Tiranë, më 16 Shkurt 2008

 

Të dashur motra e vëllezër shqiptarë të Kosovës!

Kosova e realizoi ëndrrën e madhe, Pavarësinë e shumëpritur, të cilën po e kurorëzon me krijimin e shtetit më të ri në Europë.
Jemi fatlumë që krahas bashkatdhetarëve po përjetojmë këtë çast historik të papërsëritshëm, për jetësimin e të cilit breza të tërë sakrifikuan jetën dhe derdhën gjak.
Tashmë të gjithë bashkë jemi para sfidave të mëdha të integrimit në strukturat e NATO-s dhe të Bashkimit Europian. Kosova ka qenë dhe mbetet pjesë e pandashme e Europës së qytetëruar, çka e ka dëshmuar edhe me frymën e tolerancës dhe të mirëkuptimit ndëretnik.
Ne, kemi bindjen se klasa politike dhe populli, do të vazhdojnë të dëshmojnë aftësi shtetformuese dhe vetëqeverisëse, në të gjitha nivelet e pushteteve dhe strukturat e shtetit.
Në këtë rrugë të shenjtë, të gjithë bashkë duhet të dëshmojmë se jemi partnerë të denjë të aleatëve strategjikë perëndimorë, me në krye SHBA-të.

Nga zemra ju uroj suksese dhe mbarësi!

Vëllazërisht,

                                                                     Leka  I  Zogu
Mbret  i  Shqiptarëve

Mes chers frères et soeurs albanais du Kosova. Le Kosova a enfin réalisé son  grand rêve. L'indépendance, si longtemps espérée, acquise après tant de sacrifices par les Kosovars albanais, a permis la création d'un nouvel Etat souverain, le plus jeune d'Europe. Nous sommes très heureux de partager votre joie et de vivre à vos côtés cet évènement historique. A présent, nous devons faire face aux défis de notre époque, qui concernent, en particuliers,  l'intégration dans les structures de l'Otan et de l'Union européenne. Le Kosova, partie intégrante du continent européen, dont les citoyens retrouvent leur souveraineté, ne manquera pas à ses obligations et servira la stabilité de la paix dans la région. Nous sommes convaincus que les dirigeants et la classe politique du nouvel Etat rempliront leurs missions sacrées avec dignité. Nous exprimons notre reconnaissance à nos alliés occidentaux, et en particuliers aux Etats-Unis, et notre solidarité avec tous les peuples qui oeuvrent pour la paix dans le monde. Je vous souhaite beaucoup de succès et de bien-être.  

  Leka  I  Zogu

 

 

http://balkans.courriers.info:80/article9925.html

BIRN
La Croatie va-t-elle reconnaître le Kosovo ?
Traduit par Stéphane Surprenant
Publié dans la presse : 4 mars 2008
Mise en ligne : mercredi 5 mars 2008

La Croatie va-t-elle bientôt reconnaître l’indépendance du Kosovo ? Le débat fait rage, et certains soulignent l’importance de conserver de bonnes relations avec la Serbie et posent la question : l’Union européenne est-elle en train de forcer la main à Zagreb pour que le pays reconnaisse le plus jeune État du monde ?

Vesna Pusic, chef du Parti du peuple croate (HNS) et présidente du Conseil national pour les négociations avec l’UE, a affirmé que, d’après les informations qu’elle avait obtenues, la Croatie reconnaitrait l’indépendance du Kosovo vers la mi-mars.

Vesna Pusic plaide d’ailleurs en faveur de l’indépendance du Kosovo - proclamée le 17 février dernier - en arguant qu’il s’agit désormais d’un fait politique accompli et entériné par la plupart des grandes puissances du monde. La Croatie doit donc, selon elle, emboîter le pas et prendre acte de la nouvelle donne.

Jusqu’à présent, les dirigeants croates sont cependant demeurés prudents en ce qui concerne la reconnaissance de l’indépendance du Kosovo, dernier État en date à apparaître sur la carte des Balkans. Pour eux, il n’y pas d’urgence.

Le Président Stjepan Mesic a déclaré que son pays allait « écouter attentivement les positions des États de l’UE sur cette question, mais il est très clair que notre position ne dépendra que de nous ».

Certains médias nationaux ont toutefois suggéré que la Croatie n’attendait qu’un signal de l’UE pour reconnaître l’indépendance du Kosovo, ajoutant que « c’est évidemment ce que font les diplomaties de tous les pays ».

Zarko Puhovski, du Comité Helsinki de Croatie, pense qu’il n’existe tout simplement pas de stratégie diplomatique croate à l’égard du Kosovo. Il croit que la tactique officielle consiste simplement à ne pas le reconnaître tout de suite.

À l’instar du dirigeant serbe de Croatie Milorad Pupovac, il estime que son pays ne devrait pas se décider à la hâte, car les relations avec la Serbie restent importantes. Il faudra en outre s’assurer de la manière dont les dirigeants albanais traiteront les minorités nationales, à commencer par les Serbes.

Quant aux relations avec l’UE, Zarko Puhovski juge que le bloc européen devrait tirer des leçons de l’expérience balkanique de la Croatie : « Nous avons des Albanais et d’autres minorités chez nous. Nous avons vécu en Yougoslavie et nous possédons une connaissance profonde de la région. C’est pourquoi ce serait à l’UE de nous demander notre avis sur ces questions, plutôt que le contraire ».

 

 

http://balkans.courriers.info:80/article9905.html

Osservatorio sui Balcani
Crise des visas entre Tirana et Skopje : une affaire classée
Traduit par Mandi Gueguen
Publié dans la presse : 28 février 2008
Mise en ligne : mercredi 5 mars 2008

Après deux mois de rapports houleux, la crise des visas entre l’Albanie et la Macédoine a finalement été résolue. Le 19 février, les Premiers Ministres albanais et macédoniens se sont réunis pour entériner la loi sur les visas et se sont engagés sur des objectifs communs : intégration euroatlantique, ouverture de nouveaux postes de frontières etc... Affaire classée.

Par Marjola Rukaj

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L’église de Sveti Naum, à quelques
centaines de mètres de la frontière
macédo-albanaise

 

L’atmosphère entre l’Albanie et la Macédoine s’est fortement tendue après que Skopje a décidé d’appliquer une politique de visas plus contraignante à l’encontre des citoyens albanais au début 2008. Mais une rencontre entre le Premier ministre albanais, Sali Berisha, et son homologue macédonien, Nikola Gruevski, a enfin résolu cette situation.

La crise diplomatique entre la Macédoine et l’Albanie a enfin été résolue après la rencontre des deux voisins balkaniques suite à l’entrée en vigueur, au 1er janvier 2008, d’une loi qui obligeait les citoyens albanais à se munir d’un visa d’entrée obtenu au consulat macédonien à Tirana, avant tout voyage sur le territoire macédonien.

L’affaire avait provoqué un tollé général dans les médias albanais, qui s’en sont pris avec véhémence à la république voisine pendant deux bons mois, à coup d’éditoriaux et de commentaires indignés, provenant des analystes les plus lucides comme de quidams peu rompus à la politique. Certains ont même été jusqu’à appeler le voisin oriental du nom de « FYROM », dénomination jamais utilisée auparavant en Albanie, ni en Macédoine par ailleurs[L’acronyme « FYROM » n’est guère utilisé qu’en Grèce].

Après la formation d’une commission mixte entre les deux pays, chargée de résoudre la crise, le Premier ministre albanais Sali Berisha avait invité son homologue macédonien Nikola Gruevski à se rendre à Tirana pour une rencontre visant à résoudre définitivement cette question. La presse albanaise a spéculé énormément pendant des semaines sur la visite, en faisant de nombreux commentaires sur le comportement hésitant du Premier ministre macédonien. Mais la visite a bien eu lieu comme prévu, en janvier.

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Nikola Gruevski et Sali Berisha

 

Le 19 février 2008, les deux Premiers ministres se sont rencontrés à Tirana, avec pour première préoccupation, la résolution de la crise diplomatique entre les deux pays, mais aussi d’autres questions d’intérêt commun. « En mars 2006, le gouvernement précédent a approuvé la loi sur les étrangers, qui vient d’entrer en vigueur le 1 janvier 2008, a commenté Nikola Gruevski. Cette loi prévoyait l’obligation de se munir d’un visa uniquement auprès des consulats macédoniens. C’est cela qui a mené à cette situation que nous tentons de résoudre ».

Sali Berisha a tenu à atténuer la gravité de la situation, en assurant à son hôte que les rapports entre les deux États étaient au beau fixe. Il a rejeté la faute au remue-ménage provoqué par les médias albanais autour de cette question : « leurs pages, commentait Sali Berisha, sont le dernière bastion des drapeaux râpés des vieux nationalismes. Mais nous ne permettrons pas à leurs messes basses nationalistes de gêner notre action et nous signerons aujourd’hui notre accord ». L’accord signé par les ministres des Affaires Etrangères des deux pays, Lulezim Basha, pour le côté albanais et Antonio Milososki, pour la Macédoine, a en effet résolu la crise diplomatique et même permis d’améliorer les rapports officiels entre les deux États.

Plus de visas et un nouveau poste frontière

En plus de révoquer la loi entrée en vigueur le 1er janvier 2008, l’accord a totalement aboli l’obligation imposée aux Albanais de se munir d’un visa macédonien prévue par les accords précédents. Par conséquent, fondé sur l’accord le plus récent, les Albanais pourront se rendre en Macédoine, sans visas, gratuitement et en présentant seulement leur passeport.

Les citoyens albanais et macédoniens jouiront en outre du même droit de séjour sur leur territoire respectif pour une durée maximale de 90 jours jalonnée sur une période de six mois. De plus, des facilités spécifiques ont été accordées aux personnes résidant dans des zones comprises dans un rayon de 20 km de la ligne frontalière, dont les habitants entretiennent des liens forts. Ils pourront se rendre dans l’État voisin en utilisant leur carte d’identité et si nécessaire pourront aussi franchir la frontière librement à d’autres endroits que les postes de frontière spécifiques.

Les deux Premiers ministres se sont accordés aussi sur la nécessité d’ouvrir un nouveau poste de frontière entre les deux états, situé à Djepist-Trebishte, qui aiderait à intensifier et à faciliter les flux de marchandises et de personnes. De cette manière, les rapports économiques entre les deux pays ne subiront pas les effets néfastes dont on a tant parlé aussi bien en Albanie qu’en Macédoine, mais ils pourraient même s’améliorer. Il n’y a plus qu’à attendre la ratification de l’accord par les Parlements respectifs, censée avoir lieu dans les prochaines semaines. « Nous pourrons ainsi encore aller déjeuner ou prendre un café de l’autre côté du lac d’Ohrid sans nous prendre la tête », commentait, sans grand enthousiasme, la presse albanaise.

La visite de Nikola Gruevski à Tirana n’avait pas pour seul objectif la résolution de la crise diplomatique entre les deux pays, mais aussi l’amélioration de la collaboration dans d’autres domaines. « Nos deux pays, renchérissait Nikola Gruevski, ont de nombreux intérêts en commun sur lesquels il faut encore travailler en binôme ». On a beaucoup parlé, sans plus de concrétude, du très discuté Corridor 8 qui est censé traverser les deux pays.

Coopération économique projets énergétiques et intégration européenne

Sali Berisha et Nikola Gruevski ont pris de vagues engagements quant à leurs futures actions respectives. Les deux hommes politiques ont évoqué aussi le besoin d’attirer des investissements pour construire le gazoduc Transadriatique et l’oléoduc AMBO, qui intéresserait également les deux voisins balkaniques. De plus, de nouvelles collaborations ont été proposées, sur la construction d’un réseau d’énergie électrique entre Tirana et Skopje et sur l’amélioration de l’infrastructure routière entre les deux pays. Il a été mentionné, en effet, pour la première fois, la nécessité de construire une communication ferroviaire entre Tirana et Skopje.

