________________________________________
Spécial Macédoine
Elections présidentielles et municipales du 22/03/2009
________________________________________
Par Béatrice André et Elena Kostovska
Les espoirs de voir un Albanais figurer au second tour des présidentielles ne se réaliseront pas : Imer Selmani n’arrive pas en seconde position, d’après les premières estimations de la commission électorale. C’est donc son concurrent Ljubomir Frčkoski, le candidat de l’Alliance social-démocrate (SDSM) qui affrontera le favori, le candidat du pouvoir, Gjorgje Ivanov. Imer Selmani est même dépassé par le candidat indépendant Ljube Boškoski, l’ancien ministre de l’Intérieur récemment acquitté par le TPI de La Haye, qui talonne Ljubomir Frčkoski.
Nikola Gruevski, Premier ministre et chef du parti au pouvoir, le VMRO-DPMNE, a salué la bonne volonté des citoyens, qui se sont déplacés pour voter. « Il est nécessaire de conserver la même concentration pour le second tour », a rappelé le Premier Ministre. Les élections se sont effectivement soldées par un fort taux de participation de 58,1%.
Seuls des incidents mineurs ont été signalés. D’après l’association de citoyens MOST, des cas de « vote familial » ont été attestés dans deux communes. L’ensemble des observateurs internationaux – au nombre de 524 - n’a pas encore rendu son verdict concernant les irrégularités. Cela n’a pas empêché les déclarations triomphalistes des partis qui annoncent déjà le succès de ce « test démocratique » et l’entrée prochaine de la Macédoine dans l’Union Européenne et dans l’Otan. Tous se sont réjouis de la capacité du pays à organiser des élections justes et démocratiques.
Selon les chiffres officiels, la participation aux élections a été nettement plus importante que lors des précédentes élections parlementaires.
Quant au favori, Gjorge Ivanov, il s’est totalement effacé derrière le Premier ministre. Sa déclaration très discrète a rapidement été suivie de l’intervention officielle et interminable de Nikola Gruevski.
Jour d’élections dans le village de Čučer Sandevo
Dans le village de montagne de Čučer Sandevo, au Nord de Skopje, 80 % des électeurs avaient vote à 16 heures. « C’est une très forte participation puisque l’année dernière nous n’atteignons ce score qu’en fin de journée », explique Sašo Urdarevski, le responsable du comite électoral du village, dont un tiers de la population est serbe, un autre macédonien, et le dernier tiers albanais. « Les Albanais ont aussi voté, un par un, ce qui n’était pas le cas l’an passé, » ajoute-t-il. Les multiples campagnes qui appelaient au vote sont tapissées à cotés des urnes, même si elles ont peu modifié les comportements de vote.
À quelques pas de là, au quartier-général du parti serbe de Macédoine, en coalition avec le VMRO-DPMNE, on attend. La campagne électorale a totalement passé sous silence les minorités ethniques du pays, un enjeu mis de côté par tous les candidats, y compris pour les élections locales. Pourtant, au parti, personne ne se sent lésé. Zlatko Milenković, candidat à la mairie, explique : « Nous avons plutôt des problèmes d’infrastructure, d’accessibilité, de manque de dynamisme pour les jeunes. Nous n’avons aucun problème de minorité nationale et donc, nous ne sentons pas exclus ».
Le vote albanais décisif
Imer Selmani, le candidat albanais le plus rassembleur (13,2%), a espéré jusqu’à très tard pouvoir accéder au second tour. Désormais, l’électorat albanais devra choisir entre deux Macédoniens. « J’ai voté pour un Albanais, car je suis albanais. Si Imer Selmani ne passe pas au second tour, alors je choisirai Ljubomir Frčkoski », explique un électeur de Čair, dans la banlieue de Skopje. Arianit Hoxha, porte-parole du parti d’Imer Selmani, explique : « Les scores de Mirushe Hoxha et d’Agron Buxhaku, les deux autres candidats albanais, n’arrivent pas à la cheville de Selmani, qui a vraiment un grand capital confiance ».
Si les Albanais ont voté en masse pour Imer Selmani, c’est la personnalité du candidat qui a attiré leur vote. Le parti de celui qu’on surnomme le « Barack Obama macédonien » semble effectivement obtenir un résultat dérisoire aux élections locales. C’est le BDI, le parti albanais en coalition avec le VMRO-DPMNE, qui mène la danse dans la plupart des municipalités à majorité albanaise. Une exception, la ville de Struga, où le Parti pour l’intégration européenne, mené par le charismatique Fijat Čanovski, de la minorité torbesh (macédoniens musulmans) semble bien placé pour remporter le scrutin.
