition, a occulté jusqu’au 25 septembre son instruction du 19 septembre 2000 aux termes de laquelle, les postes de présidents, vice-présidents et secrétaires des CEBV devaient être également répartis entre le PS et le PD. Elle n’a pas toujours réagi dans les cas (nombreux, d’ailleurs) où les présidents socialistes des CEBV ont refusé d’appliquer la dite instruction. Tant et si bien que, à cause de ce refus des présidents socialistes des CEBV et des préfets (nommés par le gouvernement), à cause aussi de l’inactivité de la CEC, son instruction n° 13 du 19 septembre 2000 n’a pas été appliquée dans les districts de Durrës, Shkodër, Vlora, Fier (dans six de ses communes), Lushnja, Bilisht et Rrogozhina.

 

Au mépris de toute disposition légale et dans le but de renforcer son contrôle politique sur les CEBV, la CEC a autorisé les préfets à exercer leur autorité sur les CEBV. Partant de là, le préfet de Vlora, Tare Hamo, et celui de Durrës, Petrit Ajazi, ont entravé à dessein et de manière illégale l’application de l’instruction n° 13 du 19 septembre 2000.

 

La CEC a ouvertement favorisé le PS, en retardant sans aucune raison justifiée, dans 36 cas, la nomination et la substitution d’un certain nombre de membres des Commissions Electorales Municipales, représentants de l’opposition, et cela contrairement à l’article 38/12 du Code électoral, qui affirme qu’« en période électorale, les places vacantes doivent être pourvues en l’espace de trois jours », la CEC a permis aux Commissions Electorales Municipales de fonctionner en l’absence des représentants de l’opposition. Par contre, toute substitution des représentants du PS se faisait sur-le-champ, sans aucun support écrit, tout simplement par téléphone.

 

La CEC a nui aux partis d’oppositions , car elle n’a mis à la disposition de leurs représentants aucun document légal relatifs aux élections. Contrairement à l’article 18/7 du Code électoral, qui affirme que « … les représentants des partis politiques à la CEC ont le droit de connaître toute la documentation électorale par le biais du secrétaire de la CEC », cette documentation n’a été distribuée qu’aux représentants du PS et aux membres des commissions désignés par eux, ce qui a permis au PS de mettre au point ses instructions relatives aux élections, alors que les partis d’opposition, faute de cette documentation, n’ont  rien pu faire de semblable.

 

Dans de nombreuses villes et communes d’Albanie, la CEC a envoyé avec du retard, et pas à tous les bureaux de vote, le matériel nécessaire aux élections, tels que les bulletins de vote, les cachets et les cahiers des procès-verbaux, et cela en opposition avec l’article 46/1 du Code électoral, qui souligne que « la CEC munit les Commissions Electorales Municipales de tout le matériel nécessaire pas plus tard que sept jours avant la date des élections ». Dans beaucoup de cas, la distribution de ce matériel et de la documentation nécessaires a été faite avec partialité, seuls les représentants du PS aux Commissions Electorales Municipales  ayant pu les recevoir ; qui plus est, dans des mairies comme celle de Vlora entre autres, et dans un certain nombre de communes, le matériel et la documentation en question ont été gardés dans les maisons des militants socialistes.

 

La CEC a favorisé le PS par sa manière également de distribuer les bulletins de vote. Ainsi, dans les zones où l’on savait que la différence entre les intentions de vote étaient très nettement favorable au PD, comme à Durrës, Shkodër, Elbasan et dans certains autres districts,  elle a envoyé moins de bulletins de vote  qu’il n’y avait d’électeurs. Par exemple, à Durrës elle n’a envoyé que 70 % des bulletins de vote nécessaires pour couvrir le nombre d’inscrits sur les listes électorales.

 

C’est pourquoi, à cause de l’absence totale de bulletins de vote dans douze bureaux de vote de Durrës, le vote n’a pu commencé que vers midi, alors que dans vingt autres bureaux de vote de cette même ville des centaines d’électeurs n’ont pas pu voter parce qu’il n’y a plus eu de bulletins de vote quelques heures avant la clôture du scrutin, ces bureaux de vote n’ayant reçu que 20 à 40 % des bulletins nécessaires. Plusieurs autres bureaux de vote ont manqué, eux aussi, de bulletins de vote, comme à Peshkopi, Shkodër, Korça, Elbasan et Belsh .

 

En violant les articles 108, 109 et 110 du Code électoral relatifs au dépouillement du scrutin, ainsi que les décisions du tribunal (à Cërava, Ksamil et ailleurs) relative à cette opération, la CEC a gelé ces décisions parce que, entre autres, elles autorisaient le dépouillement du scrutin.

 

Le cas de Cërava est typique à cet égard : on y avait déjà commencé le dépouillement du scrutin, quand la CEC a fait venir les urnes à Tirana pour se livrer à des manipulations avant de les renvoyer à Cërava pour que se poursuive le dépouillement du scrutin.

 

De même, à la mairie de Belsh, tous les membres de la Commission Electorale Municipale, y compris le représentant socialiste, ont signé un document selon lequel les résultats du scrutin relatif à l’élection du maire avaient été manipulés, alors que la CEC a déclaré que le candidat socialiste l’avait emporté.

 

Au mépris de l’article 18/7 du Code électoral, qui stipule que « la CEC  veille à l’application des programmes d’éducation électorale des citoyens et de formation des membres des commissions électorales », la CEC n’a pas assuré la dite formation, ni n’a donné aux électeurs les instructions nécessaires sur la manière de voter. En dépit de l’insistance des partis d’opposition et de la représentation de l’OSCE sur la nécessité d’instruire les électeurs sur la manière de voter, la CEC a occulté pendant trois jours la transmission du spot télévisé sur la manière de voter et ne l’a permise que 36 heures avant l’ouverture des bureaux de vote.

 

Entre-temps, la CEC avait distribué une semaine à l’avance les bulletins de vote et donné des instructions sur la manière de voter aux structures du PS, qui, à leur tour, en ont mis au courant leurs représentants au sein des commisssions électorales et même leur électorat à travers un manuel qu’elles ont elles-mêmes distribué.

 

En flagrante violation de l’article 58/3 du Code électoral, qui affirme qu’« après avoir approuvé les listes électorales définitives, la CEC met, quand elles le lui demandent, à la disposition des structures centrales de tout parti politique participant aux élections, un exemplaire de ces listes », la CEC n’a pas satisfait à la demande de l’opposition d’avoir à sa disposition les listes en question. Elle a fait du disque des données de base un secret d’Etat, même si elle l’avait déjà distribué à tous les comités locaux du PS. Concernant toujours les listes définitives, jusqu’au 10 octobre 2000, elle répondait qu’elle n’en disposait pas.

 

Dans la plupart des cas, la CEC s’est réunie sans en avertir les représentants de l’opposition en son sein, et lorsque ceux-ci ont pu participer aux réunions il y a eu des cas où ils ont été forcément mis à la porte, et cela en opposition avec l’article 31/2 du Code électoral, qui souligne que « les représentants des partis politiques jouissent des droits suivants :

a.      a.      Participer aux réunions publiques de la CEC, y prendre la parole…

b.      b.      Donner leur avis par écrit sur des questions examinées par la CEC…

c.       c.       Recevoir une copie des décisions et autres actes de la CEC.

 

 

La CEC et le manque de transparence dans ses activités

 

C’est bien le manque de transparence qui a caractérisé les activités de la CEC.

 

En violant l’article 31/3 du Code électoral qui affirme que « les membres de la CEC exercent leurs droits conformément à son règlement intérieur… », cette commission n’a pas du tout approuvé de règlement intérieur. Elle a toujours agi selon le bon vouloir de son président Fotaq Nano, qui la réunissait essentiellement pour traduire dans les faits les directives qu’il recevait du PS et non pas pour accomplir la tâche qui lui incombait. Lui-même, il disparaissait non seulement pendant des heures, mais pendant des journées entières. Obéissant aux ordres qu’il avait reçus, Fotaq Nano n’a jamais réuni  la CEC du 29 septembre au 3 octobre 2000.