L’aspect culturel, crucial dans les rapports de voisinage, n’a pas été oublié, même s’il reste toujours ignoré dans l’histoire des deux pays. Sali Berisha a promis à son homologue macédonien l’ouverture d’une chaire d’études de la langue macédonienne à l’Université de Tirana, où les études balkaniques et slaves sont très peu développées.

Les deux Premiers ministres ont mentionné, dans leur conférence de presse, parmi les intérêts communs, les aspirations à l’intégration euratlantique pour les deux pays. « Nous espérons la célébrer ensemble en avril » a souhaité Nikola Gruevski en évoquant le sommet de Bucarest qui sera crucial pour l’adhésion des deux pays à l’Otan. Sali Berisha a réaffirmé la politique de soutien de la part de l’Albanie à l’égard du progrès macédonien et surtout la reconnaissance de la dénomination Macédoine. De son côté, Nikola Gruevski exprimait sa crainte d’un éventuel veto grec, qui serait désastreux non seulement pour la Macédoine, mais pour tous les Balkans.

Sur le Kosovo, en revanche, le Premier ministre macédonien a affirmé que son pays agirait en accord avec ses amis de l’Union Européenne et de l’Otan, puisque c’est le chemin vers lequel se dirige le pays. En considérant l’accord et les projets communs exprimés par les deux chefs des gouvernements macédoniens et albanais, la visite du Premier ministre macédonien à Tirana, après la brève crise des derniers mois, promet une amélioration notable des rapports entre les deux pays.

 

RADIO FREE EUROPE/RADIO LIBERTY, PRAGUE, CZECH REPUBLIC
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RFE/RL NEWSLINE Vol. 12, No. 39, Part II, 27 February 2008

POLAND RECOGNIZES KOSOVA. Foreign Minister Radoslaw Sikorski announced in Warsaw on February 26 that the cabinet agreed to recognize Kosova as an independent state, international media reported. According to the website kosovothanksyou.com, Poland is the 25th country to do so. The first was Costa Rica on February 17, the day that Kosova declared independence, followed on February 18 by the United States, France, Afghanistan, Albania, Turkey, and the United Kingdom. PM

 

http://balkans.courriers.info:80/article9919.html

Birn
Kosovo : qui est le patron ?
Traduit par Stéphane Surprenant
Publié dans la presse : 26 février 2008
Mise en ligne : mercredi 5 mars 2008

Le Kosovo est indépendant depuis le 17 février, mais personne ne sait qui détient formellement le pouvoir décisionnel. La mission de l’Union européenne, Eulex, doit prendre le relais des Nations Unies et de la Minuk d’ici quelques semaines sans qu’aucun calendrier ne puisse être raisonnablement assuré. De son coté, Belgrade intensifie son influence sur les régions serbes du Kosovo alors que le gouvernement de Pristina reste étonnement discret.

Par Tim Judah

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Pieter Feith

 

Quelques semaines après la déclaration d’indépendance du Kosovo, on ne sait toujours pas exactement qui est responsable et qui est supposé faire quoi.

En effet, le plan de la mission de l’Onu, la Minuk, de graduellement transférer le pouvoir à l’UE et au Bureau civil international (BCI) connaît des difficultés.

Pour compliquer la situation, le Premier ministre de la Serbie, Vojislav Kostunica, a annoncé lundi 26 février que la Serbie a « l’intention d’assumer le pouvoir dans certaines parties du Kosovo où des citoyens loyaux considèrent toujours Belgrade comme leur gouvernement ».

Il a ajouté que la « Serbie fera tout ce qui est possible pour continuer à exercer sa juridiction et ses prérogatives étatiques sur tous les citoyens du Kosovo qui sont Serbes et non albanais ».

Il y a donc, pour le moment au moins, plusieurs rivaux qui manœuvrent pour affirmer leur influence au Kosovo.

D’après le plan élaboré par Martti Ahtisaari, l’ancien Président de la Finlande, la Minuk devrait théoriquement céder sa place au BCI et à la mission de l’UE, appelée Eulex, dans un délai de 120 jours.

Le plan prévoit d’accorder une autonomie considérable aux zones peuplées par des Serbes, mais au sein d’un État indépendant.

Bien que le plan Ahtisaari ne soit pas parvenu à obtenir l’aval du Conseil de sécurité de l’Onu, le Kosovo avait déclaré qu’il demeurerait « légalement lié » aux obligations contenues dans ce plan lorsqu’il proclamerait son indépendance.

Toutefois, il est désormais difficile de voir comment le transfert planifié des responsabilités de l’Onu à l’UE et au BCI va fonctionner.

Pieter Feith, qui est supposé assumer au Kosovo la double responsabilité de Représentant spécial de l’UE et celle de directeur du BCI, est déjà sur place, mais ses pouvoirs réels n’ont pas encore été complètement établis.

Techniquement, le BCI n’a pas encore été formé - ce qui est la responsabilité du Groupe de pilotage international (International Steering Group, ISG), qui s’est réuni jeudi 28 février à Vienne.

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« Non à l’Eulex »
Une action du mouvement
albanais « Vetëvendosje »

 

C’est à ce moment seulement que le compte à rebours de 120 jours a commencé pour le BCI. Par contre, le compte à rebours pour l’Eulex a déjà débuté.

Quant au compte à rebours de 120 jours destiné à permettre à la Minuk de se retirer en bon ordre, qui devait se dérouler en même temps, il n’a pas encore commencé.

Et tout se passe comme si cette procédure n’allait jamais être déclenchée, car la Russie s’opposera à ce que l’Onu quitte le Kosovo, ou même à ce qu’elle réduise drastiquement la taille de sa mission.

Pareil arrangement est bien sûr intenable à long terme, puisque le gouvernement du Kosovo entend créer bientôt un ministère des Affaires étrangères et un ministère de la Défense, des secteurs qui ont été jusqu’ici réservés à la Minuk et à la KFOR, la force de l’Otan au Kosovo qui compte toujours 17 000 soldats.

Quel rôle va jouer la Serbie ?

Soutenue par la Russie, la Serbie a réussi à défier l’autorité du gouvernement du Kosovo, ainsi que celle de l’Onu et de l’UE.

Selon une source diplomatique, en janvier dernier, Slobodan Samardzić, le ministre pour le Kosovo de la Serbie aurait déclaré aux fonctionnaires serbes de l’enclave de Strpce que, en ce qui les concernait, il avait l’intention de demeurer leur « première et seule autorité ».

Il aurait ajouté : « Je suis le ministre pour le Kosovo et Metohija et vous devez vous conformer strictement à mes ordres ».

Or Slobodan Samardzić semble étendre son autorité. Après que des émeutiers serbes aient détruit des douanes de l’Onu dans le nord du Kosovo le 19 février, le ministre a qualifié leur action de « légitime ».

Joachim Ruecker, le chef de la Minuk, a répliqué en affirmant que si le ministre Samardzić ne s’excusait pas pour ses propos, il ne serait plus admis au Kosovo.

Mais Ruecker a été obligé de reculer. Cette nuit-là, Vuk Jeremić, le ministre serbe des Affaires étrangères, a passé quelques coups de téléphone afin de chercher de l’aide à l’étranger.

Le lendemain, « sans remord » selon une source diplomatique du Kosovo, Slobodan Samardzić s’est non seulement rendu au Kosovo, mais il a même rencontré Joachim Ruecker. Celui-ci reçoit en effet ses ordres de l’Onu et a dû s’incliner.

Ainsi, la Serbie avance ses pions avec succès et gagne en influence non seulement chez les Serbes du Kosovo, mais aussi sur la Minuk elle-même - grâce à son puissant allié russe.

Qui plus est, la Minuk ne sait pas exactement ce qu’elle doit faire. La mission de l’UE destinée à renforcer l’application de la loi se déploie, tandis que le BCI n’est même pas constitué. Une source diplomatique affirme toutefois que ce serait une erreur de trop s’en faire avec les dates et les comptes à rebours.

« Il existe une compréhension générale de ce qui doit se passer et nous avons pour objectif que tout soit terminé au mois de juin », confie une source.

Pendant ce temps, le gouvernement du Kosovo est tellement discret que l’on pourrait se demander s’il existe vraiment.

La situation devrait sans doute se clarifier progressivement. Mais, considérant la tournure actuelle des événements, la transition de l’ère de la Minuk à l’indépendance et peut-être à un protectorat de l’UE ne se déroule pas tout à fait selon le plan.

Cela était peut-être à prévoir, vu les dissensions internationales autour de l’indépendance du Kosovo et l’absence de soutien de la part du Conseil de sécurité.

Néanmoins, au cours des prochaines semaines, la mission de l’UE, qui a commencé son travail en annonçant son retrait temporaire du nord du Kosovo contrôlé par les Serbes, devra donner de la voix et asseoir son autorité, ou bien elle risque de perdre beaucoup de sa crédibilité.

Les politiciens devraient regarder en arrière et se rappeler le Kosovo en juin 1999, quand l’Onu qui arrivait avait dû surmonter le double défi que posait la Serbie - qui essayait alors de conserver une sorte de gouvernement résiduel à Pristina - et l’Armée de libération du Kosovo - qui tentait de s’emparer du pouvoir partout sur le territoire.

L’Onu est parvenue dans une certaine mesure à relever ces deux défis. Reste à savoir si l’Eulex, le BCI et le gouvernement du Kosovo auront autant de succès cette fois-ci.

 

 

Kosovo : la Russie absente du Groupe de pilotage international ?
Traduit par Belgzim Kamberi
Publié dans la presse : 26 février 2008
Mise en ligne : vendredi 29 février 2008

Instituée dans le cadre du plan Ahtisaari, la plus haute autorité internationale pour le Kosovo se met en place ces jours-ci. Baptisée Groupe de pilotage international, elle devrait compter dans ses rangs une dizaine de pays. Sa composition devrait être rendue publique prochainement mais plusieurs sources indiquent que la Russie n’en fera pas partie.

Selon les plans confidentiels occidentaux, la composition du Groupe de pilotage international (International Steering Group, ISG) devrait bientôt être connue, quelques jours après la proclamation d’indépendance du Kosovo par l’Assemblée nationale de Priština.

Cette organisation sera non seulement la plus haute autorité internationale sur place, mais aussi celle devant laquelle devra répondre le Représentant civil international (ICR) qui devrait être le diplomate hollandais Peter Feith, jusqu’ici Représentant spécial de l’Union européenne (EUSR).

L’ISG a été institué dans le cadre de la proposition générale du président Martti Ahtisaari (mars 2007) établissant que l’organisation serait composée des États-Unis, de la Grande-Bretagne, de l’Allemagne, de la France, de l’Italie, de la Russie (en tant que pays du Groupe de contact), de l’Union européenne et de l’Otan.

Cette composition est identique à celle des « pouvoirs de Bonn », ou plus haute instance internationale administrant la Bosnie-Herzégovine après les accords de Dayton en novembre 1995.

Malgré tout, la composition initialement prévue pour le Groupe de pilotage international observera quelques changements puisque, depuis le printemps dernier, la Russie s’est opposée continuellement au plan Ahtisaari et qu’elle a rendu impossible le vote en faveur d’une nouvelle résolution du Conseil de sécurité de l’Onu (cinq propositions de résolution euro-américaine ont été refusées par la Russie).

Dernièrement Moscou s’est également opposée à la décision de l’Assemblée nationale pour (re)proclamer l’indépendance, ainsi qu’à sa reconnaissance de la part de nombreux pays occidentaux.

Puisqu’il n’y a aucune chance pour que la Russie soit intégrée dans l’ISG, selon les sources diplomatiques internationales, et que les grandes puissances occidentales ont pesé de tout leur poids dans la résolution de la question du Kosovo, le sentiment général suggère aujourd’hui que la composition de l’ISG doive s’élargir aux États de bonne volonté qui ont contribué et qui contribueront politiquement et économiquement à la stabilisation de l’État du Kosovo.