L’électorat albanais est donc décisif pour l’issue du scrutin. Il représente un quart des votes, que se disputeront les favoris du second tour. On ne sais pas encore si Imer Selmani se ralliera à Gjorge Ivanov ou son opposant Ljubomir Frčkoski. Deux options restent ouvertes : les Albanais se déplaceront-ils pour voter, et si oui, à quel point accorderont-ils leurs voix au candidat social-démocrate Ljubomir Frčkoski ?
Premières estimations de la commission électorale, à 23h50
Imer Selmani 13,32 %
Mirushe Hoxha 3,25 %
Nano Ruzhin 3,13 %
Ġorġe Ivanov 37,56 %
Ljube Boškoski 16,67 %
Agron Buxhaku 6,53 %
Ljubomir Frčkovski 19,56 %
Six candidats vont s’affronter dimanche. Ce « casting » ne manque pas de singularité. Le favori du scrutin, le candidat du VMRO-DPMNE, Ġorġe Ivanov, est un parfait inconnu, tandis que le très conservateur PDSh est le premier parti à présenter une femme à la magistrature suprême. Parcours professionnel et politique, idées, programmes, perspectives et casseroles, le portrait de chacun de ces sept candidats, proposé par le magazine Globus.
Imer Selmani, le « Barack Obama » des faubourgs de Skopje ?
C’est en 2000 qu’Imer Selmani intègre le monde politique, lors de son élection à la mairie de Saraj, arrondissement populaire de Skopje. Six ans plus tard, il est nommé ministre de la Santé et finira son mandat en 2008 à la tête d’un bilan mitigé. C’est de cette époque que date sa rencontre avec le Premier ministre Nikola Gruevski, avec lequel il noua des liens d’amitié.
Il était alors pressenti comme futur leader du PDSh et on chuchotait à son sujet qu’il n’était qu’un pantin de la communauté internationale. Cependant, Selmani prit congé du PDSh pour créer son parti Nova Demokratija et déposer sa candidature aux élections. Point fort, il serait plutôt populaire auprès des Macédoniens, malgré ses origines.
Grâce au tirage au sort, son nom figurera en première place sur le bulletin de vote.
Il est père d’un fils et de trois filles.
Nano Ruzhin, le diplomate du LDP
Nano Ruzhin a eu une jeunesse cosmopolite, il a étudié à Zagreb, Bruxelles et Paris. C’est dans cette dernière ville qu’il fit la connaissance de sa future épouse, Danica, qui lui donnera deux fils. Après une longue expérience diplomatique au sein des structures de l’OTAN, Nano Ruzhin, âgé de 57 ans, est devenu professeur à l’Institut de recherche politique de Skopje.
En 1998, Nano Ruzhin devint député de l’Alliance sociale-démocrate de Macédoine (SDSM). Cette année, il dépose sa candidature en tant que dirigeant du Parti libéral-démocrate (LDP), parti qui n’avait pas présenté de candidat indépendant depuis dix ans. Il est aussi le premier président du Club macédonien euroatlantique.
Il aime le handball (il le pratiquait dans sa jeunesse), le rock n’roll, mais sa vrai passion semble être l’astrologie. Ainsi, lors de son discours annonçant sa candidature, il fit part de son intérêt pour les choses métaphysiques : « Je suis né sous le signe du lion, et le soleil est mon signe protecteur qui unira tous les citoyens macédoniens ».
Ljubomir Frčkovski, le vieux routier de la social-démocratie
On ne le présente plus en Macédoine. Lors de la déclaration de l’indépendance du pays en 1991, il était présent sur tous les fronts politiques. Il a d’ailleurs été l’un des rédacteurs de la Constitution, avant de devenir éditorialiste pour le quotidien Dnevnik. Plutôt populaire, il est autant connu pour son parcours politique mouvementé que pour les frasques de sa vie privée.
Il est apprécié et respecté par ses étudiants de la Faculté de droit, notamment pour sa franchise. Ainsi, à l’Université comme sur la scène politique, Ljubomir Frčkovski n’est pas un adepte de la langue de bois.