 

En opposition avec l’article 19/2 du Code électoral, qui souligne que « les heures des réunions doivent être affichées à un endroit bien en vue à proximité de la CEC et publiées dans les trois journaux qui ont le plus gros tirage », la CEC n’a jamais fait savoir à quelle heure elle se réunissait.

 

En opposition avec l’article 19/1 du Code électoral, qui affirme que « les réunions de la CEC sont publiques, à part celles où sont discutées des questions relatives à son personnel et où est élaboré son projet de budget », la CEC a tenu la plupart de ses réunions à huit clos, sans même en annoncer l’heure, en bloquant de la sorte toute information pour l’opposition et le public.

 


 

Chapitre IV

 

La CEC et la violation du Code Electoral

 

L’application effective du Code légal des élections constitue la condition sine qua non de l’expression libre et du respect de la volonté politique des citoyens.

 

Le présent chapitre fait état de la violation systématique, par la CEC, du Code électoral en Albanie, de ses articles d’une importance primordiale ou secondaire.

 

Selon un rapport présenté la première semaine de la campagne électorale en Albanie par l’IDA, « parmi les défis les plus importants auxquels se trouve confronté le processus électoral en Albanie, il faut avant tout signaler la nécessité pour la CEC de s’acquitter de sa tâche avec impartialité et efficacité afin de gagner la confiance du public’ ».

 

Comme l’atteste l’examen de l’activité de la CEC par rapport à l’application du Code électoral, il résulte qu’elle a violé et l’esprit, et la lettre de l’ensemble des articles de ce Code.

 

Jugeons-en sur les faits :

 

La CEC a violé l’article 3/3 du Code électoral, qui affirme : « Les électeurs exercent librement leur droit de vote conformément aux règles que prescrit le présent Code. » Lors de l’enregistrement des électeurs albanais légitimes, la CEC en a exclu des centaines de milliers d’entre eux, en les privant de leur droit de vote, et cela en opposition avec ce même article. Ainsi à la cloture du processus de l’enregistrement, les partis d’opposition et la représentation de l’OSCE à Tirana ont fait savoir que 665.000 électeurs n’étaient pas inscrits dans le Registre national des Electeurs. En plus 220.000 autres électeurs, résidents permanents, étaient omis des listes électorales pour des motifs politiques, parce qu’ils n’avaient pas participé au référendum de 1998. Rien qu’à Tirana, il a eu quelque 78.000 électeurs qui n’ont pas été inclus dans les listes préliminaires.

 

La CEC a violé l’article 3/6 qui affirme : « Chaque électeur a le droit de voter une seule fois… » En opposition avec cet article, le 1er octobre il y a eu des milliers d’électeurs socialistes à qui la CEC a permis de voter plusieurs fois, en les inscrivant sur les listes de deux ou plus de deux bureaux de vote (au 10e arrondissement de Tirana, il y a eu plus de 1 420 électeurs semblables).

 

La CEC a violé l’article 5/3 qui affirme : « Personne ne peut voter après l’heure de la fermeture des bureaux de vote, à l’exception des électeurs qui attendent de voter au moment de la fermeture. » En opposition avec cet article, plus de 23 bureaux de vote à Durrës, plusieurs dizaines de bureaux de vote à Tirana et dans d’autres villes ont été  arbitrairement fermés par la police qui n’a pas tenu compte de électeurs qui attendaient de voter.

 

La CEC a violé l’article 10/2 qui affirme : « Le candidat aux organes du pouvoir local doit être ressortissant albanais domicilié ou résidant à l’unité territoriale concernée. » Or, les documents signés également par les présidents socialistes des Commisions électorales des bureaux de votes (CEBV) montrent que, en opposition avec cet article, il y a eu des cas où des candidats du Parti socialiste au poste de maire ou de président de commune (comme il a été le cas pour le 4e arrondissement de Tirana, la commune du chef-lieu de Librazhd, etc.) se sont présentés aux élections munis d’autorisations illégales délivrées par la CEC, car ils n’habitaient pas dans les unités territoriales concernées.

 

La CEC a  violé l’article 18/2 qui affirme: “ La CEC décide à unifier les pratiques électorales”. Contrairement à cette article, la CEC n’a pris aucune décision quant à l’unification des pratiques électorales.

 

La CEC a violé l’article 18/6 qui affirme : « La CEC gère le processus d’inscription des électeurs et tient le Registre National des Electeurs. » En opposition avec cet article, c’est le ministère des Pouvoirs locaux qui s’est mis à gérer officiellement le Registre National de Electeurs. Toutes les listes des électeurs résidents permanents ou temporaires dressées par les troïkas ont été envoyées au ministère des Pouvoirs locaux. Ainsi, c’était le gouvernement (le ministère des Pouvoirs locaux) et non la CEC, qui avait déclaré à la fin du mois d’août qu’en Albanie il y avait en tout 2 250 000 électeurs inscrits, c’était ce ministère et le gouvernement qui répondaient publiquement, par le biais de leurs porte-paroles, jusqu’au 22 septembre, à toute question soulevée par l’opposition quant à la manipulation des listes électorales.

 

La CEC a violé l’article 18/7 qui affirme : « La CEC  veille à l’application des programmes d’éducation électorale des citoyens et de formation des membres des commissions électorales. » En opposition avec cet article, la CEC n’a pas assuré la dite formation et, malgré l’insistance de l’opposition sur la nécessité d’instruire les électeurs, elle a occulté pendant trois jours la transmission du spot télévisé sur la manière de voter et ne l’a autorisée que 36 heures avant l’ouverture des bureaux de vote.

 

La CEC a violé l’article 18/13 qui affirme : « Conformément aux règles prévues par le présent Code, la CEC examine les griefs des représentants des partis participant aux élections en ce qui concerne le déroulement du processus électoral, et envisage les solutions à apporter. » En opposition avec cet article, la CEC n’a examiné aucun d’une cinquantaine de griefs et réclamations formulés par les partis de l’opposition du 6 septembre au 9 octobre.

 

La CEC a violé l’article 19/1 qui affirme : « Les réunions de la CEC sont publiques, à part celles où sont discutées les questions relatives à son personnel et où est élaboré son projet de budget. » En opposition avec cet article, la CEC a tenu la plupart de ses réunions à huit clos.

 

La CEC a violé l’article 19/2 qui affirme : « La CEC doit afficher les heures de ses réunions à un endroit bien en vue à proximité de son siège et les annoncer dans les trois journaux ayant le plus gros tirage. » En opposition avec cet article, la CEC n’a pas fait preuve de transparence, car elle n’a pas annoncé les heures de ses réunions dans la presse.

 

La CEC a violé l’article 19/4 qui affirme : « Les réglementations, la décision sur l’approbation des listes électorales (…) sont adoptées quand quatre  membres de la CEC y sont favorables par leur vote. » En opposition avec cet article, la CEC n’a pas pris de décision sur l’approbation des listes électorales, valable quand quatre de ses membres votent pour elle. Qui pis est, son président, Fotaq Nano, a fait pression sur les membres de la CEC qui avaient publiquement dénoncé en tant qu’illégales les listes électorales non approuvées par la CEC.

 

La CEC a violé l’article 19/6 qui affirme: “ Les décisions de la CEC, accompagnées de l’opinion des membres qui s’opposent, sont proclamées immédiatement et sont signées par tous les membres qui ont voté”. Contrairement à cet article, la CEC n’a pas énoncé dans ses décisions l’opinion des membres de la Commission qui s’opposent à la décision.

 

La CEC a violé l’article 19/7 qui affirme: “Le résultat final des élections est proclamé au plus tard trois jours après que la CEC ait reçu toutes les données officielles envoyées par les commissions électorales et les décisions des tribunaux sur les plaintes contre les décisions des commissions électorales. La décision est plubliée dans le Journal Officiel au plus tard trois jours après la date qu’elle a été prise”. Contrairement à cet article, le résultat final des élections aussi bien que celui des ballotages ne sont pas rendus publics à ce délai.

