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Spécial Monténégro
Elections législatives anticipées du 29/03/2009
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Selon les résultats communiqués par le CEMI, la « Coalition pour un Monténégro européen » de Milo Djukanović (DPS-SDP) obtient une nouvelle fois la majorité absolue, avec 50,8% des suffrages. Le Parti socialiste populaire (SNP) est crédité de 16,4%, Nova Srpska Demokratija d’Andrija Mandić de 9% et le Mouvement pour les changements (PZP) de Nebojša Medojević de 6,1%. La participation a été supérieure à 65% des inscrits. Seul incident notable, Nebojša Medojević a été agressé par un militant du DPS. Milo Djukanović obtient donc un nouveau mandat de quatre ans.
Par Jean-Arnault Dérens
Il a plu toute la journée de dimanche, et aucune affluence particulière n’était visible dans les bureaux de vote. Pourtant, la participation aux élections législatives anticipées de dimanche a été assez forte, 65,8% des électeurs inscrits s’étant rendus aux urnes. La « Coalition pour un Monténégro européen » de Milo Djukanović obtient une nouvelle fois la majorité absolue, comme les sondages le prédisaient, avec 50,8% des voix. La coalition disposera de 47 des 81 sièges de députés du Parlement.
Cette victoire était prévisible face à une opposition plus divisée que jamais. Le Parti socialiste populaire (SNP) obtient 16, 2% et 15 mandats parlementaires, loin devant les pro-serbes de la Nouvelle démocratie serbe (9 % et 8 mandats). Le Mouvement pour les changements, qui dénonce la corruption du régime et son manque de démocratie, est laminé, avec 6,1% et 5 mandats. Dimanche, le dirigeant de ce Mouvement, Nebojša Medojević, a été physiquement bousculé par un sympathisant du DPS de Milo Djukanović, alors qu’il sortait d’un bureau de vote. Les partis albanais disposeront également de quatre sièges dans le nouveau Parlement.
La coalition du Premier ministre améliore encore son résultat par rapport aux élections parlementaires de septembre 2006, organisées quelques mois après la proclamation d’indépendance. Dimanche soir, dès que les premiers résultats ont été confirmés, un feu d’artifice a été tiré depuis le siège du gouvernement, qui abrite également les bureaux du Parti démocratique des socialistes (DPS), la formation de Milo Djukanović. Quelques centaines de sympathisants s’étaient rassemblés, brandissant des drapeaux monténégrins, et scandant le prénom de l’homme fort du Monténégro, mais l’ambiance n’était pourtant pas à la grande fête.
Il est vrai que le Monténégro est plongé dans la crise, et que Milo Djukanović a choisi d’anticiper le scrutin parlementaire afin d’avoir les mains libres pour prendre les décisions difficiles qu’impose la situation.
Résultats communiqués par le CEMI :
Coalition populaire : 3% et 2 mandats
DPS-SDP : 50,8% et 47 mandats
PZP : 6,2% et 5 mandats
SNP : 16,2% et 15 mandat
Nova : 9% et 8 mandats
Partis albanais :
Union démocratique des Albanais (DUA) : 1 mandat
Forca : 1 mandat
Coalition albanaise - Perspective : 1 mandats
Liste albanaise : 1 mandat
Le Monténégro devrait négocier rapidement un plan de sauvetage avec le FMI, afin d’éviter la banqueroute de l’État, dont les caisses sont tragiquement vides. Des négociations discrètes auraient déjà commencé depuis plusieurs semaines, mais l’aide du FMI s’accompagnera certainement d’un plan d’austérité, qui devrait sabrer dans la pléthorique fonction publique. L’enjeu a de lourdes conséquences politiques, car les fonctionnaires, et notamment les policiers, représentent depuis toujours la base la plus fidèle du régime.