Il est perçu comme le théoricien de la social-démocratie en Macédoine. Sa biographie retrace ses divers mandats et missions au sein du ministère de l’Interieur, et au ministère des Affaires étrangères, à l’époque du gouvernement Crvenkovski. Il participa lui aussi à la mise en place de l’Accord-cadre d’Ohrid.
Frčkovski est père de trois enfants : un fils et une fille qu’il eu lors de son premier mariage. Sa seconde femme, Irena, lui donnera un deuxième fils.
Agron Buxhaku, citoyen bruxellois de Debar
Ancien vice-président du Parlement et ministre de la Communication et des transports dans le gouvernement du SDSM (2002-2006), son nom ne figurait pas sur les listes des élections de 2008. Il est aujourd’hui le candidat du BDI.
Il a 52 ans et est né dans la ville mixte de Debar. Diplômé de la faculté d’anglais, il parle aussi couramment le français.
Il s’est imposé sur la scène politique après le conflit de 2001, année de la création de l’Union démocratique pour l’intégration (BDI). Il mène aujourd’hui une campagne sans véritable programme national, et concentre plutôt ses discours autour de deux points : l’intégration à l’Union européenne et aux structures de l’OTAN.
Mirushe Hoxha, la première candidate de l’histoire de la Macédoine
Première femme candidate à la présidence dans l’histoire de la Macédoine, elle est aussi la plus jeune des prétendants. Elle a fêté son 40e anniversaire en septembre 2008, remplissant ainsi la condition de l’âge nécessaire pour pouvoir prétendre au poste. Elle représentera le Parti démocratique des Albanais (PDSh). Sa candidature est plutôt singulière au regard de la tradition de son parti : le PDSh est connu pour être plutôt conservateur.
Titulaire de trois masters et de deux doctorats dans différents domaines, elle est enseignante universitaire de langue albanaise. Elle est polyglotte et parle les langues des différentes communautés de Macédoine.
Mirushe Buxhaku est divorcée et mère d’une fille.
Ġorġe Ivanov, l’anonyme et inconnu candidat du VMRO-DPMNE
Chose étrange pour un candidat en campagne, Ġorġe Ivanov, 49 ans, évite les duels télévisés et fuit les questions des journalistes. De plus, il ne se laisse pas facilement prendre en photo. Il a ainsi décliné l’invitation de Globus à une séance de photo. Serait-ce une stratégie élaborée par son parti, le VMRO-DPMNE ? Toujours est-il qu’il ne renvoie pas l’image de quelqu’un ayant l’envergure nécessaire pour le poste.
Le silence d’Ivanov est une surprise pour beaucoup. En effet, souvent sollicité par les médias pour ses analyses politiques (il est professeur à la Faculté des sciences politiques de Skopje), il était bien plus loquace lors de ses nombreuses interventions télévisés.
Dans sa jeunesse, il était membre du parti communiste. Il garde de cette période une certaine admiration pour le modèle d’administration « à la russe ». Il est aussi connu pour son intransigeance sur la question du nom de la Macédoine, qui oppose le pays à la Grèce.
Ivanov est marié avec Maja et a un fils de 17 ans.
Ljube Boškoski, le « héros » de retour de la Haye
Originaire du village de Čelopek près de Tetovo, diplômé de la faculté de droit de Skopje, Ljube Boškoski est l’un des fondateurs du VMRO-DPMNE. Sa carrière politique ne prit véritablement son essor qu’entre 1988 et 2004. Au cours de cette période, il fut membre du ministère de l’Intérieur au poste de vice-président de la Direction de sécurité et d’intelligence (UBK) dans un premier temps, puis ministre de l’Intérieur. On retient de son mandat son activisme pour la lutte contre le terrorisme.
Il fut assigné à comparaître devant le Tribunal pénal international de La Haye, pour son éventuelle implication dans la tuerie de Ljuboten en août 2001. Il a été acquitté. Lors de sa détention, il rédigea un livre intitulé Ma lutte pour la Macédoine.
Ljube Boškoski est marié à Violeta, ils ont trois enfant, deux fils et une fille.
________________________________________
http://balkans.courriers.info:80/article12023.html
Le cadre dans lequel se dérouleront les élections présidentielles et municipales du 22 mars en Macédoine est désormais fixé. Un changement constitutionnel permettra au favori d’être élu au second tour avec seulement 40% des voix au lieu de 50%. Et, pour la première fois, les candidats à la Présidence de la République et aux fonctions municipales devront attester qu’ils n’ont jamais fait partie des anciens services secrets.