 

La CEC a violé l’article 31/2/a qui affirme : « Les représentants des partis politiques jouissent des droits suivants : a) Participer aux réunions publiques de la CEC, y prendre la parole et observer l’activité de la CEC en vue de la préparation et du déroulement des élections… ». En opposition avec cet article, dans la plupart des cas, la CEC n’a pas informé les représentants de l’opposition auprès d’elle de la tenue de ses réunions. De surcroît, dans un nombre non négligeable de cas, elle  les a empêché d’y participer, alors qu’il y eu même des cas où ils ont été forcément expulsés des réunions.

 

La CEC a violé l’article 31/2/ç qui affirme : « Les représentants des partis politiques à la CEC ont le droit de recevoir une réponse écrite au sujet de leurs griefs. » En opposition avec cet article, la CEC n’a jamais répondu au sujet de tous les griefs, réclamations ou protestations formulés par l’opposition du 6 septembre au 9 octobre 2000.

 

La CEC a violé l’article 31/3 qui affirme : « Les représentants des partis politiques exercent leurs droits conformément à son règlement intérieur… » En opposition avec cet article, la CEC n’a ni rédigé ni approuvé de règlement intérieur destiné à régir son fonctionnement, mais a fonctionné selon le bon vouloir de son président et sur les ordres du PS. Elle ne s’est jamais réunie du 29 septembre au 3 octobre.

 

La CEC a violé l’article 38/12 qui affirme : « En période électorale, la place vacante d’un membre des Commissions Electorales Municipales doit être pourvue en l’espace de trois jours. » En opposition avec cet article, la CEC a favorisé le PS en retardant sans aucune raison justifiée, dans 36 cas, la nomination et la substitution d’un certain nombre de membres des CEM, représentants de l’opposition, en permettant aux CEM de fonctionner en l’absence de ces derniers, alors que toute substitution des représentants du PS se faisait immédiatement, sans aucun support écrit, sur un simple coup de téléphone.

 

La CEC a violé l’article 45/2 qui affirme : « Les décisions prises sont signées par tous les membres qui ont voté. Elles sont suivies d’une relation faisant état de l’avis de la minorité. » En opposition avec cet article, la CEC a validé, dans nombre de bureaux de vote à Tirana et dans d’autres districts, des procès-verbaux qui n’avaient été ni signés ni cachetés.

 

La CEC a violé l’article 46/1 qui affirme : « La CEC munit les CEM de tout le matériel nécessaire pour les élections sept jours, au plus tard, avant le scrutin. » En opposition avec cet article, la CEC n’a remis le matériel nécessaire aux CEM que deux jours avant le scrutin.

 

La CEC a violé l’article 46/2 qui affirme : « La CEM ne distribue le matériel nécessaire pour les élections aux présidents et vice-précidents des CEBV ni avant les 48 heures ni après les 24 heures précédant l’ouverture des bureaux de vote. » En opposition avec ce article, dans la plupart des cas la CEC a distribué le matériel en question dans la matinée du 1er octobre.

 

La CEC a violé l’article 46/4 qui affirme : « Tout bureau de vote joint à son procès-verbal une copie du certificat de livraison du matériel nécessaire pour les élections. » En opposition avec cet article, la CEC n’a pas tenu de procès-verbal relatif à la livraison du dit matériel et ne l’a pas distribué avec impartialité.

 

La CEC a violé l’article 48/1 qui affirme : « … Le Registre National des Electeurs est constitué sous la surveillance de la CEC. » En opposition avec cet article, la CEC, loin de surveiller l’élaboration du dit Registre, l’a laissée sous la surveillance du ministère des Pouvoirs locaux, en faisant ainsi en sorte que les électeurs albanais votent à partir de listes politiques illégales. Aussi est-elle directement le principal responsable de la manipulation du Registre en question.

 

La CEC a violé l’article 52/1 qui affirme : « Les électeurs sont inscrits sur la liste électorale du bureau de vote de leur quartier, à l’exception des cas prévus par le point 2 du présent article. »  Le 30 Septembre le soir, la CEC a distribué dans tout le pays les deux listes : La liste A ou la liste définitive des voteurs et la liste B. En opposition avec cet article, la CEC avait couché sur les listes A un grand nombre de noms d’électeurs qui n’habitaient pas dans les quartiers servis par les bureaux de vote où ils allaient voter.

Dans certains  bureaux de vote, ce nombre a atteint jusqu’à 61 % du total des électeurs inscrits (bien entendu, sur les listes A). Ainsi, par exemple, à Tirana, sur la liste propre au bureau de vote n° 269, qui comprenait 777 noms, on avait ajouté les noms de 424  électeurs qui n’habitaient pas dans le quartier servi par le bureau de vote en question.

 

En ce qui concerne les listes B, il s’est avéré qu’elles étaient fictives en ce qu’elles contenaient les noms d’environ 400 000 personnes, dont seuls 0 à 1,5 % pouvaient réellement voter, alors que 98 % d’entre elles n’avait aucun rapport avec les bureaux de vote ou bien figuraient comme étant mortes dans les années ’50, ’60, ’70 et ’80. Ainsi, dans la ville de Korça, sur les 18 000 électeurs inscrits sur les listes B,  seuls 46 ont pu voter.

 

Les listes B ont été élaborées dans le seul et unique but d’accroître de façon illusoire jusqu’à quelque 2,8 millions le nombre des électeurs en Albanie afin d’occulter l’exclusion, du registre des électeurs, de 665 000 d’entre eux.

 

La CEC a violé l’article 57/2 qui affirme : « La CEC inclut les listes remaniées dans le Registre National des Electeurs… » En opposition avec cet article, la CEC n’a pas couché sur les listes A les noms des électeurs non inscrits par les troïkas et qui, par décision de la CEC, avaient été enregistrés une première fois du 10 au 20 septembre. Rien que dans la ville de Tirana, ont été enregistrés pendant cette période plus de 11 300 électeurs, dont les noms n’ont jamais été inscrits sur les listes définitives.

En opposition avec cet article, le nombre des électeurs inscrits, mais dont les noms ne figuraient pas sur les listes A, ou des électeurs dont les noms avaient été ajoutés sur ces listes, mais qui n’avaient aucun rapport avec les bureaux de vote concernés, s’élevait, dans pas mal de ces bureaux, jusqu’à 25-30 % du total des électeurs inscrits sur leurs listes. Le taux de cette manipulation dans les villes de Tirana, Durrës, Elbasan, Pogradec, etc., était tel qu’il suffisait pour renverser le résultat du scrutin.

 

La CEM a violé l’article 57/4 qui affirme : «  La CEM envoie les listes électorales définitives aux CEBV trois jours au plus tard avant le scrutin… » En opposition avec cet article, la CEM n’a envoyé les listes électorales définitives aux bureaux de vote que le  30 septembre au soir. Certains bureaux de vote les ont même reçues le 1er octobre à midi.

 

La CEC a violé l’article 58/3 qui affirme : « Après avoir approuvé les listes électorales définitives, la CEC met à la disposition des structures centrales de chaque parti participant aux élections, qui le lui demande, un exemplaire de ces listes. » Le PD a officiellement demandé à la CEC, depuis le 21 août jusqu’au 9 octobre, et en lui écrivant directement, et par l’intermédiaire des représentants de l’OSCE à Tirana, le disque des données de base du registre des électeurs. Mais ce disque, auquel avaient accès tous les comités locaux du PS, a été qualifié par la CEC de secret d’Etat qui ne pouvait pas être mis à la disposition du PD. En violation de cet article, la CEC a refusé de mettre, contre paiement, à la disposition du PD les listes A et les listes B, pour l’unique raison qu’elles constituent autant de preuves d’une manipulation monumentale.

 

La CEC a violé l’article 75/2b du Code électoral, qui stipule: « Les sièges restants sont accordés aux sujets électoaux ayant le chiffre décimal plus grand ». Contrairement à cet article, la CEC a envoyé l’Instruction nr.16 en date du 29 septembre 2000 « Du mode de la distribution par les CEM des mandats de maire, de president de commune et de conseiller municipal » laquelle dénie aux petits partis les mandats qui leur reviennent conformément à la loi et au résultat électoral. 