Disposant d’un nouveau mandat de quatre ans, Milo Djukanović sera en mesure de prendre ces mesures difficiles. À Cetinje, l’ancienne capitale royale du Monténégro, bastion indépendantiste, mais traditionnellement critique envers le régime de Milo Djukanović, l’ambiance, lundi matin, était plutôt au fatalisme. « Il n’y a pas d’alternative, Milo Djukanović va encore régner sur le Monténégro durant des décennies », assurait ainsi le propriétaire d’un petit café. « Le roi Nikola a régné 60 ans sur le Monténégro, Tito nous a gouverné durant 40 ans, les Monténégrins sont légitimistes ». Milo Djukanović gouverne le pays depuis 1989, et le DPS, héritier de l’ancienne Ligue des communistes du Monténégro n’a jamais quitté le pouvoir, ce qui représente une situation unique dans l’Europe post-communiste.
http://balkans.courriers.info/article12034.html
Un nouveau parti politique a fait son apparition sur la scène monténégrine, le Centre démocratique (DC). Issue d’une scission du Mouvement pour les changements (PzP), cette nouvelle formation entend être ouverte à tous ceux qui sont, au Monténégro, « démocrates, européens, citoyens ». Son apparition devrait encore fragmenter un peu plus l’opposition monténégrine avant les élections législatives anticipées, prévues le 29 mars.
Par D. M.
Goran Batrićević, ancien vice-président du Mouvement pour les changements (PzP), a confirmé qu’il comptait créer un nouveau parti politique intitulé le Centre démocratique (DC) avec un groupe d’anciens députés du PzP. Le nouveau parti se présentera aux prochaines élections législatives.
Lors de la conférence de presse du 12 janvier, Goran Batrićević, Slavko Hrvačević et Emin Duraković, anciens députés du Mouvement pour les changements ont annoncé la formation immédiate d’un nouveau groupe de députés au Parlement monténégrin.
Goran Batrićević a dit qu’il s’attendait à ce que Maja Kostić-Mandić, professeur d’université et député du Mouvement pour les changements les rejoigne.
L’ancien vice-président du parti guidé par Nebojša Medojević, dit avoir appris par la presse que Svetozar Jovićević, ancien haut fonctionnaire de l’ONG Groupe pour les changements était également disponible pour le nouveau parti.
« Son assistance est nécessaire et plus que bienvenue. J’espère sincèrement que nous allons trouver ensemble une façon de coopérer et je m’en réjouis d’avance », dit Goran Batrićević. Selon lui, le Centre démocratique coopérera avec les autres partis d’opposition, même si aucune coalition préélectorale n’a encore été envisagée.
D’après Goran Batrićević, une grande coalition des partis d’opposition est peu probable, puisque le Centre démocratique, qui veut développer une « troisième voie », se différenciera des partis qui existent déjà.
Dans ces conditions, le Centre démocratique pourrait-il s’allier avec la Liste serbe (LS) ? « Nous sommes absolument ouverts à tous les partis politiques du Monténégro qui sont démocratiques, européens, citoyens et suffisamment monténégrins, non dans le sens national, mais dans le sens étatique, c’est-à-dire qui reconnaissent l’indépendance du Monténégro. Nous sommes ouverts à tous les partis prêts à œuvrer pour la coopération régionale, qui ont un projet pour sortir de la crise économique et qui sont attachés à la justice sociale. »
L’assemblée fondatrice du nouveau parti aura lieu le 7 février. Ses statuts et son programme sont en cours d’élaboration. Les fondateurs du Centre démocratique annoncent le continuation du programme politique de l’ONG Groupe pour les changements « qui avait permis au Mouvement pour les changements de devenir un parti politique important ». « Mais ne nous arrêterons pas en chemin comme ce fut la cas pour le PzP », souligne Goran Batrićević, qui explique avoir longtemps essayé de maintenir l’unité du parti en faisant des compromis.
« Nous avons constaté qu’il n’existait aucune volonté politique d’appliquer ces compromis, en dépit du soutien de la majorité des membres du comité directeur de l’ancien parti. Dans ce contexte, continuer la lutte à l’intérieur du Mouvement pour les changements aurait divisé le parti à un moment très important. C’est pourquoi nous avons décider de fonder un nouveau parti », explique Goran Batrićević.
« Tous les anciens membres, et ceux qui sont encore dans le Mouvement pour les changements, les militants du Groupe pour les changements, toutes les personnes indépendantes, et tous ceux qui ont la volonté de changer la scène politique monténégrine sont les bienvenus dans le Centre démocratique ».