Ainsi, selon les informations dont dispose Zëri, outre les États-Unis, la Grande-Bretagne, la France, l’Allemagne et l’Italie, l’ISG devrait également compter dans ses rangs la Suède, l’Autriche, la Finlande, le Japon, la Suisse et les autres pays qui voudraient faire partie de la haute instance internationale dont le mandat repose sur des bases périodiques. Le but ? Évaluer au mieux le travail de l’ICR et l’avancée de la mise en œuvre du plan Ahtisaari.

Selon la Proposition initiale de l’ex-P résident finlandais, l’ICR devrait disposer d’un mandat de deux ans pour mettre en place le plan de l’Envoyé spécial du Secrétaire général de l’Onu. Il est prévu que l’ICR fasse un rapport à l’ISG tous les six mois.

Initialement, l’ICR aurait dû obtenir, lors de sa nommination, le soutien du Conseil de sécurité de l’Onu, mais désormais une telle chose ne sera pas revendiquée. Pourtant, si de cette façon le problème de la composition de l’ISG est dépassé, on ignore quel sera le sort de la mission de l’OSCE au Kosovo, qui, selon le plan Ahtisaari, devrait être une mission séparée dont le chef devrait être membre du Comité de coordination, avec le chef de l’IMP (mission militaire) et celui de l’Eulex (Yves de Kermabon), qui sera dirigée par Peter Feith.

Ces dernières semaines, des messages contradictoires ont été lancés par Belgrade et Moscou en ce qui concerne la mission de l’OSCE au Kosovo. Si la Russie et la Serbie s’y opposent, alors cette mission ne pourra pas continuer son travail pour assister à la démocratisation de la société kosovare.

Quoi qu’il en soit, on s’attend à ce que soit très prochainement nommé comme ICR le diplomate hollandais Peter Feith pour que puisse débuter ensuite la phase de transition du transfert de compétences de la Minuk aux autorités du Kosovo. À la fin de cette période de 120 jours, la Minuk devrait quitter le Kosovo, alors que l’ICR et l’Eulex seront les autorités civiles internationales et l’IMP (Mission militaire) la continuation de la KFOR.

 

 

http://balkans.courriers.info/article9843.html

Koha Ditore
Kosovo : 120 jours pour installer la mission européenne
Traduit par Nerimane Kamberi
Publié dans la presse : 21 février 2008
Mise en ligne : samedi 23 février 2008

Le compte à rebours est désormais lancé. L’Union européenne dispose de 120 jours pour installer la mission Eulex, qui prendra le relais de la Minuk au Kosovo. Celle-ci disposera de compétences réduites, dans les domaines de la police, de la justice et de la protection des minorités. Le gouvernement de Pristina s’est engagé à pleinement collaborer, contrairement aux Serbes du Kosovo qui ne reconnaissent pas la légalité de cette mission.

Par Fatmir Aliu

(Image JPEG) Contrairement à son chef, Javier Solana, le représentant international de l’Union européenne (UE) au Kosovo, Peter Feith, a félicité le jeune État kosovar pour son indépendance. Il a déclaré avoir commencé son travail au Kosovo depuis le mercredi 20 février, ce qui correspond pratiquement à la date symbolique qui marque le début d’une période de 120 jours de transition entre l’arrivée de la mission européenne et le départ de la Minuk. Le représentant de l’UE a aussi déclaré que 1.800 personnes de la mission européenne allaient arriver au Kosovo dans les prochaines semaines. Cette présence internationale sera répartie sur tout le territoire du Kosovo.

« Nous serons présents dans tout le Kosovo, y compris au nord de Mitrovica. Nous n’avons pas l’intention de nous retirer du Nord », a-t-il déclaré après de premières entrevues avec les plus hauts représentants politiques de l’État kosovar.

Ceux-ci ont rappelé encore une fois qu’ils tiendront leur promesse de collaborer avec la nouvelle mission civile internationale. Le Président Fatmir Sejdiu a déclaré que cette mission serait une « aide » pour le Kosovo, comme prévue avec la communauté internationale. « Cette mission va nous aider à intégrer les structures euro-atlantiques. »

Selon le plan de Martti Ahtisaari, l’UE au Kosovo aura la mission de surveiller et d’observer l’application des dispositions prévues par le rapport. Les Européens s’occuperont en particulier de la justice, de la police, des douanes et du respect des droits des minorités, en particulier de ceux des Serbes.

Sur ces questions, le Premier ministre Hashim Thaçi a déclaré que le gouvernement était déterminé à collaborer pleinement avec la mission européenne. « Nous allons collaborer étroitement, dans l’intérêt de l’État, pour faire avancer l’économie, la démocratie, la loi, l’ordre... Nous aurons des priorités communes. »

Peter Feith a estimé qu’avec cette mission, le Kosovo pourrait concrétiser ses aspirations à intégrer l’Union européenne, une question primordiale pour l’avenir du pays.

Selon Peter Feith, la mission de l’UE ne doit pas être vue comme une mission qui va remplacer la Minuk.

« “Protectorat” n’est ni le mot, ni le terme adéquat. Le transfert des responsabilités de la Minuk va se faire vers les institutions kosovares et non vers nous. Nous sommes au Kosovo en qualité de conseiller, pas en qualité d’occupant. »

Le chef de la mission européenne au Kosovo a déclaré que tous les Kosovars devaient travailler à la création d’un climat favorable aux minorités et à leur intégration dans la nouvelle vie au Kosovo. Sur cet aspect, il a affirmé que la présence de l’Union européenne dans le Nord du Kosovo n’était « ni une menace pour les Serbes du Kosovo, ni pour la façon dont ils sont habitués à vivre ». C’est pourquoi, selon Peter Feith, le rôle du gouvernement du Kosovo est très important pour rapprocher autour de lui la minorité serbe. Il a ensuite souligné que ce gouvernement comptait déjà deux ministres serbes. [...]

 

RADIO FREE EUROPE/RADIO LIBERTY, PRAGUE, CZECH REPUBLIC
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RFE/RL NEWSLINE Vol. 12, No. 34, Part II, 20 February 2008

BORDER POSTS ATTACKED IN KOSOVA. Kosovar Serbs opposed to Kosova's declaration of independence on February 19 attacked two border posts on the border with Serbia, prompting NATO peacekeepers to intervene for the first time. Up to 3,000 people were in the crowd that burned down a post at Jarinje and another thousand set fire to a border crossing at Brnjak, near the town of Zubin Potok. Makeshift buildings at both sites were toppled. No one was injured, but staff at the posts -- members of UN and Kosovo's multiethnic police and customs service -- were forced to flee and, in the case of Brnjak, to take refuge in a tunnel. The NATO-led international force, KFOR, then intervened and airlifted staff to safety. KFOR has set up checkpoints, and called in reinforcements from elsewhere in Kosova. The incidents appear to have been triggered by reports that Kosovar Albanian officials were set to assume control of checkpoints and border crossings in the area. Many of the protesters reportedly came from Mitrovica, Kosova's second city. Mitrovica has been the site of a number of other incidents in recent days, during which, according to local and international media, a number of symbols of the international presence in Kosova were also attacked, including vehicles belonging to the UN Mission and a UN courthouse in Mitrovica, at which a grenade was thrown on February 17. Two other grenades hit deserted homes. Thousands of Kosovar Serbs have protested against Kosova's declaration of independence in Mitrovica. AG

EU FOREIGN-POLICY CHIEF VISITS KOSOVA. Javier Solana, the EU's foreign-policy chief, on February 19 became the first leading international politician to visit Kosova since the contested region declared independence from Serbia. Solana met in Prishtina with Kosovar President Fatmir Sejdiu and Prime Minister Hashim Thaci. Details of the visit remain scant, but Solana publicly urged Kosova's Albanian and Serbian communities to remain peaceful. The EU's four largest powers -- Britain, France, Germany, and Italy -- have all recognized Kosova as a state. AG

GREEK EMBASSY IN MACEDONIA STONED. Greece's embassy in Skopje was stoned on February 19 by a crowd of several hundred Macedonians protesting Greece's insistence that Macedonia change its name. Several vehicles, including police cars, were damaged. Hours earlier, the UN envoy mandated to lead negotiations between Greece and Macedonia presented a fresh proposal aimed at ending the 17-year impasse. Details of the proposal were not made public. Over the past 17 years, Macedonia has used the formal designation "Former Yugoslav Republic of Macedonia" in many international forums, but the need for a lasting resolution of the dispute has become acute over the past year as Macedonia's bid for admission to NATO has come close to fruition. Macedonia hopes that NATO leaders will in April invite it to join the alliance, while Greece has threatened to veto its possible membership. AG

 

http://balkans.courriers.info/article9853.html

Osservatorio sui Balcani
La Bulgarie reconnaîtra l’indépendance du Kosovo
Traduit par Mandi Gueguen
Publié dans la presse : 20 février 2008
Mise en ligne : lundi 25 février 2008

Malgré ses réticences de départ, Sofia reconnaîtra dans les semaines à venir l’indépendance du Kosovo et participera à la mission de police et de justice de l’Union européenne, baptisée Eulex. Un changement de position qui laisse ouverte la question de la minorité bulgare vivant sur place.

Par Tanya Mangalakova

« La Bulgarie établira des relations avec les autorités kosovares d’ici quelques semaines », a déclaré le ministre bulgare des Affaires étrangères, Ivailo Kalfin, le 18 février à Bruxelles, lors d’une rencontre avec ses homologues de l’Union européenne portant sur la déclaration unilatérale d’indépendance du Parlement de Priština.

« La reconnaissance viendra en harmonie avec la législation du pays », a-t-il précisé. « Une telle décision dépendra de l’évolution de la situation au Kosovo dans les semaines qui suivront. »

Il s’agit d’un cas sui generis, et cela ne devrait pas constituer de précédent pour d’autres cas similaires en Europe. L’indépendance du Kosovo est une conséquence de la dissolution de la Yougoslavie, qui a été accompagnée par une longue période d’administration et de contrôle par des puissances étrangères.

Selon le quotidien 24 chassa, la reconnaissance pourrait être effective fin mars. Le président bulgare Georgi Parvanov a déclaré que son pays ne devait pas s’empresser de reconnaître le Kosovo et que la position de Sofia dépendrait d’une série de facteurs, dont la mise en œuvre du plan Ahtisaari et le respect des droits de l’homme et des personnes d’origine bulgare qui vivent dans cette province.

Le Premier ministre Sergei Stanishev a affirmé que, pour la Bulgarie, il était important que l’Union européenne maintienne ses portes ouvertes à la Serbie.

Sofia participera à la mission Eulex avec trente hommes et selon les médias locaux, c’est le Bulgare Vihar Cherkezov qui sera à la tête des ressources humaines de la future mission civile et de police. Un consulat bulgare ouvrira par ailleurs ses portes à Priština.

Lors de la dernière rencontre des ministres européens à Bruxelles, les autorités de Sofia avaient affirmé que la Bulgarie avait fait de son mieux pour trouver une position commune sur le Kosovo parmi les États membres, même si, naturellement, la dissension s’est fait sentir lorsqu’il a fallu prendre une décision commune. Beaucoup d’hommes politiques européens ont déclaré que la reconnaissance serait une décision qui reviendrait à chaque État.

À l’instar de l’Espagne, la Grèce, la Roumanie, Chypre et la Slovaquie, la Bulgarie a dès le départ affiché des réticences sur la reconnaissance du Kosovo. Mais le lendemain de la proclamation de l’indépendance, elle s’est alignée sur la position des principaux pays de l’UE.

« L’indépendance du Kosovo était inévitable »

La majorité des hommes politiques et analystes du pays considèrent l’indépendance du Kosovo comme un événement inévitable. Parmi eux, Solomon Passy, chef du Comité politique international, a affirmé qu’il avait déjà prédit la séparation du Kosovo il y a dix ans. « Il s’agit d’une réalité à laquelle nous ne pouvons ni ne devons échapper », a-t-il récemment déclaré lors d’un entretien accordé à 24 chassa.

Selon l’eurodéputé socialiste Evgueni Kirilov, la Bulgarie devrait prendre son temps pour reconnaître le Kosovo. « La meilleure option pour le Kosovo était qu’il reste sous le protectorat de l’UE jusqu’à ce que les pays des Balkans occidentaux entrent dans l’Union européenne », a-t-il déclaré à la presse.