Par Olivera Vojnovska
Le 10 janvier, le président du Parlement macédonien, Trajko Veljanoski, a annoncé officiellement la date des élections présidentielles et municipales, fixée au 22 mars 2009.
Pour la première fois, les candidats devront fournir des déclarations assurant qu’ils n’ont pas collaboré avec les anciens services secrets. Ces déclarations seront vérifiées par une commission d’observation. Les dirigeants des quatre principaux partis - dans le bloc macédonien, le VMRO-DPMNE et le SDSM, dans le bloc albanais, le BDI et le PDSh - se sont mis d’accord pour que la commission soit formée avant les élections.
Même si les partis ont déjà lancé depuis longtemps leur machine de propagande, notamment le VMRO-DPMNE, actuellement au pouvoir, la campagne électorale n’est censée débuter officiellement que le 1er mars. D’une durée de vingt jours, elle laissera place le 20 mars à minuit à un silence électoral de deux jours. Les séances parlementaires se poursuivront jusqu’à la mi-février, mais aucune séance pleinière n’est fixée pendant la période des élections.
Le Parlement a adopté un changement constitutionnel : désormais, au second tour des élections, le président pourra être élu avec 40% des suffrages exprimés au lieu de 50% auparavant. Les quatre pincipaux partis politiques s’étaient préalablement mis d’accord pour adopter ce 31ème amendement constitutionnel, qui a été voté par 86 députés issus de tous les groupes parlementaires, sans aucun vote nul ou contre l’amendement.
C’est seulement après cette décision que Trajko Veljanoski, le chef du Parlement, a fixé la date des élections au 22 mars. Avant les fêtes de Noël, il avait déjà déclaré au cours d’une rencontre informelle avec des journalistes qu’il avait l’intention de convoquer les élections dans la seconde moitié du mois de mars.
La décision finale correspond à une volonté d’organiser les élections assez tôt, pour permettre aux institutions de reprendre leur fonctionnement normal - troublé en période électorale - dès que possible. Cette date avait également été suggérée par des diplomates européens lors d’entretiens informels : Bruxelles pourra ainsi avoir un rapport préliminaire sur le processus électoral lors de la réunion non-officielle de l’Union Européenne consacré aux Balkans, prévue sept jours après la fin des élections macédoniennes. Les dirigeants des partis politiques étaient aussi satisfaits de ces dates, autant ceux de la majorité que ceux de l’opposition. Durant une réunion entre partis, ils ont insisté sur le fait que, quelle que soit la date du scrutin, c’est le bon déroulement des élections qui importe.
Lors de la séance parlementaire pour l’adoption du 31ème amendement constitutionnel, la chef du groupe parlementaire social-démocrate (SDSM), Cvetanka Ivanova, a invité les partis politiques à faire preuve de responsabilité et de conscience politique. « La Constitution et les lois ne garantissent pas un processus électoral juste. Ce sont les acteurs des élections, surtout la majorité et les institutions, qui doivent créer une ambiance démocratique », a déclaré Cvetanka Ivanova. Elle a ajouté qu’une claire volonté politique était indispensable pour que des élections justes et légitimes se déroulent comme il convient à un pays démocratique.
Trajko Veljanoski s’est entretenu avec le président de la Commission nationale des Elections, Aleksandar Novakovski, à propos des préparatifs du scrutin.
Le cabinet du président du Parlement a annoncé que Trajko Veljanoski avait rappelé « le devoir de toutes les institutions de faire tout le nécessaire pour que les prochaines élections se déroulent en accord avec les normes européennes. En tant qu’État, nous avons les capacités requises pour accomplir cette mission ».
Le président de la Commission nationale des Élections, Aleksandar Novakovski, a souligné la bonne coopération avec le Parlement. Il est convaincu que la Commission remplira toutes ses obligations constitutionelles et légales.
http://balkans.courriers.info:80/article12058.html
Ljube Boškoski n’en a pas fini avec la justice. Après avoir été acquitté des charges qui pesaient contre lui pour la tuerie de Ljuboten en août 2001, l’ancien ministre de l’Intérieur macédonien doit désormais répondre devant les tribunaux croates du massacre de dix émigrants pakistanais en 2002. Ljube Boškoski, qui possède aussi la citoyenneté croate, est candidat aux élections présidentielles macédoniennes. Le début de son procès coïncidera avec celui de la campagne électorale.