 

La CEC a violé l’article 76/1 du Code électoral, qui affirme : «  La documentation requise pour s’inscrire comme candidat pour devenir député, maire, président de commune ou membre du conceil municipal, doit être remise respectivement à la Commission Electorale Zonale ou Municipale au plus tard 22 jours avant le jour des élections. La commission respective décide à accepter ou non la documentation livrée au plus tard 19 jours avant le jour des élections” ainsi que l’article 76/2 qui dit: “Lorsque les commissions constatent des irrégularités dans la documentation présentée, elles permettent aux candidats, conformément au délai prévu par le point 1 de cet article, de corriger les irrégularités à un délai que fixe la commission, mais non plus tard que 19 jours avant le jour des élections”. Contrairement à ces articles, la CEC a refusé dans 60 communes ou mairies les candidatures du Parti Républicain, malgré la remise de toute la documentation requise par la loi. Voire, au cas où la CEC a décidé d’inscrire (Décision nr.33,en date du 13 septembre 2000) les candidats du Parti Républicain au poste de président dans les communes de Ballagat (Lushnjë) et Lumas (Berat) ou de conseiller dans la commune de Xibër (Mat), elle n’a pas suivi sa propre Décision en n’écrivant pas dans le bulletin de vote le nom de ces candidats. La mêm chose s’est produite avec le candidat de la Droite Unifiée Bajram Sadikaj  à la présidence de la commune de Rrape (Pukë), où l’on n’avait marqué dans le bulletin de vote ni le nom du candidat, ni le nom du parti comme sujet électoral.  Alors que dans la commune de Kastrati (Shkodër), le candidat du PR Tonin Veshti est marqué dans le bulletin de vote comme candidat d’un autre parti.

            Dans les mairies de Vlora, Fieri, Korça ainsi que dans neuf communes de Korça où six partis d’opposition avaient des candidats communs, la CEC a intentionellement enlevé du bulletin le sigle du PR, de sorte que les sympathisants de ce parti ne votent pas pour le candidat commun.

            La CEC a crée également des obstacles à l’enregistrement des candidats de la Droite Unifié à Kavaja, Gramshi, Gjirokastra, Vlora, Lezha, Fieri, Pojani (Korçë), Dërmënas (Fier).  

 

La CEC a violé l’article 89/1 qui affirme : « La CEC envoie aux CEM la quantité nécessaire de bulletins de vote trois jours au plus tard avant l’ouverture du scrutin. » En opposition avec cet article, la CEC n’a envoyé les bulletins de vote aux CEM que 24 heures avant  l’ouverture des bureaux de vote, et dans certains districts, tels que ceux de Durrës et de Shkodër, elle n’a pas envoyé plus de 70 % des bulletins de vote nécessaires.

 

La CEM a violé l’article 89/2 qui affirme : « La CEM envoie aux CEBV la quantité nécessaire de bulletins de vote 12 heures au plus tard avant l’ouverture du scrutin. » En opposition avec cet article, la CEM n’a envoyé les bulletins de vote à nombre de bureaux de vote que le 1er octobre à midi.

 

La CEC a violé l’article 102/1 qui affirme : « Seules les personnes suivantes peuvent rester au bureau de vote : a) Les membres de la commission électorale et les représentants accrédités des partis politiques participants aux élections. », ainsi que l’article 105/ 2 qui affirme : « Après que le dernier électeur a voté, au bureau de vote ne peuvent rester que les personnes suvantes : les membres de la commission électorale, un représentant accrédité  par candidat, un représentant accrédité par parti politique participant aux élections… » En opposition avec cet article, le 1er octobre, les représentants du candidat Arqile Gorea au poste de maire de la ville de Durrës ont été empêchés pendant six heures d’entrer dans leurs bureaux de vote.

 

La CEC a violé l’article 108/ 3 qui affirme : « Dans les cas où il est demandé de redénombrer les voix, le président de la commission en informe aussitôt le président du tribunal du district, qui, par tirage au sort, désigne trois juges de ce même tribunal habilités à redénombrer les voix dans les délais fixés par le présent Code. » En opposition avec ce code, la CEC a bloqué le processus de redénombrement des voix, confirmé par décision du tribunal de Pogradec, pour les candidats au poste de président de la commune de Cërrava. Elle a agi de même concernant la commune de Ksamil.

 

La CEC a violé l’article 130/3 qui affirme: “ La publication des résultats des sondages électoraux doit comprendre aussi le nom de l’organisateur du sondage, de son commettant, le nombre de personnes enquêtées, la marge d’erreur ainsi que la période durant laquelle le sondage a été efffectué”. Contrairement à cet article, les media progouvernementales ont publié des sondages électoraux sans publier les noms de l’organisateur et du commettant, ni le nombre des personnes enquêtées, la marge d’erreur ou la période quand le sondage a été effectué.

 

La CEC a violé l’article 132/1b qui affirme: “ Durant la campagne électorale la Radiotélévision Publique met gratuitement à disposition des partis politiques inscrits ainsi que de la CEC un temps d’anthène partagé comme suit: b) la CEC offre un temps d’anthène égal de non moins de 15 minutes à la Télévision Publique et de 15 minutes à la Radio Publique à chaque parti parlementaire qui participe au premier round des élections”. Au fait, la Télévision Publique a favorisé les partis faisant part de la coalition gouvernementale, leur donnant plus de temps de transmission qu’aux partis de l’opposition. De surcroît, afin de leur nier le minutage accordé par la loi, le président du Parlement et du PSD S.Gjinushi a ordonné de ne pas considérer l’Union Libérale et L’Union Démocrate  comme partis parlementaires, bien que les présidents de ces deux partis soient membres du parlement .

            De même, contrairement à la loi et de façon intentionnelle , la télévision publique n’a transmis ni l’ouverture ni la clôture de la campagne électorale de la Droite Unifié dans la ville de Shkodra, ce qui a été remarqué par la ODIHR/OSCE aussi.

 

La CEC a violé l’article 140/2 qui affirme: “A l’exception des décisions prévues par le point 1 de cet article, on peut porter plainte à la CEC contre les décisions des Commissions Electorales Zonales ou Municipales, au plus tard deux jours après la prise de la décision. La CEC doit décider de la plainte en deux jours”. Contrairement à cet article , il n’y a aucune décision de la CEC sur les plaintes de l’opposition, empêchant de la sorte qu’on porte plainte au tribunal.

 

La CEC a violé l’article 149/5 qui affirme: “Immédiatement après la proclamation des résultats, chaque Commission Electorale Zonale ou Municipale envoie à la CEC de la manière que celle-ci détermine toutes les urnes scellées, avec les procès-verbaux, le sceau de la commission, les bulletins utilisés durant les élections ainsi que les bulletins non-utilisés”. Contrairement à cet article, plusieurs personnes avaient des bulletins non-utilisés mais signés et scellés. Ces bulletins ne devraient être pris qu’apprès que les votants aient signé dans le régistre du bureau de vote.

 

La CEC a violé l’article 154/2 qui affirme : « La CEC envoie à chaque CEM une copie des listes électorales préliminaires relatives au quartier concerné et extraites du Registre National des Electeurs le 28 août 2000 au plus tard. » En opposition avec cet article, la CEC n’a distribué ces listes que la deuxième semaine de septembre.

 

La CEC a violé l’article 154/2/b qui affirme : « Après les avoir approuvées, la CEC envoie aux CEM les listes électorales définitives sept jours, au plus tard, avant l’ouverture du scrutin ». Or, ce n’est que le 30 septembre au soir, que les listes électorales définitives sont distribuées aux bureaux de vote. De surcroît, il n’existe aucune décision de la CEC sur l’approbation des listes électorales définitives.

 

Ainsi, au cours des élections du 1er octobre, les électeurs albanais ont voté non pas sur la base des listes approuvées par la CEC en tant qu’uniques listes légales, mais à partir de listes politiques confectionnées par le gouvernement.