Plamen Yuroukov, leader de l’Union des forces démocratiques, soutient que le Parlement devrait discuter de la position bulgare, car la question est très délicate et extrêmement importante. Selon le Parti des citoyens pour le développement européen de la Bulgarie (GERB), dirigé par le maire de Sofia, Boyko Borissov, « la Bulgarie doit faire partie des principaux pays de l’UE à reconnaître l’indépendance du Kosovo ».

La minorité bulgare au Kosovo

De nombreux experts et politiques avertissent que l’indépendance du Kosovo ouvrira la boîte de Pandore qui provoquera bien d’autres problèmes dans les Balkans turbulents et dans le Caucase. Une semaine avant la déclaration d’indépendance kosovare, le 8 février 2008, a refait surface la question de la minorité bulgare vivant dans la province : les Gorani.

L’association culturelle éducative Ogniste, l’association Rodolubetz et le Comité Helsinki des Bulgares de Serbie ont lancé le 8 février une pétition sur Internet pour l’autonomie culturelle et administrative de la minorité bulgare. Plus de 550 Bulgares du pays et de la diaspora ont répondu à cet appel.

« Il existe des citoyens appartenant à l’ethnie bulgare au Kosovo et qui préservent depuis des siècles leur identité, leurs traditions et leur langue. Il existe deux ONG bulgares inscrites dans la province administrée par les Nations unies. Nos compatriotes vivent des provocations au quotidien. À ce jour, cinquante-deux attentats ont eu lieu dans la zone de Gora au Kosovo, sans qu’aucun coupable n’ait été désigné ni arrêté. Bientôt le Kosovo deviendra indépendant sous l’égide de la communauté internationale. Les Bulgares du Kosovo cherchent désespérément l’aide des institutions de Bulgarie pour la protection de leurs droits. »

La ligne politique de Sofia à l’égard de la minorité bulgare au Kosovo n’est pas claire. Bien qu’il y ait cinq bourses d’étude pour les étudiants bulgares du Kosovo, presqu’aucun jeune Bulgare venant du Kosovo n’étudie à l’université en Bulgarie. Les Gorani doivent attendre trois ans pour obtenir la nationalité bulgare. La pétition insiste sur la nécessité de faciliter la procédure concernant l’acquisition de la nationalité et la politique d’intégration culturelle et économique en Bulgarie, permis de travail et carte de séjour pour accéder au marché du travail local.

Les journalistes bulgares écrivent depuis le Kosovo sur une communauté de langue bulgare qui habite dans la région de la Gora et de la upa près de Prizren. « Les autorités de Sofia devraient se donner les moyens et faire pression pour protéger les intérêts des Bulgares du Kosovo, surtout au moment où Priština prépare une nouvelle Constitution, qui contiendra certainement des articles sur les minorités, y compris la minorité bulgare », ont déclaré les représentants des associations Gorani au quotidien Standart.

Le 17 février 2008, les médias locaux ont également évoqué la visite du diplomate bulgare Nikolay Koley à Priština, près du village de Granchare, dans la région de Podgor, tout près de Prizren.

Au Parlement, seul le VMRO, parti de l’opposition de droite, s’est engagé sur cette question. « Priština doit reconnaître les droits des Bulgares du Kosovo et cela devrait être la première condition que Sofia doit poser avant de reconnaître l’indépendance de la province », a déclaré Krassimir Karakaxhanov, leader du VMRO et membre du Parlement. Selon lui, plus de 14.000 Gorani d’origine bulgare vivraient au Kosovo aujourd’hui.

 

 

RADIO FREE EUROPE/RADIO LIBERTY, PRAGUE, CZECH REPUBLIC
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RFE/RL NEWSLINE Vol. 12, No. 33, Part II, 19 February 2008

KOSOVA DECLARES INDEPENDENCE. The breakaway region of Kosova on February 17 declared independence from Serbia, a long-expected move that set off boisterous celebrations across Kosova, international media reported. In an evident bid to allay the concerns of the Serbian minority and of the international community, Kosova's leaders and parliament vowed in their declarations to abide by recommendations made in March 2007 by the UN's special envoy to the region, Martti Ahtisaari, emphasizing, in particular, their commitment to protect Kosova's ethnic minorities. The declaration was greeted with fireworks, prompted spontaneous rallies across Kosova by tens of thousands, and was celebrated with a concert in Prishtina whose centerpiece was Beethoven's "Ode to Joy," the anthem of the EU. In their statement, members of parliament underscored the European aspirations of Kosova's population, saying that, by declaring independence, they are "answering the call of the people to build a state that will reaffirm the people's will, sworn in painful and hard history, and in the willingness to promote and respect the diversity of people who seek to integrate in European bodies." Kosova's president, Fatmir Sejdiu, spoke of the contribution made by Kosovar Albanians who took up arms against the Serbian authorities in the 1990s, saying, "we will remember all those who fell for this day to come, the heroes as well as our friends and allies who helped us achieve this day." Prime Minister Hashim Thaci sought, however, to allay international concerns that Kosova's move could stoke similar secessionist sentiment around the world. "Kosova is the last station of Yugoslavia's disintegration and it does not pose any precedent for other regions elsewhere in the world," he stated. AG

SERBIA DENOUNCES KOSOVAR MOVE. Serbia's leaders responded immediately to Kosova's declaration of independence by denouncing Prishtina's move and insisting that they will do whatever they can, short of violence, to retain sovereignty over Kosova. Speaking on national television shortly after the Kosovar parliament endorsed the declaration, Serbian Prime Minister Vojislav Kostunica called on Serbs "to come together and show the whole world that we do not acknowledge the creation of a fake state on our territory." The Serbian people will never stop fighting for their freedom, he said. "As long as the Serbian people exist, Kosovo will be Serbia." Later, on February 18, Serbia said it will try to stop Kosova being recognized by other states, and recalled its ambassador from the United States, which has recognized Kosova, and threatened to recall ambassadors from any other countries that might follow suit. In his address to the nation, Kostunica was damning in his criticism of the United States, claiming that Washington is "ready to violate the international order for its own military interests." His comment echoes his repeated claims that the United States wants to create a NATO "puppet state" in Kosova. He also depicted Europe as a puppet of the United States, arguing that "America humiliated and forced the European Union to discard its basic principles. Europe bowed before America, and it will be held responsible for all the consequences that will arise from Kosovo's independence." The Serbian government has in the past couple of months drawn up plans for a response to a Kosovar declaration of independence, but there has been no indication yet what steps Serbia will take. Among the widely reported possibilities is an embargo. AG

U.S. RECOGNIZES KOSOVAR STATEHOOD...
The U.S. government has recognized Kosova as a sovereign and independent state, President George W. Bush and Secretary of State Condoleezza Rice announced on February 18. Both Rice and Bush, who is on an official trip to Africa, welcomed Prishtina's commitment to implement the plan drawn up by UN envoy Ahtisaari and "to embrace multiethnicity as a fundamental principle of good governance, and to welcome a period of international supervision." In a written statement, Rice also talked of "the special ties of friendship that have linked together the people of the United States and Kosovo." U.S. flags were among those waved by Kosovars during the celebrations that followed Kosova's declaration of independence. Rice also dismissed Russia's argument that Kosova's secession from Serbia would provide a precedent for separatists around the world. "The unusual combination of factors found in the Kosovo situation -- including the context of Yugoslavia's breakup, the history of ethnic cleansing and crimes against civilians in Kosovo, and the extended period of UN administration -- are not found elsewhere and therefore make Kosovo a special case," she said. "Kosovo cannot be seen as a precedent for any other situation in the world today. " Rice also argued that "in light of the conflicts of the 1990s, independence is the only viable option to promote stability in the region." AG

...WHILE EU DIVIDED OVER KOSOVAR INDEPENDENCE. The EU's largest states -- Britain France, Germany, and Italy -- have all said they will back the creation of a new state in Kosova, international media reported. However, a number of other EU states -- Cyprus, Romania, and Spain -- have said they reject Kosova's right to statehood, international media reported. Senior political figures from Austria, Belgium, Bulgaria, Denmark, Estonia, Finland, Hungary, Latvia, Lithuania, and Poland have all said that their countries will recognize Kosova. Speaking on February 18, British Foreign Secretary David Miliband estimated that over half of the EU's 27 states will back Kosova's independence over the next week. Swedish Foreign Minister Carl Bildt said on February 18 "this is not a race" to recognition, a statement that mirrors a general expectation that EU states will recognize Kosova as a state in waves over the coming days and weeks. French Foreign Minister Bernard Kouchner described Kosova's emergence as a state as "a great success for Europe, a great success for the Kosovars, and certainly not a defeat for the Serbs." Like Kouchner, German Foreign Minister Frank-Walter Steinmeier described Kosova's independence as an inevitability. Britain's Miliband said that Kosova's move is the "end [of] the violent and bloody conflict that has marked the western Balkans for the last 20 years." AG

PROTESTS IN SERBIA TURN VIOLENT. Hundreds of Serbs enraged by Kosova's declaration of independence clashed with police on the streets of the Serbian capital, Belgrade, on February 17. Roughly a dozen shops, a McDonald's restaurant, the Slovenian, French, and Brazilian embassies, and the offices of the Liberal Democratic Party were attacked and damaged in the protests. The U.S. Embassy was cordoned off, but it too was the target of stone-throwing demonstrators. Slovenia's embassy appears to have been attacked because it currently occupies the rotating presidency of the EU, while the Liberal Democratic Party is the only major Serbian party that does not argue that Serbia should retain sovereignty over Kosova. Police fired rubber bullets and tear gas into the crowd. In all, about 50 protesters and police officers were injured. Media reports typically described the protesters as skinheads, hardcore supporters of Belgrade's leading soccer clubs, and nationalists. Some chanted support for the Bosnian Serbs' military commander in the Bosnian civil war, Ratko Mladic, who is wanted by the UN for war crimes. Reports suggest that officials of the Democratic Party of Serbia (DSS), which is headed by Prime Minister Kostunica, were among demonstrators at a largely peaceful rally in Serbia's second city, Novi Sad. AG

UN DISCUSSES KOSOVA. At Russia's insistence, the UN Security Council met on February 17 and 18 to discuss Kosova's declaration of independence, but the two-day meeting followed predictable lines, with the three Western powers among the council's permanent members -- Britain, France, and the United States -- rejecting Russia's effort to annul Kosova's move. The fifth permanent member of the council, China, said it was "deeply concerned" at Kosova's move and called for a fresh round of bilateral talks between Belgrade and Prishtina. A similar impasse in the council last year prevented the adoption of the recommendation by UN envoy Ahtisaari that Kosova be granted "supervised independence." Among those who addressed the Security Council's emergency session were Serbian President Boris Tadic, who also met briefly with UN Secretary General Ban Ki-moon. "If you cast a blind eye to this illegal act, who guarantees to you that parts of your countries will not declare independence in the same illegal way?" Tadic told the Security Council. "Who can guarantee that a blind eye will not be cast to the violation of the charter of the United Nations, which guarantees the sovereignty and integrity of each state, when your country's turn comes up?" That argument was reportedly echoed to varying degrees by a number of other states. Chinese Ambassador Wang Guangya told reporters that Kosova's move posed a "serious challenge to the fundamental principles of international law," and the ambassadors of South Africa and Vietnam also voiced concern. AG

TADIC INAUGURATED AS SERBIAN PRESIDENT. Boris Tadic was sworn in on February 15 for a second term as Serbia's president. According to local and international media, in his inauguration speech to parliament, Tadic underscored his commitment to ensure that Serbia retains sovereignty over Kosova "as well as to protect human and minority rights and freedoms." Tadic won reelection on February 3, beating, as he did in 2004, the leader of the Serbian Radical Party (SRS), Tomislav Nikolic (see "RFE/RL Newsline," February 4, 2008). AG