Par Goran Adamovski
Deux jours seulement après l’annonce de la candidature de Ljube Boškoski aux élections présidentielles macédoniennes, le Tribunal de Pula, en Croatie, a annoncé que la première audience du procès de « Raštanski Lozja » aurait lieu le 3 février.
Le ministère de la Justice de Macédoine attend toujours que les autorités croates lui remettent le dossier. L’ancien ministre de l’Intérieur, qui a annoncé sa présence aux audiences à Pula, n’a pas fait de déclaration.
Aucun changement donc : le procès s’ouvrira début février et les audiences se poursuivront courant mars. « La candidature de l’accusé aux élections présidentielles macédoniennes ne nous concerne pas », a annoncé Damir Krpan, le juge du tribunal de Pula chargé du dossier contre Ljube Boškovski.
Le tribunal de Pula a informé, qu’à défaut d’une demande formelle de placement en détention, l’ancien ministre comparaîtra libre lors des audiences de février.
Les responsables du tribunal de Pula ne veulent pas se prononcer sur le déroulement du procès, ni sur son dénouement. De même, le déroulement de la campagne demeure imprévisible, d’autant plus que ses dates coïncident avec celles du procès.
Selon certains pronostics, le verdict pourrait être prononcé en mars si le procès se déroule sans interruptions.
Le tribunal de Pula a convoqué deux ministres de la Justice, ainsi que l’accusé, Ljube Boškovski, et 28 témoins (dont Aleksandar Cvetkov, Goran Stojkov, Boban Utkovski, Mitko Kikerov). Ces derniers avaient été inculpés sur le même dossier : ils ont finalement été libérés après six mois de procès au tribunal de Skopje et un an de détention.
Le président du Parlement, Trajko Veljanovski, a fixé au samedi 22 mars les élections municipales et présidentielles. L’ancien ministre a quant à lui annoncé sa candidature lors d’un meeting à Bitola. Il s’est dit convaincu d’avoir le soutien du peuple macédonien, mais n’a pas précisé s’il se présenterait en candidat indépendant ou en tant que représentant du VMRO-DPMNE.
Bien qu’il soit en procès, sa candidature est recevable, a déclaré Zoran Tanevski, le porte-parole de la Commission électorale nationale. En effet, la loi stipule que seules les personnes reconnues coupables d’un délit puni de plus de six mois de prison sont frappées par l’interdiction de se présenter aux élections présidentielles.
Ljube Boškovski a été libéré par le Tribunal de la Haye sur le dossier Ljuboten le 9 juillet 2008, mais le Procureur a fait appel et le jugement n’est pas encore définitif.
Le Procureur a démontré qu’en mars 2002, six Pakistanais et un Indien ont été tués à Raštanski Lozja (une banlieue de Skopje) dans le but de montrer la participation active de la Macédoine à la lutte contre le terrorisme. Il y a quelques années, la Macédoine a transféré le dossier à la Croatie, mais elle veut le reprendre aujourd’hui. Le ministère de la Justice macédonien attend toujours une réponse de Zagreb. Il affirme que le dossier a été transféré illégalement.
http://balkans.courriers.info:80/article12128.html
Georgi Ivanov, un professeur de sciences politiques de l’université de Skopje, a été désigné pour défendre les couleurs du parti au pouvoir, le VMRO-DPNME.
Le Premier ministre de Macédoine, Nikola Gruevski, a choisi Georgi Ivanov, un professeur de science politique de l’université de Skopje, pour défendre les couleur du VMRO-DPMNE aux élections présidentielles du 22 mars prochain.
Georgi Ivanov est un nouveau venu sur la scène politique mais il a le soutien de nombreux cadres du VMRO et il a obtenu la majorité des votes des représentants du parti réunis en convention dans la nuit du dimanche 25 janvier.
Il a obtenu les voix de 1.016 délégués contre 91 pour Todor Petrov. « Unis, nous sommes plus fort », a souligné Georgi Ivanov aux représentants du parti. « La Macédoine peut être fier de son héritage, mais il doit être utilisé pour construire le future ».
D’après les sondages, les intentions de vote sont deux fois plus importantes en faveur du VMRO que de l’opposition, et les experts assurent que le candidat du parti au pouvoir a de grandes chances de devenir le prochain chef de l’Etat macédonien.