 

La CEC a violé dans leur ensemble, littéralement aussi bien que l’esprit des articles du code électoral qui déterminent les conditions des élections; elle a violé tous les articles du code qui définissent les règles de l’enrégistrement des électeurs et de la proclamation des listes électorales; elle a violé les articles qui obligent la CEC à examiner les plaintes des candidats et des sujets politiques, les articles qui obligent la CEC à respecter les décisions des tribunaux et à rendre transparente son activité. Par conséquent, la violation systématique et dans son ensemble, littéralement et de son esprit, du code électoral par la CEC était le mécanisme principal de la manipulation du processus électoral et du résultat des élections municipales du 1er octobre en Albanie.


Chapitre V

 

Le renversement des résultats des élections

durant et après le jour du scrutin

 

Pour renverser le résultat des élections du 1er Octobre 2000, en plus de la privation des électeurs de leur droit de vote, de la participation illégale de militants socialistes plus d’une fois aux urnes, de la suspension du scrutin pendant des heures pour manque de bulletins de vote, de la terreur policière pour intimider les électeurs et les décourager à participer aux urnes, dans certaines circonscriptions on a falsifié aussi de façon flagrante le dépouillement du scrutin.

 

Nous rappelons ci-dessous certains de ces cas annoncés jusqu’au lendemain des élections:

 

A la Commission Electorale Municipale de Tirana qui recueillait les urnes venant des bureaux de vote de la capitale, on a illégalement ouvert les boites et ajouté des bulletins, on a remplacé des dizaines de procès-verbaux faits par les commissions des bureaux de vote par d’autres fabriqués sur place sans les signatures ni le sceau dus, altérant complètement de la sorte le résultat. Les procès-verbaux ne notent pas le nombre de votants ni de bulletins invalides. Quant au résultat du scrutin à Tirana, la CEC était loin d’être transparente et proclama une différence de 10% de voix entre les deux premiers candidats et un pourcentage inférieur à celui annoncé par l’Etat-Major Electoral du candidat à la Mairie de Tirana.

Dans la Mairie de Durres, les procès-verbaux des bureaux de vote nr. 2, 36, 61 et 84, signés par tous les membres des commissions respectives en présence des observateurs ont été changés plus tard en obtenant le changement du résultat. Dans le procès-verbal original du bureau nr. 61 (la division locale du PD en possède une copie) la commission a noté 355 voix pour le candidat socialiste et 206 voix pour le candidat démocrate, alors que selon le procès-verbal faussé utilisé pour calculer le résultat final de la mairie, le candidat socialiste aurait recueilli 549 voix et son homologue démocrate uniquement 25 voix. Le résultat du procès-verbal du bureau de vote nr.84 signé par les commissionnaires du bureau était 149 voix pour le candidat démocrate et 112 voix pour le candidat socialiste, alors que dans le procés-verbal faussé utilisé par la Commission Electorale Municipale le candidat démocrate aurait 27 voix et le candidat socialiste 702 voix. Les changements effectués dans les quatre bureaux précités ont permis de mettre au compte du candidat socialiste 1766 voix au lieu de 960 qui étaient en réalité, et au compte du candidat démocrate 451 au lieu de 754 voix, en proclamant le candidat socialiste vainqueur avec un decompte final supérant de 390 voix le résultat du candidat démocrate.

En plus, dans cette mairie, ont été effectuées d’autres violations de la loi, et notamment: durant toute la journée du scrutin la police a fait usage de violence, les representants du candidat démocrate ont été empechés jusqu’aux 13h00 d’être présents aux bureaux de vote, les urnes scellées par les Commissions des Bureaux de Vote ont été ouvertes par la Comission Electorale Municipale et pour dissimuler cette infraction à la loi on a intenté un procès judiciaire prétendant que c’était la justice (la seule authorisée par la loi ) qui a ouvert les urnes .

Dans la mairie de Mémaliaj, dans la soirée du 1er Octobre, après l’arrivée des urnes venant des bureaux de vote, des agents de police commandés par Luan Hyseni, chef du secteur anti-crime du Commissariat de police de Tepelene, sont violamment entrés dans la Commission Electorale Municipale et se sont emparés de toute la documentation électorale empechant les commissionnaires à calculer le décompte final. Après avoir faussé le résultat, le candidat du PS a été proclamé vainqueur, bien qu’en tant que sujet électoral c’était le PD qui ait recueilli la majorité dés voix .

Dans la mairie de Belshi, après la cloture du scrutin et l’obtention du résultat, on déchire les proceès-verbaux dans certains bureaux de vote et sous pression on fait d’autres procès-verbaux, à la suite de quoi le candidat socialiste a été proclamé vainqueur avec 13 voix de plus. La Commission Electorale Municipale constate la manipulation et fait un procès-verbal documentant les bulletins de vote qui ont servi pour changer le résultat, tout en proclamant non valide le résultat faussé. La CEC ne prend pas en considération les faits, ni la décision de la Commission Electorale Municipale et déclare vainqueur le candidat socialiste avec 50.09 % des voix .

Dans la commune de Dushk i Madh, district de Lushnja, après la proclamation du résultat, signé par les 5 membres de la commission, le candidat socialiste et les dirigeants locaux de ce parti font changer par pressions le procès-verbal et proclament comme vainqueur le candidat socialiste par un nouveau procés-verbal qui ne porte pas la signature de la présidente de la Commission.

Dans la commune d’Odrie, district de Gjirokastra, dans le bureau de vote du village de Labove e Madhe on a découvert à l’ouverture de l’urne 110 bulletins de vote, alors que la liste électorale de ce bureau ne comptait que 56 électeurs. La majorité de la commission a pourtant déclaré valide le résultat du scrutin.

Dans la commune de Libohove, district de Gjirokastra, le résultat du scrutin du bureau de vote du village de Labove e Siperme n’a pas été calculé sur place, mais l’urne ouverte a été transportée par les membres socialistes de la commission dans la ville proche de Libohova, ou l’on a fait le calcul du résultat après la manipulation des bulletins de vote.

Dans la commune Qendër de Vlora, les procès-verbaux des bureaux de vote de Babica, signés par les membres de la commission sont changés dans la Commission Electorale Municipale, qui a proclamé le résultat sur la base de ces procès-verbaux faussés.

Dans la mairie de Kuçova, après la proclamation vainqueur du candidat socialiste sur la base de donnés faussées, toute la documentation et les urnes livrées à la CEC, sont retournées le 4 octobre à la Commision Electorale Municipale pour fausser les bulletins de vote afin qu’ils correspondent aux chiffres marqués sur les procès-verbaux faussés.

Dans la commune de Çëravë, district de Pogradeci, ou le candidat socialiste a été proclamé vainqueur avec une différence de voix inférieure au nombre de voix déclarées invalides, le candidat démocrate s’est adressé au tribunal pour faire renouveler le dépouillement du scrutin, conformément à l’article 108 de la Loi des Elections. Pour éviter d’être démasqués et dissimuler leurs manipulations, les commissionnaires socialistes entrent violamment à 02h00 du 5 Octobre 2000 dans les bureaux de la Commission Electorale Municipale, prennent les urnes et les transportent durant la nuit vers Tirana pour les remettre à la CEC, empêchant ainsi au tribunal de controler les urnes.

Dans la commune de Ksamili, district de Saranda, après le dépouillement du scrutin dans le bureau de vote qui a déclaré ballotage entre les candidats démocrate et socialiste, la Commission Electorale Municipale traite arbitrairement comme favorables au candidat socialdémocrate 12 votes invalides, ce qui met en deuxième position aux voix égales les candidats démocrate et socialdémocrate. La candidat du PD porte plainte au Tribunal, lequel décide que le candidat qui participera au ballotage soit tiré au sort. C’est le candidat du PD qui gagne au tirage au sort et la cour le déclare vainqueur. La CEC ne respecte pas la décision du tribunal et déclare comme participants au ballotage les candidats du PS et du PSD.

Dans la commune de Kuman, district de Fieri, contrairement au résultat réel signé par des partis de l’opposition et de la coalition gouvernementale socialiste, le president socialiste de la Commission Electorale Municipale a déchiré le procès-verbal du bureau de vote du village de Vidhican et la commission n’a pas pris en considération le resultat du scrutin dans ce village ou le candidat du PD avait gagné 465 voix et le condidat socialiste 112 voix. Ensuite, la Commission Electorale Municipale de Kuman proclame vainqueur le candidat socialiste.