IN POST-SOVIET BREAKAWAY REGIONS, EYES LOOK LONGINGLY TO KOSOVA

By Brian Whitmore

The ink has hardly dried on Kosova's independence declaration. The celebrations have barely abated in the streets of Prishtina. And already, reactions are flowing from frozen conflict zones in the former Soviet Union as if on cue.
Eduard Kokoity, the leader of Georgia's breakaway region of South Ossetia, said he intends to petition the United Nations and the CIS for independence from Georgia, arguing that his separatist enclave has "a stronger case" for statehood than Kosova. Sergei Bagapsh, president of a second Georgian breakaway region, Abkhazia, said he plans to make a similar appeal, adding "the situation with Kosovo is a precedent." The two appeared at a joint press conference in Moscow on February 18 to make their case. The parliament of Moldova's separatist Transdniester region is widely expected to make a similar announcement.
"It is our firm belief that there should be a universal approach to all these conflicts," Bagapsh said. "And if anybody thinks that Abkhazia, South Ossetia, or Transdniester will stop this process [toward independence] after the issue of Kosovo's recognition has been resolved, they are wrong."
Separatist leaders in Georgia and Moldova, as well as their backers in Moscow, have long said that Kosova's independence would set a precedent for them to achieve statehood as well. Do they have a point? Can the Kosova model be repeated in South Ossetia, Chechnya, Transdniester, or elsewhere?
Analysts point out that the specifics of the Kosova case make it a very poor model for other regions. "I think that it is extremely difficult to compare the former Yugoslavia with any other part of the world. The breakup of the former Yugoslavia was unique in itself," says Sabine Freizer, Europe program director for the Brussels-based International Crisis Group. Freizer adds that the era of Serbian strongman Slobodan Milosevic, with "the atrocities, the ethnic cleansing, the massive displacements, [and] the massive human rights violations" was "very specific" in its brutality.
The cases are also different from the standpoint of international law, due to the 1999 NATO air war against Serbia, and the United Nations resolution that followed the conflict. "We have a UN Security Council resolution, Resolution 1244, which opens the possibility for a change of status in the Kosovo case," Freizer says. "We don't have any resolution that calls into question the territorial integrity of Georgia, for example. So this makes the case very different."
Freizer says the one important lesson other breakaway territories can learn from the Kosova experience is that it pays dividends to cooperate with the international community and make oneself appear worthy of independence. Since becoming a UN protectorate in 1999, Prishtina has labored to develop democratic institutions and to respect international norms.
"The one lesson that I would maybe take from the Kosovo experience is that the best that [these territories] can do to get their case understood internationally is to show that they are responsible and to not make any excessive moves. To work on trying to build up their own structures, their own institutions and, most importantly, to defend the rights of minorities that are living on their territories," Freizer says. "In some ways the Kosovars have done that."
It isn't only pro-Moscow separatists that are raising the issue of Kosova in defense of their own causes. Chechen separatist officials have been more than happy to raise it as well. "We welcome the declaration of sovereignty and independence by Kosovo, and we will never question Kosovo's right to be free under any circumstances," Usman Ferzauli, foreign minister in the separatist Chechen government in exile, told RFE/RL's North Caucasus Service by telephone from Copenhagen. "Enormous bloodshed and cruelty inflicted by the Serbs...[have resulted] in Kosovo becoming a new, free, and independent state on the world map."
The Chechen situation places Moscow uncomfortably between two contradictory sentiments. While it has done little to dampen separatist sentiments in territories affecting its neighbors, it has staunchly rejected the Kosova model for its own breakaway conflicts like that in Chechnya. Indeed, analysts have pointed out, the Kremlin is entering perilous and unpredictable territory by raising the issue of a Kosova precedent. For this reason, Freizer says she does not expect Moscow to press the issue very hard. "Russia is taking a risk by saying that Kosovo is now a case that is going to set a precedent in other parts of the former Soviet space," Freizer says. "They risk having this go beyond Abkhazia, South Ossetia, and Transdniester -- and perhaps even Nagorno-Karabakh -- to their own territory of the Russian Federation, to Chechnya or other parts of the North Caucasus."
Officials of other CIS states with breakaway conflicts are, not surprisingly, far from enthusiastic about the Kosovo declaration. In Georgia, authorities have rejected any comparison between its breakaway enclaves and Kosova, adding that they have no plans to recognize the former Serbian territory. "Georgia is not planning to assume any position in relation to Kosovo, nor is it going to recognize it," Temur Iakobashvili, Georgia's state minister for reintegration, tells RFE/RL's Georgian Service. "This process has evolved independently from us, and it's important that we stop looking for parallels between Kosovo and conflicts that exist in Georgia. Such parallels don't exist, and the sooner we forget the word 'Kosovo' the better it will be for us, as well as for the Abkhaz and the Russians. Georgia is not going to recognize Kosovo -- this is not in our interests -- just like I think Russia is not going to recognize Abkhazia and South Ossetia."
Then there is Azerbaijan, which has spent a decade-and-a-half engaged in a protracted conflict with Armenia over Nagorno-Karabakh, an ethnic-Armenian enclave located within Azerbaijani territory that functions as a de facto independent republic with its own provisional government. Baku fears Yerevan may use the Kosovo precedent during talks on Karabakh to upset the ongoing peace process between Azerbaijan and Armenia. To that end, Azerbaijani Foreign Ministry spokesman Khazar Ibrahim said Baku will not recognize Kosova, calling Prishtina's move "against the principles of international law and illegal."

 

http://www.aacl.com:80/email_blast/aacl_independence.htm


Hon. Joseph J. DioGuardi

   President

Shirley A. Cloyes

   Balkan Affairs Adviser

 

For Immediate Release

Contact:  AACL (914) 671-8583

 

THE ALBANIAN AMERICAN CIVIC LEAGUE APPLAUDS KOSOVA'S DECLARATION OF INDEPENDENCE

 

CALLS ON THE U.S.GOVERNMENT TO RECOGNIZE THE NEW STATE IMMEDIATELY

 

NEW YORK, February 18, 2008-The Albanian American Civic League, founded in 1989 by former U.S. Congressman Joe DioGuardi and a board of Albanian Americans, applauds Kosova's declaration of independence yesterday, and calls on the U.S. government to recognize the new state immediately.  The Civic League, led by DioGuardi and Balkan Affairs Adviser Shirley Cloyes DioGuardi, has worked for almost twenty years with the U.S. Congress to change American foreign policy to bring independence to Kosova and equal rights to Albanians throughout the Balkans.

 

From the onset of Slobodan Milosevic's occupation of Kosova in 1989 to the early days of the war in 1998, the world watched and waited while two million Kosovar Albanians were brutalized and then subjected to genocide by Serbian forces under dictator Slobodan Milosevic.  Throughout, the Civic League aggressively challenged the U.S. State Department's inaction and insensitivity to the crisis in Kosova through Congressional resolutions and floor statements, Congressional hearings, and rallies in Washington and at the United Nations in New York City .  "By working with our friends in the U.S. Congress, including Congressmen Tom Lantos, Henry Hyde, Ben Gilman, and Dana Rohrabacher, and Senators Joe Biden and John McCain, we prevented the criminalization of the Kosova Liberation Army, played a role in the indictment and extradition of Milosevic to the War Crimes Tribunal in The Hague, pressed for the NATO bombing campaign that led to the liberation of Kosova from Serbia in June 1999, and finally convinced the State Department that Kosova's independence was the only way to bring peace and stability to the Balkans," Shirley Cloyes DioGuardi said today. 

 

She added that, "Now that independence is assured, Kosovar Albanians will finally be free of the fear of genocide; Kosova Serbs will be relinquished from Belgrade's pressure to isolate themselves and will finally integrate themselves into the new state; and both the 92 percent Albanian majority and minority populations of Serbs, Roma, Turks, Egyptians, and Ashkalli will be able to take on the major task of overcoming the country's poverty."

 

Former Congressman Joe DioGuardi introduced the first Congressional resolution for the protection of the human rights of the large Albanian minority in the former Yugoslavia , especially for the autonomous Albanian province of Kosova , as a U.S. Congressman in 1986, and again in 1987, when Slobodan Milosevic came to power on a campaign of anti-Albanian racism."  Later, after leaving the House, he urged the first Bush administration to support Kosova's declared independence in 1992, with the introduction of a resolution sponsored by the late Chairman of the House Committee on Foreign Affairs, Tom Lantos. 

 

DioGuardi said today that, "Kosova's declaration of independence from the barbaric tyranny of war criminal Slobodan Milosevic and his successors, who are still in power in Serbia, was a choice example of the universally recognized right of self-determination under international law, much like the thirteen American colonies did in 1776 to free themselves from the English tyrant, King George the III."

 

He said further that, "Kosova's declaration is the final gasp in the dissolution of the failed Communist State of Yugoslavia and is the first step in a future Southeast Europe where all men and women are treated equally and enjoy their fair share of human, civil, economic, and political rights under international law.  This is not only in the vital interests of the Albanian people, but also of the United States, which sees the recognition of Kosova as a new beginning for our largest trading partner, Europe-wholly democratic, integrated, and free of tyranny once and for all."

 

http://balkans.courriers.info/article9813.html

Le Courrier des Balkans
La communauté internationale divisée sur la reconnaissance du Kosovo
Mise en ligne : lundi 18 février 2008

Le lendemain de la déclaration d’indépendance du Kosovo, quelles sont les réactions de la communauté internationale ? Face à la ferme opposition de la Serbie et de la Russie, les États-Unis et d’autres pays ont d’ores et déjà exprimé leur intention de reconnaître le nouvel État autoproclamé. Tandis que le Conseil de sécurité de l’ONU doit à nouveau se réunir afin de trouver une position commune, l’UE a renoncé à un consensus et déclaré chaque pays libre de reconnaître ou non l’État de manière bilatérale.

Par Gabrielle Naudé

« La Serbie ne reconnaîtra jamais l’indépendance du Kosovo-et-Metohija »

Hier 17 décembre, le Président de la Serbie Boris Tadić a déclaré que la Serbie ferait tout ce qui est en son pouvoir pour annuler la déclaration illégale d’indépendance du Kosovo que la Serbie ne reconnaîtrait jamais. Il a également dit que les autorités de Belgrade avaient demandé aux institutions internationales au Kosovo « d’annuler cet acte qui représente une violation flagrante du droit international », et a demandé instamment à l’administration sortante de l’ONU au Kosovo et aux forces de maintien de la paix de l’OTAN d’« assurer la sécurité des Serbes et des non-Albanais » et « de leurs foyers et de nos sites sacrés ».

Le Premier ministre Vojislav Koštunica a quant à lui déclaré dans une allocution télévisée à la nation que « la déclaration unilatérale de l’État factice du Kosovo représente l’acte final d’une politique initiée en 1999 avec l’agression de l’OTAN ». « L’Amérique a humilié et forcé l’Union européenne à faire fi de ses principes fondamentaux. L’Europe s’est inclinée devant l’Amérique, et sera tenue pour responsable pour toutes les conséquences qui surgiront de l’indépendance du Kosovo », a-t-il ajouté. Le Premier ministre a dit que le gouvernement de Belgrade avait d’ores et déjà « annulé tous les documents visant à créer l’État factice du Kosovo sur le sol serbe », et qu’il ne reconnaîtrait jamais la mission de l’Union européenne prévue au Kosovo (EULEX).

Aujourd’hui 18 décembre, le président du Parlement de Serbie, Oliver Đulić, a fixé la première séance extraordinaire du Parlement pour 20 heures ce soir. Au cours de cette séance, les députés vont discuter la proposition du Parlement de confirmer la décision adoptée par le gouvernement de Serbie le 14 février, qui annule tout acte ou action des institutions provisoires d’administration autonome du Kosovo concernant la proclamation d’indépendance unilatérale du Kosovo.