Le principal parti d’opposition du pays, l’Alliance social-démocrate de Macédoine (SDSM), doit maintenant désigner son candidat. Leur proposition de soutenir un candidat sans étiquette, en collaboration avec le VMRO, a été rejeté par le gouvernement actuel.
http://www.gazeta-albania.net/news.php?id=13982 3 Mars 2009
Hapet fushata zgjedhore në Maqedoni
Ka nisur dje në Maqedoni fushata elektorale për zgjedhjet presidenciale dhe
vendore, që do të mbahen më 22 mars. Për postin e presidentit garojnë shtatë
kandidatë, mes tyre edhe kandidatë shqiptarë. Rreth 700 kandidatë garojnë për
postin e prefektit në 84 komunat e Maqedonisë. Kryeministri maqedonas, Nikolla
Gruevski, tha se janë ndërmarrë të gjitha përgatitjet politike dhe
institucionale që zgjedhjet të jenë korrekte dhe demokratike. Gruevski u bëri
apel të gjithë qytetarëve të Maqedonisë që të sillen në mënyrë
korrekte në zgjedhje, me qëllim që ato të mbahen në atmosferë demokratike.
Zgjedhjet konsiderohen test për Maqedoninë, në rrugën e saj drejt
integrimeve euroatlantike. Shkupi zyrtar shpreson që brenda vitit të aplikojë
për statusin e kandidatit në BE. Konflikti me Greqinë bëri që Maqedonia të
anashkalohej nga hyrja në NATO. Ndërkombëtarët kanë bërë thirrje që
zgjedhjet të zhvillohen në mënyrë demokratike duke mos përsëritur
incidentet e dhunshme që shoqëruan zgjedhjet e fundit parlamentare në
Maqedoni.
Serbi, ish-shefi i Sigurimit, agjent i CIA-s
Ish-shefi i Sigurimit Shtetëror serb, Jovica Stanishiç, ka qenë për tetë
vjet njeriu kryesor i shërbimit të inteligjencës amerikane (CIA) në Beograd.
Lajmi u bë i ditur nga gazeta “Los Angeles Times”, sipas së cilës CIA
tashmë i ka dorëzuar Gjykatës së Hagës, ku po gjykohet Stanishiç, një
dokument sekret ku përshkruhet ndihma që ky i fundit i ka dhënë shërbimit të
inteligjencës amerikane. Sipas gazetës, Stanishiç ishte kontaktuar që në
vitin 1992 nga CIA, respektivisht nga oficeri i shërbimit amerikan të
inteligjencës, Uilliam Lofgren, dhe shton se, ata dy kishin arritur partneritet
sekret për të cilin askush nuk ka ditur gjë. Stanishiç konsiderohej si truri
i regjimit të Millosheviçit, pasi CIA nuk kishte informacione se çfarë po
ndodhte në Jugosllavi në momentin kur kishte shpërthyer lufta.
CIA i ka paraqitur Gjykatës së Hagës një dokument të besueshëm, ku bëhet
i ditur kontributi i Stanishiçit dhe dëshmitë për ndihmën që i ka ofruar këtij
shërbimi. Millosheviçi e kishte shkarkuar Stanishiçin nga detyra në vitin
1998 për shkaqe të paditura. Ai u arrestua në vitin 2003 dhe iu dërgua
Gjykatës së Hagës ku vazhdon të gjykohet.
Guinea Bisaut, ushtria ekzekuton presidentin
Forcat e ushtrisë në shtetin afrikano-perëndimor të Guinea Bisaut sulmuan
dje pallatin presidencial dhe vranë presidentin e vendit, Zhoao Bernardo
Vieira. Presidenti u vra pasi edhe shefi i Shtabit të Përgjithshëm të
Forcave të Armatosura humbi jetën në një sulm me bombë. Presidenti u akuzua
si urdhërues i hedhjes në erë të ndërtesës ku ndodhej shefi i Shtabit. Një
zëdhënës i Ushtrisë shpjegoi se ushtarët më pas vranë kreun e shtetit,
pasi ai u përpoq të arratisej. Guinea Bisau është një ndër vendet më të
varfra në botë. Me një të kaluar plot grushte shteti qëkur fitoi pavarësinë
nga Portugalia më 1974-n, Guinea Bisau njihet si qendër e transitit të kokainës
latino-amerikane drejt Europës.