Dans la commune de Velipoja, district de Shkodra, au bureau de vote nr.3, ont pris part aux urnes 715 électeurs. Selon la documentation signée par les commissionnaires de la gauche, tous ces électeurs ont voté pour le candidat du PS. En analysant la liste on y trouve quelques dizaines de personnes déjà mortes qui ont voté pour le candidat socialiste. Au bureau de vote nr.7, 194 personnes ont voté pour le candidat du PS et 98 pour le candidat du Parti Démo-chretien, alors que dans le tableau final on trouve recueillis 292 voix, tous en faveur du PS.

Dans le village de Domie, district de Tirana, la police intervient juste après la cloture du scrutin, prend de force les urnes et s’en va. Ensuite, le candidat socialiste a été déclaré vainqueur sans dépouillement du scrutin et dans l’absence des procès-verbaux.

Au bureau de vote de Narac, dans la mairie de Vau i Dejës, le directeur adjoint de la police de Shkodra à la tête d’un groupe d’agents de police avec des kalashnikov à la main, après avoir menacé les commissionnaires a remporté l’urne, avant même le dépouillement, ce qui a empeché la commission de faire le procès-verbal.

Dans la commune de Mollaj, district de Korça, le candidat du Parti des Droits de l’Homme Alfred Xhema a été battu par la police et arrêté pendant toute la journée pour le contraindre à accepter le résultat faussé.

Au bureau de vote de Dhërmiu, mairie de Himara, des agents de la police secrète en coopération avec la police ont brisé l’urne.

Dans les bureaux de vote de Qeparo, Palace et Himarë, mairie de Himara, la police a fait usage de violence , a terrorisé les votants et empeché les citoyens d’aller aux urnes.

 

 

 

 

 

 

 

Chapitre VI

 

Actes de violence et de terreur contre l’opposition

durant la cmpagne électorale, le jour des

élections et après les élections

 

Durant toute la campagne électorale et le jour même des élections, le 1er Octobre 2000, les dirigeants de l’opposition,  ses fonctionnaires locaux,  ses candidats ,  ses commissionnaires et ses militants ont été l’objet d’actes de violence policière, d’actes de terrorisme, de maltraitements, emprisonnements et blessures d’armes. Ces actes ont atteint leur comble par les actes de terrorisme commis contre le président du PD Pr.Dr.Sali Berisha et la présidente adjointe du PD et du Parlement d’Albanie Mme Jozefina Topalli.

 

26 août 2000

Deux bandits armés arrêtent près du village de Peshkopi (Vlora), Mme  Topalli, la menacent, tirent et cassent la vitre de la voiture de la Branche de Vlora du PD, déclarant que le PD ne fera pas campagne dans le sud du pays. Dans sa première déclaration, le Ministère de l’Ordre nie cet acte de terrorisme, alors que le président de la Branche de Tirana du PS Musa Ulqini avait préalablement déclaré que l’incident était un “combat de bandes”. Après la présentation publique des faits par le PD, le Ministère de l’Ordre a été obligé d’admettre la vérité.

 

26 septembre 2000

Attentat terroriste contre le leader démocrate Sali Berisha lors d’un meeting dans la ville de Fieri. Le terroriste s’appelait Enver Kapaj, collaborateur de la Sureté de Hoxha dès l’année 1978, réactivé par l’actuel Service Informatif de l’Etat. Le terroriste a été immobilisé par un groupe de militants du PD au moment même qu’il essayait de lancer une grenade défensive  sur la voiture du leader du PD. Son  collaborateur, du nom de Kanani, ancien garde de corps de Petro Koçi, Secrétaire Organisatif du PS, s’est éloigné du lieu profitant du désordre. Le Ministère de l’Ordre a menti en déclarant initialement que le terroriste tenait une grenade d’instruction et non pas une grenade deffensive. Après la documentation présentée par le PD, le Ministère de l’Ordre a dû admettre que le terroriste portait une grenade deffensive. Le terroriste Enver Kapaj a été jugé à huis clos et condamné d’urgence  à la demande du procureur Nasip Naçi, envoyé expressément de Tirana, à 6 mois de prison seulement et  pour port d’armes illégalement.

 

         Les actes de violence et de terrorisme se sont intensifiés au fur et à mesure que le jour des élections s’approchait.

 

 

2 septembre 2000

La police a sauvagement maltraité à Korça le chef local du Front National Arben Hoxha ainsi que deux candidats au poste de président de commune de ce parti.

 

18 septembre 2000

Le chef de la police routière du district de Puka frappe publiquement le candidat républicain à la présidence de la commune de Rrape Pashuk Gjini.

 

20 septembre 2000

La police de Korça arrête le candidat de l’opposition à la mairie  ainsi que ses proches collaborateurs électoraux, Neim Tuxhari, Ilir Koroveshi et Mme Viollandi Remacka, également  présidente de la Ligue Démocratique des Femmes pour cette ville.

La police de Bilishti a arrêté, retenu au commissariat de police pendant 24 heures et battu les commissionnaires électoraux de l’opposition pour cette ville Gëzim Kondi, Arben Kordalli et Artan Nesimi.

 

21 septembre 2000

La police bat sauvagement autour de 23 h 30 Flamur Dushku, vice-président de la CEM pour Selenica, représentant l’opposition.

La police viole le domicile du président adjoint de la CEM de Memaliaj Asllan Avduli, représentant de l’opposition, lequel a été pris par la suite au commissariat, où il a été retenu pendant plusieurs heures. L’unique motif c’était qu’il n’avait pas signé un document.

La police de Devolli  a fait des contrôles pour chercher des armes dans les maisons  des chefs locaux de la commune de Progër, à savoir Refat Agolli (membre du PD), le chef du Parti de la Légalité et celui du Front National Démocrate.

La police de Berati a perquisitionné la maison de la Présidente adjointe de la Ligue Démocratique des Femmes pour Berati Fatbardha Balia ainsi que les maisons de deux membres du PD, les instituteurs D.Tiko et G. Mile, parce qu’ils  avaient  organisé un  meeting du candidat démocrate  à la mairie de Berati Theodhor Gjogu.

 

22 septembre 2000

On bat le candidat démocrate à la mairie de Divjaka Trifon Prifti. Les personnes qui se sont engagées à cet acte sont Hallvaxhia Qani Spaho chef local du PS, Gëzim Murrizi chef du PS pour le village de Sulzotaj et Besnik Spaho un militant du PS, délinquant reconnu par la police. Celle-ci ne réagit pourtant pas.

A Kukës, on licencie les instituteurs Mirdash Hoxha et Azem Ahmeti, membres du PD, pour avoir pris part au meeting organisé par le PD.

M. Hoxha est chef du département de l’enseignement de la Branche du PD de Kukësi. Après être menancés, sont licenciés de l’administration publique pour leur engagement politique, les candidats du Parti Républicain à la présidence des communes de Blerimi (Pukë) et    Poriçani (Gramsh) ainsi que le candidat du Parti Démocrate-chrétien à la présidence de la commune de Gjegjani (Pukë).

 

23 septembre 2000

Les commissionnaires de la Droite Unifiée dans la CEM de Mamurras ont été l’objet  de pressions et de menaces de recours à la violence physique.

 

25 septembre 2000

Deux militants du PD dans le district de Dévolli Artan Kaso et Zydi Kaso ont été assassinés et un troisième a été blessé par Lefter Metolli , frère d’un agent de police. La police a reconnu le motif politique de l’assassinat.

 

26 septembre 2000

Dans la ville de Burreli, aux environs de 20 h 00, la police fait rudement violence au commissionaire du PD Ndue Kalthi.

A Durrës, la police a arrêté et malmené au commissariat trois membres du PD Bardhyl Tafaruci, Redon Qerreti et Naim Mehmeti, pour avoir collé des affiches électorales.

Le chef du village de Hamallaj ( Durrës) a été brutalisé au commissariat de police  par le directeur de la police de Durrës Albert Pilo et son adjoint.