Par ailleurs, le ministère de l’Intérieur de Serbie a annoncé avoir lancé une procédure criminelle à l’encontre des trois dirigeants principaux du Kosovo : Hashim Thaçi (Premier ministre), Fatmir Sejdiu (Président) et Jakup Krasniqi (président du Parlement). Les chefs d’accusation invoqués sont les suivants : « le 17 février à Pristina, Thaçi, Sejdiu et Krasniqi ont organisé la proclamation de l’État factice du Kosovo sur le territoire de la Serbie, et ont ainsi commis un crime sérieux contre l’ordre constitutionnel et la sécurité de la Serbie selon l’Article 321, paragraphe 1, en lien avec l’acte criminel de violation de l’intégrité territoriale selon l’Article 307, paragraphe 1 du Code pénal de la République de Serbie ». « Selon l’Article 8 de la Constitution de la République de Serbie, le territoire de la République de Serbie est intégral et indivisible, et la frontière de la République de Serbie est inviolable et peut être modifiée exclusivement selon la procédure prescrite pour la modification de la Constitution », ajoute le communiqué.

Pas de position commune au Conseil de sécurité des Nations Unies

Le Conseil de sécurité des Nations Unies s’était réuni dans la nuit à la demande de la Russie, qui demandait l’annulation de la proclamation d’indépendance par le Kosovo, déclarant qu’il n’y avait pas de fondement pour changer la résolution de 1999 sur le statut du Kosovo, qui met le Kosovo sous administration de l’ONU.

Sept États occidentaux, parmi lesquels les États-Unis, le Royaume-Uni, la Belgique et la France, avaient fait une déclaration disant que la situation avait évolué. Le Président des États-Unis George W. Bush a déclaré que « les Kosovars sont maintenant indépendants », mais que la reconnaissance du Kosovo serait guidée par un plan mené par l’ONU.

De son côté, la Russie a indiqué que la reconnaissance occidentale d’un Kosovo indépendant pourrait avoir des implications au niveau de sécessions des régions de l’Abkhazie et de l’Ossétie du Sud en Géorgie.

Enfin, la Chine a exprimé sa « grande préoccupation » concernant la déclaration d’indépendance du Kosovo, incitant vivement à réouvrir les pourparlers avec la Serbie.

Le Conseil de sécurité n’ayant pas pu dégager de position commune sur la question, une seconde session d’urgence doit se tenir plus tard dans la journée de lundi.

L’Union européenne divisée échoue à élaborer une position commune

Aujourd’hui, les ministres des affaires étrangères des pays de l’Union européenne se sont réunis à Bruxelles afin de déterminer une position commune sur la question. La présidence slovène a annoncé, après une journée d’intenses discussions, que les pays membres étaient libres de décider individuellement s’ils allaient reconnaître ou non l’indépendance du Kosovo.

Une vingtaine de pays de l’Union sont susceptibles de le faire rapidement malgré l’opposition de la Serbie et de la Russie, parmi lesquels la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni et l’Italie. Les ministres des affaires étrangères de ces quatre pays ont annoncé leur intention de manière coordonnée à Bruxelles devant la presse.

« Nous avons l’intention de reconnaître le Kosovo », a déclaré le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner. « Le président (Nicolas Sarkozy) a écrit en ce sens au président kosovar. La lettre va partir dès ce soir », a-t-il ajouté. Pour Kouchner, l’indépendance du Kosovo est « un grand succès pour l’Europe, un grand succès pour les Kosovars et certainement pas un échec pour les Serbes ».

« Je peux annoncer notre intention de procéder à la reconnaissance du Kosovo », lui a fait écho son homologue Italien Massimo D’Alema.

Pour sa part, le ministre des Affaires étrangères allemand Frank-Walter Steinmeier a souligné que l’indépendance du Kosovo était inévitable : « une solution négociée pour le Kosovo n’était pas possible. C’est pourquoi nous ne pouvons pas échapper à cet événement ».

Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Miliband, a déclaré qu’il était « fondamental que l’Europe montre un véritable leadership dans la façon d’assurer que la paix et la stabilité soient à l’ordre du jour dans les Balkans occidentaux ». « Il y a des décisions importantes pour l’ensemble de l’Europe sur comment nous allons mettre un terme aux conflits violents et sanglants qui ont marqué les Balkans pendant les vingt dernières années », a-t-il ajouté.

Par contre, certains pays s’opposent catégoriquement à la reconnaissance de cette indépendance, soucieux d’éviter des tentations séparatistes sur leur propre territoire, comme Chypre, l’Espagne, la Grèce, la Roumanie, la Bulgarie et la Slovaquie.

Envoi de la mission civile de l’UE, Eulex

« Aucune violence ne devrait être tolérée dans la région », a déclaré le commissaire à l’Élargissement, Olli Rehn.

Malgré ses divisions, l’UE a décidé l’envoi au Kosovo d’une mission civile, qui sera composée de 2.000 policiers, magistrats et administrateurs civils, et qui aura pour tâche de bâtir un État de droit au Kosovo (mission EULEX). Il faudra plusieurs semaines pour déployer cette mission de l’UE, qui sera dirigée par le Néerlandais Pieter Feith.

Les autres États du monde

Le Premier ministre kosovar Hashim Thaçi avait affirmé vendredi que quelques 100 pays reconnaîtraient l’indépendance du Kosovo aussitôt qu’elle serait proclamée.

« Nous avons des confirmations de quelques 100 pays du monde qui sont prêts à reconnaître l’indépendance immédiatement après la proclamation », avait indiqué aux journalistes M. Thaçi.

À l’heure actuelle, en plus des pays ayant manifesté leur intention de reconnaître l’indépendance du Kosovo dans les prochains jours, le nouvel État a été formellement reconnu par l’Afghanistan, et les États-Unis.

 

http://balkans.courriers.info/article9814.html

Fakti
Macédoine : le BDI appelle à reconnaître le Kosovo, le gouvernement temporise
Traduit par Afrim Jashari
Publié dans la presse : 18 février 2008
Mise en ligne : mardi 19 février 2008

Quand la Macédoine reconnaîtra-t-elle l’indépendance du Kosovo ? Si l’Union démocratique pour l’intégration (BDI) propose une action immédiate, le gouvernement se contente pour l’instant d’observer la situation : un œil sur Belgrade, un œil sur Bruxelles. Dans les rangs politiques albanais, c’est l’euphorie.

Par Arben Zeqiri

Ce 17 février, le gouvernement macédonien a déclaré surveiller attentivement les événements dans la région et les conséquences de la déclaration d’indépendance du Kosovo. « La Macédoine suit le développement des événements en cours, avec acuité, attention et sérieux », a affirmé le porte-parole du gouvernement Ivica Bocevski, sans néanmoins donner plus d’informations concrètes. « Dans notre prise de décision, nous allons prendre en compte les intérêts des citoyens, de l’État et de la Macédoine, comme tout pays sérieux », a-t-il ajouté.

Tito Petkovski, président du NSDP [1] - membre de la coalition gouvernementale - invite de son côté le gouvernement à ne pas se presser en ce qui concerne la reconnaissance du Kosovo. Selon lui, la Macédoine doit conserver une politique équilibrée sur la question. Il souligne également la nécessité de préserver les intérêts du pays.

« La Macédoine doit rester dans le groupe des pays qui observent l’atmosphère générale à Priština et à Belgrade, tout en respectant les décisions de la communauté internationale, de l’Union européenne et des États-Unis », a insisté Tito Petkovski. Il souligne que la Macédoine n’a pas déterminé de politique précise en ce qui concerne la question kosovare [2].

  

Des rangs de l’opposition, le BDI [3] a appelé à une reconnaissance du Kosovo dès l’approbation de la déclaration d’indépendance par le Parlement de Priština. Le BDI a envoyé une lettre en ce sens au Président macédonien Branko Crvenkovski, ainsi qu’au Parlement et au gouvernement macédoniens. Le BDI a également félicité les dirigeants et le peuple du Kosovo pour avoir réalisé une indépendance attendue depuis un siècle.

Le Parti démocratique des Albanais (PDSh), membre de la coalition gouvernementale, avait invité dimanche les citoyens albanais de Macédoine à s’abstenir de toute manifestation publique et de toute utilisation d’armes à feu. « Des réjouissances dans le cadre familial correspondront au mode d’expression civilisé de notre peuple. Nous montrerons notre soutien au parcours du Kosovo vers l’OTAN et l’Union européenne tout en nous abstenant de rejoindre les manifestations publiques et d’utiliser des armes à feu », a-t-on pu lire sur le communiqué du PDSh.

Toujours dans les rangs de la coalition, le Parti pour la prospérité démocratique (PPD) a salué l’indépendance du Kosovo, soulignant que cela réalisait la volonté du peuple kosovar. « Nous sommes sûrs que le nouvel État, la République du Kosovo, va faire preuve de tolérance, de capacités démocratiques et d’un fonctionnement institutionnel dont tous ses citoyens bénéficieront », ont déclaré les représentants du PPD.

Le président du parti Alternative nationale (AK), Harun Aliu, a lui aussi envoyé un télégramme de félicitations au Premier ministre kosovar, Hashim Thaçi. Le texte de ce télégramme affirme que, du poste de dirigeant de l’UÇK à celui de Premier ministre déclarant l’indépendance, le trajet de Hashim Thaçi n’est pas dû au hasard mais au mérite de ses compagnons d’armes.

Dans de nombreuses villes de Macédoine, la fête a commencé dès vendredi et s’est prolongée tout le week-end.

[1] NSDP : Nouveau parti social démocrate.

[2] Lire à ce propos Indépendance du Kosovo : silence en Macédoine.

[3] L’Union démocratique pour l’intégration (BDI) est le principal parti albanais de l’opposition.

 

 

http://balkans.courriers.info/article9797.html

Shekulli
En Albanie, les cœurs battent à l’unisson de la joie kosovare
Traduit par Mandi Gueguen
Publié dans la presse : 17 février 2008
Mise en ligne : dimanche 17 février 2008

En ce jour de la déclaration de l’indépendance du Kosovo, un tour des villes d’Albanie, où des manifestations festives sont organisées partout pour célébrer l’événement en communion avec la joie des Kosovars : Elbasan, Shkodra, Lushnja, Gjirokastra, Fier, Korça et le poste-frontière de Qafe-Thane où la circulation s’intensifie en direction de Prishtina.

À Elbasan

Installés dans cette ville après les représailles serbes dans les territoires albanais, elles étaient 35 familles kosovares il y a 80 ans. La région aux alentours d’Elbasan compte aujourd’hui 200 familles descendant de celles-là. Leur intégration a été rapide et leurs relations avec les habitants d’Elbasan ont été bonnes, fondées sur l’échange des traditions, us et coutumes des diverses régions albanaises. 80 ans sont passés, et de nombreux Kosovars ont disparu avant ce jour tant espéré. L’un d’entre eux, Abdyl Krasniqi, 85 ans, est heureux même s’il est malade. Chaque jour il parle à ses neveux et nièces de l’Indépendance, tout ému, il leur raconte son voyage, le premier depuis les changements démocratiques, à Gjilan, sa ville de naissance. « Vive l’indépendance du Kosovo ! », clame les larmes aux yeux le vieil homme, âgé de 4 ans lorsqu’il quitta son pays natal et qui en a gardé un amour inconditionnel et intact. Curieux, il guette toute nouveauté dans les médias en tout genre. Les discussions parmi ces Kosovars de naissance et patriotes jusqu’au plus profond d’eux-mêmes, tournent autour du drapeau. Pour eux, le drapeau des Albanais est rouge et noir, quelle que soit la décision des internationaux. « Il n’y a que ce drapeau-là qui compte pour tout Albanais, il est rouge avec l’aigle bicéphale noir déployant ses ailes au centre. C’est le drapeau qui flotte dans la nation entière. Même à l’époque du roi Zog on disait « Que le drapeau rouge et noir soit levé au Kosovo et à la Cameri ». Nous devons être heureux de ce jour, tout le mérite en revient aux États-Unis et aux Nations Unies », dit, enthousiaste, Abdyl Krasniqi.