Egjipt, konferencë donatorësh për rindërtimin e Gazës
NË Egjipt u zhvillua dje Konferenca njëditore Ndërkombëtare e Donatorëve. Në
të morën pjesë përfaqësues të më shumë se 70 vendeve, përfshirë edhe
sekretaren e Shtetit, Hilari Klinton, e cila u angazhua se ndihma që do të
jepet për Gazën është 900 milionë dollarë. Ndërkohë, Arabia Saudite ka
premtuar 1 miliard dollarë. Donatorët kryesorë thanë se asnjë prej ndihmës
se dhënë nuk do të kalojë përmes lëvizjes “Hamas”, që kontrollon Gazën
dhe që shikohet nga SHBA-të dhe Bashkimi Europian si një organizatë
terroriste. Programi për zhvillimin i OKB-së vlerëson se gjatë ofensivës në
Gazë, që zgjati tri javë, u shkatërruan apo dëmtuan 14 mijë shtëpi, 219
fabrika dhe 240 shkolla. Kryeministri palestinez, Salam Fayad, që përfaqëson
palestinezët, ka kërkuar 2.8 miliardë dollarë ndihmë.
http://balkans.courriers.info/article12430.html
Convaincu que les élections présidentielles sont l’occasion pour la société macédonienne de dépasser ses clivages ethniques, le dirigeant de Demokracia e Re (Nouvelle démocratie), Imer Selmani, rêve tout haut de devenir le Barack Obama de Macédoine... Si les sondages prédisent un bon score à ce dissident du PDSh, il n’aurait aucune chance de bousculer la règle du vote communautaire.
Par Svetlana Unkovska
« Comme nous l’a prouvé Obama, je crois aussi qu’en Macédoine les citoyens peuvent voter pour un candidat d’une minorité ethnique », a déclaré Imer Selmani en déposant sa candidature. Il se considère comme le dépositaire d’une nouvelle option politique, non seulement pour les Macédoniens, mais aussi pour les Albanais et les autres communautés ethniques du pays dont il espère obtenir un nombre significatif de voix. Âgé de 41 ans, Imer Selmani est le plus jeune des sept candidats en lice.
Le slogan de sa campagne : « Tout faire pour une vraie victoire, travailler avec moralité et confiance ». Son programme donne priorité à l’amélioration des relations entre les communautés, condition nécessaire selon lui pour « l’intégration à l’Union européenne ». Le positionnement pro-occidental d’Imer Selmani ne s’arrête pas à l’Europe, puisqu’un autre de ses objectifs est une intégration rapide à l’Otan. Outre sa volonté d’accélérer le développement économique du pays, Imer Selmani centre son discours autour d’un projet de réconciliation nationale et d’une volonté affichée d’améliorer la sécurité en Macédoine.
En 1995, il commence sa carrière politique comme membre du Parti démocratique des Albanais (PDSh). En 2003, il est nommé vice-président du parti. Maire de la commune de Saraj [banlieue de Skopje] de 2000 à 2006, il était apprécié par ses administrés macédoniens mais aussi par ceux de la communauté albanaise. De 2006 à 2008, il sera ministre de la Santé du gouvernement de coalition formé avec le VMRO-DPMNE.
Personnalité la plus connue du PDSh, Imer Selmani était à l’époque proche du Premier ministre Nikola Gruevski, avec lequel il est resté en relation même si le PDSh a quitté la coalition gouvernementale qui l’unissait au VMRO-DPMNE. Après la défaite électorale d’août 2008, Imer Selmani prend la décision de quitter son parti, justifiant son geste par l’atmosphère d’autocratie régnant sur le PDSh. Il lance en septembre 2008 le parti Nouvelle démocratie (Demokracia e Re), libéral de centre droit.
Cependant, la création de Demokracia e Re a été perçue par les opposants d’Imer Selmani comme une tentative pour revenir au pouvoir. Selon ses détracteurs, Imer Selmani aurait passé un accord avec Nikola Gruevski afin d’assurer à ce dernier une alternative en cas d’échec de la coalition avec le BDI et la création de Demokracia e Re ne serait que le fruit de cet accord. Menduh Thaçi, leader politique albanais, a même accusé Demokracia e Re d’être un projet « anti-albanais » initié par le VMRO-DPMNE.
Imer Selmani n’a pas fait de commentaire sur ces provocations, et n’a jamais mentionné publiquement Menduh Thaçi. Il semble ne plus prêter tellement attention à son ancien parti, préférant concentrer ses critiques sur le parti albanais au pouvoir, le BDI.