 

27 septembre 2000

A Shkodra, la police arrête et malmène,  après le meeting  du premier ministre Meta, qulque 40 militants de l’opposition, dont des femmes et des personnes agées.

 

28 septembre 2000

A Vlora, la police arrête et maltraite au commissariat  Shpëtim Cakrani, membre de la présidence du Forum des Jeunes du Parti Démocratique, parcqu’il  était l’un des organisateurs du meeting du président du PD Berisha  dans cette ville.

 

29 septembre 2000

A Durrës, la police sort de force de la CEM le représentant du PD dans cete commission Seit Kërtusha.

A Tirana, la police brutalise au centre de Tirana Gani Kryeziu, chef d’un groupe de sections du PD, pour son engagement à l’organisation d’un meeting de ce parti sur la place “Skënderbej”.

Fatmir Koldashi, shef du PS à  Kamëza (Tirana) et d’autres militants de ce parti, rudoient sauvagement le militant du PD Selim Marku parce qu’il appelait les citoyens à participer au meeting du PD. La police était présente et n’est pas  intervenue.

Ndue Përkeci a été arrêté et retenu pendant quelques heures  par la police pour avoir accompagné le leader du PD Berisha dans un meeting à Durrës.

La police arrête B.Hoxha, ancien chef de la police de Durrës, et P.Berisha , ancien officier de police du port de cette ville, dirigeants du Département de la Sécurité Publique de la branche du PD Durrës.

La dernière semaine de la campagne électorale, pour intimider les militants de l’opposition, le Ministère de l’Ordre a fait publier dans la presse du PS des centaines de noms de démocrates présentés comme “personnes recherchés par la police” pour les événements de 14 septembre 1998.

 

30 septembre 2000

La police arrête à grand bruit Sali Lushaj, un des militants reconnus du PD, témoin de l’assssinat du député du PD Azem Hajdari. M.Lushaj est accusé pour les événements de 14 septembre 1998.

 

Le jour des élections, le 1er octobre 2000, a été  caractérisé par une violence continue des bandes au service du gouvernement et par une terreur policière dans presque tous les districts de l’Albanie.

 

1 octobre 2000

 

Tirana

Des civils armés, circulant dans deux voitures (plaques d’immatriculation TR5066B et AZ 172 NJ), ont fait pression dans les bureaux de vote situés dans la banlieu de Tirana pour qu’on vote pour le PS. Dans le bureau de vote (BV) nr.158, le commissionnaire du PS, qui  était un officier de la Garde de la République, faisait une pression armée sur les commissionnaires de l’opposition et les votants, en présence de la police. Bardhyl Fasko, ancien député du PS, ensemble avec son fils , garde de corps du Président de la République Mejdani, ont fait pression sur les commissionnaires de l’opposition dans le BV nr.271.

 

Durrës

La police encercle la mairie et malmène les employés, dont plusieurs sont des femmes. On arrête et l’on envoie au commissariat de police tous les membres de l’état-major électoral du candidat démocrate à la mairie de Durrës, Arqile Gorea, qui est en même temps l’actuel maire de la ville. Deux observateurs du PD dans le BV nr.41 Pëllumb Bilali et Maksi Karameta, ont été arrêtés par la police, qui a également menacé de faire de même avec le président de la commission de ce bureau Skënder Barçi, représentant du PD. Au BV nr.20, la police est violamment intervenue en prenant de force la commissionnaire du PD Afërdita Ademi. Au BV nr.55, la police a également sorti de force du bureau les commissionnaires du PD et brutalisé Safet Haka. Au BV nr.66 la police arrête les commissionnaires du PD Osman Stafa. Arben Toska et Enver Shkurti. Aux bureaux de vote nr. 6 et 6/1, Xhemal Muharremi, un proche du députée socialiste Spartak Braho a fait une pression armée. Dans les bureaux de vote nr.12 et 77 Nard Koka, militant du PS et les agents de police ont fait pression sur les commissionnaires de l’opposition. Après la clôture des bureaux de vote, la police a pris de force à son domicile le commissionnaire du PD au BV nr.61 et l’a brutalement obligé de signer de faux procès-verbaux. Au bureau de vote (BV) nr.27, des agents du Service Informatif d’Etat (SHISH) ont pris de force vers 7 h 45 le président adjoint de la commission Sh.Vrioni, représentant du PD, pour le retourner une heure plus tard.

Au BV nr.37, Agim Tukiqi, observateur du PD, est envoyé au commissariat de police sans aucune explication. Au BV nr.83 Gëzim Bizhga, chef du PS, accompagné de deux fourgonnettes de la police, a menace autour de 20 h 00 les commissionnaires et tenta de prendre le scrutin, puisque le résultat là était en faveur de l’opposition. Au BV nr.38 G.Shtura, membre du PD, a été pris par la police alors qu’il était en train de voter.

Des bandits au service du député socialiste Spartak Braho, parmi lesquels se faisaient  remarquer Artan Cerri, jadis personne recherchée par la police, ensuite enrôlé dans le Service Informatif d’Etat, et Gëxim Hoxha ont brutalisé E.Hasani, membre du PD. La bande a recouru à la violence dans les locaux de la mairie de Durrës. Au BV nr.9, aux environs de 17 h 30, le chef du service de crimes B. Bodini fait violence à l’encontre du secrétaire  du BV  P. Vokopola. La police a fait usage de violence pour fermer à 17 h 30 , soit avant l’heure fixée par la loi, les BV nr.67 et 68.

A Sukthi, Xh. Muharremi, militant du PS a fait une pression armée sur les votants.

A Katundi i Ri on arrête les militants du PD G. Dervishi, A. Ismaili, E. Domi et le commissionnaire de ce parti S. Cyrbja.

 

Kavajë

Le chef du commissariat de police de Kavaja Fadajev Kërpaci a terrorisé la ville en sortant dans les rues des agents masqués. La police a enlevé sur

son chemin vers le BV et ensuite malmené Engjëll Cara, membre de la présidence locale du PD. La police a arrêté et envoyé au commissariat , où ils ont été brutalisés, plus de 15 membres de l’opposition, parmi lesquels les commissionnaires du PD Eqerem Skuqi, Rudi Cara et Selim Nova, qui ont été pris de force dans leurs BV. Des agents de la police secrète, circulant avec une automobile immatriculée  3828 E  ont fait pression dans tous les bureaux de vote pour qu’on ne vote pas pour le PD. Au BV nr.8, les occupants d’une voiture  tout terrain immatriculé TR 4840 A ont menacé de mort l’observateur du PD Xhevdet Rrica. La police a recouru à la terreur dans le BV nr. 14/1. Le chef du commissariat de police Fadajev Kërpaci a directement menacé le président adjoint de la commission nr.17, parce qu’il ne permettait pas que des militants socialistes  votent plus d’une fois . Après la fermeture du scrutin, la police a fait des représailles à l’encontre des membres de l’opposition. Elle a brutalement rudoyé quelques membres du PD, dont Naim Haxhiu, auquel on a causé des fractures et cassé les dents.

La violence policière a été utilisée dans les communes de Kavaja aussi.          A Gosa e Vogël, p.ex., la police est intervenue de force dans les bureaux de vote de concert avec des militants socialistes en faisant pression sur les commissionnaires de l’opposition et les votants.   A Kryevidh, des agents de police en coopération avec les bandits du PS Arben , Genc et Saimir Kaja  ont maltraité le candidat du PD Haki Veza ainsi que le commissionnaire du PD Avni Lushkja. Parmi les agents de police on a pu identifier le sous-officier Fatos Kaja. Dans le village de Hajdaragaj, la police a fait violence sur le commissionnaire du PDArben Gjeci.

 

Fier

Deux fourgonnettes de forces policières spéciales  sont envoyées au village de Peshtas Bregas, où les agents ont menacé les commissionnaires de l’opposition et terrorisé les votants. Dans le village de Topoje, on a menacé de mort le représentant du PD Pandi Prifti et on lui a défendu d’aller voter. La police a fait usage de violence envers le président et le secrétaire de la commission, représentants du PD, dans le bureau de vote du village de Radostimë, commune de Dërmenas, en les obligeant de quitter le B.V.