« Le Kosovo sera toujours une partie de l’Albanie, dit Agim, un des petits-fils de la famille Krasniqi. Il ne faut pas oublier que c’est notre terre, notre patrie, ce sont des mots qui sont devenus réalité, nous sommes tristes que nos parents et nos ancêtres n’ont pas pu partager avec nous ces jours heureux pour le Kosovo ». Il raconte les premières visites après l’ouverture des frontières, la nostalgie, la douleur et le bonheur des retrouvailles avec la famille restée là-bas, les souvenirs d’enfance. Même ceux qui n’y étaient pas nés, raconte Agim, ressentent cette nostalgie et cet amour retransmis sans relâche par les parents et les grands-parents. Chez les Krasniqi et toutes les autres familles kosovares, aujourd’hui les allées et venues n’arrêtent pas, les façades des maisons sont décorées avec les drapeaux albanais. Dans le quartier la fête a déjà commencé. Ce matin un bus rempli de Kosovars partira vers Pristina pour participer à la grande fête de l’Indépendance.

Vlora revit une deuxième Indépendance

Le slogan « Vlora de l’Indépendance pour l’Indépendance du Kosovo » est affiché partout dans la ville du Sud albanais, où l’Indépendance de l’Albanie fut proclamée pour la première fois en 1912 par Ismail Bej Qemali. La ville vit à l’unisson avec les frères kosovars la proclamation de l’indépendance du Kosovo. La mairie a déclaré hier que cette indépendance que la ville fête depuis 95 ans, tous les 28 novembre, et que les frères Kosovars désirent ardemment depuis la même époque, réunit Albanais d’Albanie et Albanais du Kosovo. La fête commencera à 16h30, tous les lycéens se réuniront sur la place devant le Musée de l’Indépendance. A 17heures, d’autres élèves et citoyens et des artistes divers marcheront vers la Place du Drapeau, au centre ville où à 18 heures aura lieu une grande réunion festive pour saluer la naissance du plus jeune état européen, le Kosovo et aussi pour se réjouir de la renaissance d’un peuple, le peuple kosovar.

Shkodra organise deux jours de fête pour le Kosovo

Shkodra fêtera l’indépendance kosovare pendant deux jours. Le groupe musical de la ville a déjà commencé à jouer de la musique festive et patriotique en circulant entre les deux places principales la Place Parruca et la Place « Luigj Gurakuqi ». Le programme festif continue avec une représentation au théâtre « Migjeni » consacrée à la figure de Mère Teresa. La ville est entièrement « habillée » des drapeaux nationaux qui flottent fièrement dans les rues et sur les façades des diverses institutions. Beaucoup de restaurants et de maisons ont aussi revêtu les couleurs rouge et noir, de circonstance. Un concert festif sera organisé en fin de journée et à la tombée de la nuit des feux d’artifice éclaireront de leur bel éclat la ville albanaise du Nord.

Lushnja déploie des drapeaux et des slogans de vœux

Des drapeaux rouge et noir et des banderoles où figurent les vœux des Albanais aux Kosovars pour ce beau jour d’indépendance. Les symboles nationaux affichés partout témoignent de la joie des Albanais de voir leurs frères Kosovars si heureux. Des concerts et autres événements festifs sont prévus dans toute la ville. Le maire, Albert Sanxhaku, affirme que les habitants de Lushnja vivent de tout leur cœur cet événement historique au Kosovo. « L’indépendance du Kosovo appartient à tous les Albanais », dit-il. Hier, de nombreux habitants de Lushnja sont partis au Kosovo. Ils ont voulu assister au moment historique de la proclamation. Ce sont les habitants eux-mêmes qui ont voulu fêter l’événement dans les rues de la ville et sur la place principale. Les drapeaux flottent partout, si le drapeau de l’indépendance est levé au Kosovo, tous les Albanais, où qu’ils soient, le vivront comme si l’indépendance du Kosovo était la leur, affirment presque à l’unisson les habitants de Lushnja.

Gjirokastra : en direct avec le Kosovo

À Gjirokastra, on fête aussi l’indépendance kosovare. Le maire, Flamur Bime, a déclaré que les activités festives commenceront le soir, avec la participation de nombreux groupes polyphoniques locaux, des pièces théâtrales, des lectures... Un écran géant sera installé au centre ville pour permettre aux citoyens de suivre en direct la cérémonie de la proclamation de l’indépendance de la capitale kosovare. « Pour la première fois tous les Albanais se réjouiront, sans distinction de leurs sensibilités politiques, de l’indépendance du Kosovo », affirme le maire. Des feux d’artifices seront tirés du point le plus haut de la ville. La mairie a pris des mesures pour remplacer une plaque abîmée, posée au château de Gjirokastra par les Kosovars qui y avaient habité pendant leur séjour en mars-juin 1999, pour remercier la ville de son accueil chaleureux.

Le rêve kosovar, fête à Fier

À Fier, une grande fête populaire réunit grands et petits pour communier avec l’accomplissement du rêve séculaire des Kosovars et de tous les Albanais. Comme toutes les autres villes albanaises, l’habit de fête rouge et noir est de mise. L’ensemble « Myzeqeja » est mobilisé pour gratifier de ses belles chansons et danses la joie collective. À l’époque de la guerre, la ville avait accueilli 29.000 citoyens kosovars. À l’époque une trentaine d’organisations nationales et internationales, des ONG et autres associations étaient venues apporter leur aide aux pouvoirs locaux pour installer les familles kosovares.

À Korça, la fête continuera même lundi

La proclamation de l’indépendance du Kosovo est à l’ordre du jour dans la ville de Korça, elle aussi en habits de fête avec des drapeaux bicolores et de nombreuses pancartes qui affichent la joie kosovare partagée par les Albanais. La fête commencera ici dès 11 heures du matin, bien que la bande des musiciens de la ville a déjà débuté de jouer hier soir en installant une atmosphère festive et patriotique. Ils joueront lundi pour clore les festivités l’Hymne du Drapeau, puis le chœur traditionnel de Korça « Lira » chantera depuis le jardin public où trône le monument du patriote albanais Themistokli Germenji.

À Qafe-Thane, le trafic s’intensifie vers Prishtina

Au poste douanier de Qafe-Thane, le flux des voyageurs en direction de Pristina s’intensifie. Des voitures décorées du drapeau bicolore n’arrêtent pas de passer. « C’est un grand jour, le rêve de nos frères kosovars est en train de réaliser », affirme Blendi Yshmeraj d’Elbasan. Le commandant du poste douanier, Temo Hodaj, souligne que tout se passe dans le calme et la normalité, le poste frontalier macédonien en face a pris toutes les mesures pour que la circulation ne soit pas perturbée. Dans la ville de Pogradec, l’atmosphère de joie est palpable partout. La mairie n’a pas organisé de concerts particuliers, mais les propriétaires des bars et restaurants de la ville se sont mis au goût du jour, la fête symbolisée par l’affichage des symboles nationaux.

 

 

http://balkans.courriers.info:80/article9805.html

BIRN
Le Kosovo a déclaré son indépendance
Traduit par Gabrielle Naudé
Publié dans la presse : 17 février 2008
Mise en ligne : dimanche 17 février 2008

Le Parlement du Kosovo a déclaré ce dimanche que la région était un nouveau pays, dans une initiative attendue de longue date et qui marque la poursuite de la dissolution de l’ex-Yougoslavie dans des États balkaniques ethniques.

Par Labinot Lutolli

« À travers cette déclaration, nous déclarons que le Kosovo est un État indépendant », affirmait le document signé par tous les députés présents. Selon les termes de ce document, les législateurs « ont répondu à l’appel du peuple à construire un État qui réaffirmera la volonté du peuple, par un serment empreint d’une histoire douloureuse et dure, et de la volonté de promouvoir et respecter la diversité des peuples qui aspirent à l’intégration européenne ».

Dans la rue, des milliers d’Albanais du Kosovo scandaient des chants de célébration tandis que l’Assemblée votait pour approuver la déclaration d’indépendance.

« C’est un grand jour », dit un un vieil homme, pleurant de joie. « Toute ma vie, j’ai attendu ceci. »

La rue principale de Pristina, rue Mère Teresa, était bondée de foules attendant à l’extérieur du Parlement. Certains regardaient l’événément non loin de là sur des téléviseurs. S’est joint à la célébration William Walker, l’ancien chef de la mission de vérification pour l’OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) qui avait rapporté le massacre de civils albanais du Kosovo par les Serbes en 1999.

« C’est un peu trop tard. Ceci aurait dû se produire en 1999 », a dit Walker.

Plusieurs pays de l’Union européenne ainsi que les États-Unis avaient dit qu’ils reconnaîtraient immédiatement l’indépendance du Kosovo. Les officiels serbes avaient juré que Belgrade ne reconnaîtrait jamais le Kosovo comme un État indépendant. Belgrade est soutenu par la Russie dans son opposition à la perte d’un territoire que les Serbes considèrent comme le berceau de leur propre culture.

Dans leur allocution au Parlement, le Président Fatmir Sejdiu et le Premier ministre Hashim Thaçi ont rappelé les épreuves que le Kosovo avait endurées afin de parvenir à l’indépendance.

« Nous nous souviendrons de tous ceux qui sont tombés pour qu’arrive ce jour, les héros ainsi que nos frères et allilés qui nous ont aidés à réaliser ce jour », a dit Sejdiu juste avant l’approbation de la déclaration.

« Le Kosovo est la dernière étape de la désintégration de la Yougoslavie et il ne crée pas un précédent pour d’autres régions ailleurs dans le monde », disait la déclaration d’indépendance lue par Thaçi.

Les dirigeants du Kosovo ont assuré que le nouvel État serait une démocratie garantissant les droits et libertés des minorités, en particulier ceux des Serbes vivant au Kosovo.

 

http://balkans.courriers.info/article9796.html

BIRN
Le Kosovo ouvre un nouveau chapitre de l’histoire entre Serbes et Albanais
Traduit par Jacqueline Dérens
Publié dans la presse : 17 février 2008
Mise en ligne : dimanche 17 février 2008
 

Au cours d’une conférence de presse tenue samedi 16 février, le Premier ministre d’Albanie Sali Berisha a déclaré que l’indépendance du Kosovo ouvrait un nouveau chapitre dans les relations entre les Serbes et les Albanais, en dépit d’une histoire commune difficile.

Pour Sali Berisha, la déclaration d’indépendance du Kosovo est aussi importante que la déclaration d’indépendance de l’Albanie en 1912.

« La déclaration d’indépendance du Kosovo met un terme à l’histoire coloniale des Balkans », a déclaré Sali Berisha, ajoutant qu’une nouvelle ère de paix, de stabilité et d’intégration allait commencer pour toute la région.

« Les nations serbe et albanaise ont devant elles un chemin à suivre, le chemin vers l’intégration européenne, chemin dans lequel nous sommes fermement engagés. »

L’Albanie soutient fermement l’indépendance du Kosovo, mais le Président Bamir Topi a récemment déclaré, au cours d’une visite à Pristina, que son pays ne serait pas le premier pays du monde à reconnaître officiellement le nouvel État, un geste qui sera fait plus probablement par les États-Unis et certains pays de l’Union européenne.

Les hommes politiques de l’Albanie ont rejeté l’idée d’unification avec le Kosovo, en prenant pour argument que la région tout entière sera unie quand tous ses pays seront intégrés dans l’Union européenne.

En octobre 1991, l’Albanie avait été le seul pays à reconnaître la république auto-proclamée du Kosovo, qui à l’époque était sous le contrôle serbe de la Fédération yougoslave en désintégration.

 

http://balkans.courriers.info/article9793.html

Vijesti
Indépendance du Kosovo : le Monténégro entre minorité albanaise et partis pro-serbes
Traduit par Jasna Andjelić
Publié dans la presse : 16 février 2008
Mise en ligne : samedi 16 février 2008

Tandis que le chef de l’Union démocratique des Albanais (DUA) et le ministre de l’Intérieur invitent les Albanais du Monténégro à fêter l’indépendance chez eux, les partis politiques pro-serbes ont convenu d’apporter leur soutien à la Serbie, et de se rendre ensemble à Kosovska Mitrovica le 17 février.