Même s’il a été salué par Nikola Gruevski comme un bon ministre, lorsqu’il était à la Santé, il a également fait l’objet de nombreuses critiques. Ses plus grandes erreurs ont été la réforme de l’hôpital et les heures supplémentaires imposées aux médecins. Deux projets qui ont été invalidés par la Cour constitutionnelle. Une autre de ses erreurs a été de supprimer les urgences dans les villes de moins de 20.000 habitants. Et c’est au cours de son mandat que le projet de vidéo-surveillance dans les hôpitaux a été lancé même si la plupart des critiques ont visé l’actuel ministre de la Santé, Bujar Osmani.
Jeune, démocrate, c’est un homme qui se présente avec une vision et une approche nouvelles en politique, selon les analystes. Ses ambitions sont grandes, il veut disposer d’une force politique de premier ordre au sein des partis albanais. Les élections présidentielles sont un tremplin pour l’envoyer au sommet de la scène politique.
La création de Demokracia e Re a fait couler beaucoup d’encre chez les Albanais et la candidature d’Imer Selmani a réveillé les deux grands partis, le BDI et le PDSh, qui se reposaient sur leurs lauriers. BDI et PDSh craignent maintenant que Selmani n’attire tous les votes s’il est le seul Albanais à rester en lice. Un résultat qui ne servirait pas seulement sa carrière personnelle : il pourrait aussi favoriser les scores de son parti aux élections municipales.
Cette nouvelle figure politique, dont les détracteurs raillent le style hâbleur, peut-elle s’attendre à un grand succès à la tête d’un nouveau parti créé il y a à peine six mois, et dont les sections locales ne sont pas encore vraiment établies ?
Quel que soit le score qu’obtiendra Imer Selmani, ces élections constituent un véritable test pour lui. S’il n’obtient pas un score honorable aux élections municipales, son parti risque de finir comme la plupart des nouveaux partis, qui vivotent péniblement dans les tréfonds de la scène politique. Les élections présidentielles sont encore plus risquées pour lui.
Avec la candidature d’Imer Selmani, il y aura trois candidats albanais. Les voix de l’électorat albanais seront donc divisées, ce qui risque de pénaliser le président de Demokracia e Re.
http://www.balkans.courriers.info/article12456.html
Dernier sondage avant les élections présidentielles du dimanche 22 mars 2009. Sans surprise, le candidat du VMRO-DPMNE, Gjorge Ivanov est le favori du scrutin. Ljubomir Frčkoski, le représentant du SDSM est talonné par Imer Selmani, qui pourrait être le premier Albanais à atteindre le second tour. Loin derrière suivent les autres candidats albanais du BDI et du PDSh.
Par Sinisa-Jakov Marusic
Selon un sondage effectué en mars par l’ONG Institut pour la démocratie, Nikola Gruevski, le Premier ministre macédonien et dirigeant du parti conservateur VMRO-DPMNE, est la personnalité politique la plus populaire du pays tandis que Gjorge Ivanov, lui aussi du VMRO-DPMNE, est le plus aimé des candidats aux élections présidentielles.
Nikola Gruevski recueille 31% d’opinions favorables. Il est suivi par le leader du BDI (Parti démocratique pour l’intégration), Ali Ahmeti, et le Président sortant Branko Crvenkovski qui sont tous deux crédités de 8,5% de bonnes opinions. Mais 25% des personnes interrogées déclarent ne pas avoir de personnalité politique préférée.
Concernant les forces politiques, c’est le VMRO-DPMNE qui est en tête avec 29,9% d’intentions de vote en faveur du parti conservateur. Les sociaux-démocrates du SDSM n’atteignent que 13,6%, le BDI, le parti albanais de la coalition gouvernementale 8,7%, tandis que le jeune parti d’Imer Selmani, Nouvelle démocratie, recueille 6,4% d’intentions de vote. Près de 20% des sondés se déclarent indécis.
Gjorge Ivanov du VMRO-DPMNE, est le candidat le mieux placé pour atteindre le second tour des élections présidentielles avec 25,4% d’intentions de vote. Il est suivi par Ljubomir Frčkoski du SDSM, avec 12,7%, lui-même talonné par Imer Selmani, qui est crédité de 12,6%. Le président de Nouvelle démocratie pourrait être le premier Albanais à atteindre le second tour.
Suivent le candidat sans étiquette, Ljube Boškoski à 7,4% et Agron Buxhaku, du BDI, à 4,8%. Deux autres candidats sont en lice : Nano Ruzin, des Libéraux démocrates (LDP) à 2,2%, et Mirushe Hoxha, du Parti démocratique des Albanais (PDSh) à 1,6%.