(Dans le second tour aussi, dans ce district, au BV nr.3 de la commune de Ruzhdie, les agents de police de service auprès du BV, ont voté sans être habitants de la commune, en jetant dans le scrutin quelque 50 bulletins, nombre suffisant pour renverser le résultat au détriment du candidat de la Droite Unifiée et en faveur du candidat socialiste).

 

Lushnjë

Le candidat socialiste à la mairie de Lushnja, Ylli Myftiu, est allé d’un BV à l’autre, accompagné des bandits Rexhep Gina et Alfred Gogo, et en présence de la police ont menacé de mort les commissionaires démocrates si le socialiste Myftiu ne gagne pas.

Dans la commune de Dushk i Madh, le candidat socialiste à la présidence de la commune Selfo Dyrmishi, est entrée dans le BV après la fermeture du scrutin accompagné de la police et a demandé menaçant à la présidente de la commission  Alketa Dedej, représentante du PD, de signer de faux procès-verbaux en faveur du PS. Dans la commune de Ballagat, des membres du PS sont entrés de force dans le BV et ont jeté 200 bulletins dans la boite.

Dans la commune de Hallkaj, des militants socialistes ont jeté de force dans le scrutin plus de 300 bulletins. Dans la commune de Remas, le candidat socialiste Flamur Guri, membre de la présidence du PS, et son neveu Artan Guri sont entrés de force dans le BV du village de Gur et ont jeté dans le scrutin des bulletins en leur faveur.

 

 

 

Tepelenë

Un militant du PS frappe avec une hache  le commissionnaire du PD dans la commune de Buze Astrit Corraji. La police n’a pas réagi.

 

Memaliaj

Le chef du secteur de crimes du commissariat de police de Tepelena, Luan Hyseni, accompagné de criminels de droit commun, sont entrés dans la Commission Electorale Municipale de Memaliaj, juste aprèes la fermeture du scrutin, et  ont mis de force à la porte tous les commissionnaires représentant l’opposition. La police a pris tout le matériel électoral et n’a permis aux commissionnaires d’entrer dans leur bureau que le lendemain. Mme Mimoza Arbi et M.Klement Zguro, membres de la Commission Electorale Centrale, ont constaté ce fait et trouvé les scrutins éventrés. La police a pris à leur domicile tous les commissionnaires du PD pour signer de nouveaux procès-verbaux, selon lesquels le candidat socialiste est cette fois le vainqueur des élections. 

Au BV nr.6, le commandant du rébellion de 1997 Robert Targa  a fait pression pendant toute la journée de voter pour les socialistes.

 

Berat

Au BV nr.32/1, les agents de la police fiscale E.Suku et S. Kule, de concert avec des bandits comme Zarif Bregu, personne recherchée, armés, ont fait pression sur les commissionnaires du PD.

L’inspecteur de police Maksim Shehu a fait pression sur les votants dans tous les BV pour qu’on ne vote pas pour S. Berisha.

Le préfet Suku a fait pression sur les membres de la CEM en les menaçant que ceux qui ne signeraient pas ne seraient pas payés et seraient poursuivis en justice.

On ferme de force à 13 h 00 le BV du village de Barc, commune de Gjerbës.

Des militants du PS ont fait pression sur les votants de ne pas voter pour le candidat démocrate  en les menaçant de leur vie.

Le député communiste Maks Hasani, le candidat du PC Flamur Milora ainsi que trois soeurs du député Hassani font usage de pressions dans les BV nr.1, 1/1, 2 et 3 de la ville. Les forces de l’ordre restent indifférentes aux protestations des hommes de l’opposition.

 

Kuçovë

Dans le village de Tapi, commune de Perondi, le candidat du PS à la présidence de la comune ainsi que d’autres personnes ont menacé le président de la commission, représentant du PD.

 

Gjirokastër

Dans la mairie de Libohova, les agents de police Selim Heba et Artan Bukali ont fait violence au commissionnaire du PD Izet Ruci  à Nedin Karavidha, membres de ce parti. La police a empêché le représentant du candidat du PD à la CEM Musin Xhaxho d’y prendre part. Dans le village de Nepravishta on a maltraité le président de la section locale du PD ainsi qu’un membre de ce parti au moment où l’on commençait le dépouillement du scrutin.

 

Pogradec

Le député socialiste Dashamir Karafili , accompagné d’agents de police, a fait des pressions sur les commissionnaires de l’opposition dans le BV nr.11. Le président du Forum des Jeunes du PD Albert Ibrahimllari ainsi que le chef du groupe de sections du PD de la ville Niko Dudo ont été arrêtés par la police à 1 h 00 et relachés à 4 h 00.

 

Korçë

La police a éloigné le commissionnaire du PD du BV nr.33 et manipulé le résultat.

 

Librazhd

L’agent de police du commissariat  de Librazhdi  Fiqri Hoxha  recourt aux pressions armées  dans les BV.

Le chef de l’ordre Vladimir Duro a menacé le secrétaire de la commission du BV nr.3  Hilmi Dashi (représentant du PD). Duro est un bandit recruté dans la police pour ses mérites durant le rébellion communiste de 1997. Dans la commune de Lunik, l’agent de police Fiqri Hoxha, militant du PS, fait pression au BV. Au BV du village de Stravaj, l’agent de police Agim Bloku de concert avec Demire et Ali Elezi faisaient des pression pour qu’on vote pour le PS.

 

Prrenjas

L’agent de police  Sokol Hoxha a fait pression pour qu’on vote pour le PS dans les BV du village de Prrenjas, de la crèche de la ville  ainsi que dans la CEM de la mairie.

 

Gramsh

Dans la commune de Lenje, le vote s’est déroulé sous la terreur des sirènes de la police. Durant toute la journé, le chef de l’ordre Ylli Koni a fait des pressions sur le candidat  du PD à la présidence de la commune Asllan Haxhillari.

 

Malësi e Madhe

Engjell Broqi, président de la commission du BV du village de Gradec et président de la section du PD pour le village, a été blessé par des personnes armées masquées alors qu’il transportait les materiels électoraux de son BV.

 

Skrapar

La police a fermé de force le BV du village de Qerbaz.

 

Mallakastër

Dans la ville de Ballshi on coupe l’électricité et la police entre dans tous les BV afin de manipuler le résultat.

 

Lezhë

A 15 h 00 la police arrête le président de la commune de Dajç, Mikel Miloti, de nouveau candidat du PD à ce poste. Il a été retenu au commissariat de police jusqu’à  23 h 00 et n’a été relâché qu’après la proclamation du résultat du scrutin.

Au BV nr.2 dans la ville de Lezha, la police a fermé de force le BV à 18 h 00, alors qu’une centaine de votants faisaient encore la queque devant la porte du BV. Des  policiers masqués ont dispersé de force les votants.

Au BV nr.6 à Kolshi, l’agent de police en service auprès du BV Arben Vladi  faisait pression aux gens de voter pour le candidat du PS, qui était son parent.

Dans les communes de Kolshi, Zejmeni, Kallmeti et Blinishti, il y a eu une coupure de l’électricité juste au moment de la clôture des élections. La police a immédiatement chassé de force des BV les commissionnaires de l’opposition.

 

Belsh

Dans la mairie de Belshi, au BV de Qaf-Shkalle, constatant que le résultat amenait un second tour, la police a fait pression sur le commissionnaire du PD pour signer un faux procès-verbal.

 

La violence s’est poursuivie après le 1er octobre aussi. Ainsi, le 2 octobre des militants socialistes et des agents du Service Informatif de l’Etat ont sauvagement maltraité dans les locaux de la CEM le docteur Ilmije Mara, représentante du candidat du PD à la mairie nr.5 de Tirana. Le 2 octobre également, à Durrës, des agents de police et des civils armés ont pris de force le président adjoint du BV nr.60 H.Milla, qui a été envoyé au siège du PS où il a été malmené devant les deputés N. Paço, B.Agasi et le chef du PS de Durrës G. Bizhga.