Soyez heureux ou tristes, mais restez chez vous

Par N.R. Beta /Mina

Le ministre de l’Intérieur du Monténégro, Jusuf Kalamperović, a exprimé hier son accord avec l’invitation du chef de l’Union démocratique des Albanais (DUA) du Monténégro, Ferhat Dinosha adressée aux Albanais du pays. Il leur a demandé de fêter dans le cadre familial la proclamation de l’indépendance du Kosovo qui a été annoncée, ajoutant que tous ceux qui s’y opposent devraient faire la même chose. « Si quelqu’un est heureux à cause de la proclamation de l’indépendance du Kosovo, qu’il fasse la fête en famille, et de même, si quelqu’un est malheureux pour la même raison, il ne devrait pas démontrer on mécontentement en dehors de sa maison », a dit le ministre Kalamperović à l’agence Beta dans son commentaire de l’appel lancé par Ferhat Dinosha.

Le chef du DUA a dit hier que cet événement provoquerait « la joie et la fête pour les Albanais où qu’ils habitent ». Il a ajouté que les Albanais du Monténégro devaient « démontrer leur dignité dans ces moments historiques de façon à ce que leur fête ne soit désagréable aux autres ». « Nos voisins doivent comprendre nos justes sentiments qui ne nuiront absolument pas aux efforts communs sur la sauvegarde de la tolérance multiethnique, la coexistence et la paix au Monténégro », a dit Ferhat Dinosha à l’agence Mina en promettant de faire son possible pour que le Kosovo devienne un bon voisin du Monténégro.

Jusuf Kalaperović a dit qu’il n’y avait pas d’indices d’éventuelles protestations sur le sujet au Monténégro, mais que certaines mesures de prudence ont été entreprises. « Je ne m’attends pas à de grandes protestations, ni à l’euphorie, ni à des mouvements le long des frontières avec la Serbie et le Kosovo », a dit le ministre de l’intérieur. Il a estimé que la situation au Monténégro était stable et qu’il n’y avait pas d’indices d’instabilité, que ce soit dans les régions habités par les Albanais ou d’autres régions du Monténégro.

La vice-ministre des affaires étrangères, Irena Radović, a dit que le Monténégro ne se précipitera pas dans le cas de l’éventuelle proclamation de l’indépendance du Kosovo. Elle a communiqué à l’agnece Beta que le Monténégro tiendra compte de ses perspectives et intérêts européens et euro-atlantiques ainsi que de la stabilité régionale.

Le directeur de l’Institut pour les réfugiés du Monténégro, Zeljko Sofranac, a dit hier, lors de la réunion avec Paraskeva Badescu, chef du bureau de l’OSCE pour le Monténégro, que les institutions monténégrines suivront la situation au Kosovo de manière adéquate pour réagir de la façon la plus convenable et conforme au droit international et aux intérêts du Monténégro.

Partir à Kosovska Mitrovica « pour soutenir le peuple serbe et l’intégrité de la Serbie »

Par V.Z.

Les dirigeants des partis politiques pro-serbes du Parlement du Monténégro partiront demain, le jour de la proclamation annoncée de l’indépendance du Kosovo, à Kosovska Mitrovica « pour soutenir le peuple serbe et l’intégrité de la Serbie ».

Sur la base d’une initiative du Conseil populaire serbe (SNV), les représentants des partis politiques et des ONG pro-serbes ont convenu d’activités communes de soutien à la sauvegarde du Kosovo par la Serbie (Parti populaire serbe - SNS, Parti socialiste populaire - SNP, Parti du peuple - NS, Parti démocratique serbe - DSS, Parti des radicaux serbes - SRS et Parti démocratique de l’unité - DSJ). Leur communiqué de presse indique leur position commune selon laquelle la reconnaissance de l’indépendance du Kosovo représenterait une grave infraction au droit international, à la Charte de l’ONU, à la Résolution 1244 du Conseil de sécurité de l’ONU et à l’acte final de Helsinki.

Momčilo Vuksanović, un des leaders du SNV, a dit hier à Vijesti que tous ces partis politiques ont confirmé que leurs représentants partiront pour Kosovska Mitrovica, mais il n’a pas pu préciser les noms, parce que c’était aux partis de les indiquer. « Nous allons nous retrouver sur place avec les représentants des partis politiques des Parlements de la Serbie et de la Republika Srpska et nous allons probablement convenir d’une stratégie commune d’assistance à l’unité de la Serbie », a dit Vuksanović.

Momčilo Vuksanović a indiqué que le Mouvement pour le changement (PZP) n’a pas été invité aux entretiens sur l’action commune parce qu’ils ne s’attendaient pas à ce que les représentants de ce parti acceptent d’y participer. Cependant, tous les intéressés à ces activités sont bienvenus, a-t-il souligné.

 


 

RADIO FREE EUROPE/RADIO LIBERTY, PRAGUE, CZECH REPUBLIC
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RFE/RL NEWSLINE Vol. 12, No. 32, Part II, 15 February 2008

STAGE IS SET FOR KOSOVA'S INDEPENDENCE. Ljubisa Georgievski, who is the speaker of the Macedonian parliament, said in Ljubljana on February 14 that his country will take the same course of action as the EU if Kosova declares independence, RFE/RL's South Slavic and Albanian Languages Service reported. In Moscow, Vladimir Putin said on February 14 at his last annual press conference as president that independence for Kosova would be "immoral and illegal," kremlin.ru reported. He added that the EU should be "ashamed" for supporting independence for Kosova while denying it to northern Cyprus for nearly 40 years. In Banja Luka, Bosnian Serb Prime Minister Milorad Dodik said on February 14 that a declaration of independence by Kosova will not lead to unrest in the Bosnian Serb entity, adding that any disturbance of the peace there would be "counterproductive," RFE/RL's South Slavic and Albanian Languages Service reported. As expected, the Serbian government adopted a measure on February 14 to "annul" any declaration of independence in Prishtina, RFE/RL's South Slavic and Albanian Languages Service reported (see "RFE/RL Newsline," February 14, 2008, and "RFE/RL Balkan Report," February 13, 2008). In Prishtina, Kosovar Justice Minister Nekibe Kelmendi called the measure "nonsense" and intended for Serbian domestic consumption. The Belgrade daily "Glas javnosti" on February 14 quoted Serbian Prime Minister Vojislav Kostunica as saying that "there would be no greater humiliation for Serbia if it, in any way, signed or agreed in some indirect way to this puppet state" of an independent Kosova. President Boris Tadic, who is slated to be inaugurated for his second term on February 15, said on February 14 that "a European future for Serbia has no alternative, but neither is there an alternative to the defense of territorial integrity," news agencies reported. Tadic previously ruled out any military "solution" to the Kosova question. Serbian Foreign Minister Vuk Jeremic said in New York on February 14 that the government adopted a program of measures it will take in response to Kosova's declaration of independence and with regard to countries that recognize the new state. He said that those measures are a "state secret." Serbian Radical Party leader and defeated presidential candidate Tomislav Nikolic said in Belgrade on February 14 that Tadic and Kostunica should announce a major protest rally of 1 million Serbs in the capital for the coming week. PM

U.S. SAYS KOSOVA 'WILL NEVER AGAIN BE RULED FROM BELGRADE.
' Serbian Foreign Minister Jeremic said at a special closed-door session of the UN Security Council on February 14 that "Serbia is going to use all political, all diplomatic, and all economic measures [against Kosovar independence]...and spread them over time in order to [first] of all impede and then ultimately reverse this illegitimate act of secession," RFE/RL's South Slavic and Albanian Languages Service reported. He nonetheless added that Serbia is prepared "to die" for Kosova. He stressed that a declaration of independence by Kosova will lead to numerous similar moves by unspecified territories around the globe. Russian Ambassador to the UN Vitaly Churkin said that "we have some members of the [UN Security] Council who are pursuing a certain policy vis-?-vis Kosovo, it is the United States and some members of the European Union. In the Security Council, among other members of the Security Council, they do not have any support at all." He argued that most members want an unspecified "negotiated solution." But U.S. Deputy Ambassador to the UN Alejandro Wolff said that the "U.S. position on this is clear.... We believe...supervised independence is the appropriate way to proceed to ensure the well being [and] future of all Kosovars and Serbs, and to see both, Kosovo and Serbia, on the path to Euro-Atlantic institutions." Wolff argued that "the Kosovo situation is unique. It has its history, and we can't forget or ignore that history. And it's the consequences of the ethnic-cleansing policies of [the late Serbian leader] Slobodan Milosevic and his government which ensured that Kosovo would never again be ruled from Belgrade." PM

 

http://balkans.courriers.info/article9781.html

24 Orë Lajme / Gazeta Panorama
L’indépendance du Kosovo vue d’Albanie : un jour historique
Traduit par Mandi Gueguen
Publié dans la presse : 14 février 2008
Mise en ligne : dimanche 17 février 2008

Pour la politique albanaise, l’indépendance imminente du Kosovo est considérée comme particulièrement importante, le résultat d’un processus historique, et un jour attendu depuis 1912. Orë Lajme et Gazeta Panorama ont recueilli les réactions et engagements de députés et du ministre des Affaires étrangères d’Albanie à la veille de la déclaration d’indépendance du Kosovo.

Politique albanaise : l’indépendance du Kosovo, l’acte le plus important depuis 1912

24 Orë Lajme

Par L.K.

Pour la politique albanaise, l’indépendance imminente du Kosovo est considérée comme particulièrement importante, non seulement pour ce pays mais aussi pour tous les autres pays constitués d’ethnies diverses. Nos hommes politiques font beaucoup référence au contexte historique de cet événement, sans trop se demander si notre pays est réellement prêt à assumer les diverses conséquences d’un tel acte, positives et négatives, comme par exemple l’aide concrète apportée dans le cas d’un éventuel embargo serbe. Le républicain Arian Madhi a émis quelques réserves dans son discours sur l’indépendance du Kosovo, bien qu’il se dise fort heureux de cet événement marquant pour tous les Albanais attendu depuis longtemps. Le leader du parti social-démocrate, Skënder Gjinushi, a souligné que l’indépendance du Kosovo est en œuvre depuis 1999, après l’accord de Rambouillet. Il a précisé que cette indépendance vient enfin réparer un vraie erreur historique et qu’elle marque aussi une chance pour que les Balkans ne soient plus un « baril de poudre » mais qu’ils deviennent réellement un partenaire économique, politique et social de l’Europe unie.

Le député démocrate Ferdinand Xhaferri pense que l’attitude de la Serbie est formalisée, car l’indépendance du Kosovo date depuis le moment de l’arrivée de l’OTAN sur son territoire. Le député de la LSI (Ligue socialiste pour l’intégration) Pellumb Xhufi a considéré l’indépendance kosovare comme un vrai début pour le peuple du Kosovo, un grand défi pour la classe politique qui prendra enfin ses responsabilités. Il a aussi souligné que cela améliorera encore les rapports avec l’UE et les États-Unis, bien que ce ne sera certainement pas la solution à tous les problèmes du Kosovo en tant que tout jeune État.

Le leader du parti Alliance démocratique a considéré que c’était le jour le plus heureux pour l’Albanie depuis 1912, date de la proclamation à Vlora de l’indépendance de l’Albanie, par Ismail Bej Qemali. Il s’agit pour lui aussi d’une injustice historique qui prend fin près d’un siècle plus tard et d’une récompense bien méritée pour la détermination séculaire des Kosovars.

Comment l’Albanie réagit-elle à la veille de l’indépendance kosovare ?

L’Albanie soutiendra la première le Kosovo et prendra les mesures nécessaires pour faire face à un éventuel embargo de la Serbie envers le Kosovo, après la déclaration de l’indépendance de ce dernier.

Gazeta Panorama

Le ministre des Affaires étrangères, Lulzim Basha, a fait connaître la position de l’Albanie dans le cas d’un embargo serbe envers le Kosovo, lors d’une interview donnée à la BBC, après la rencontre avec son homologue britannique, le Secrétaire des Affaires étrangères David Miliband. Si la Serbie déclarait l’embargo, l’Albanie agirait pour préserver les liens physiques et commerciaux avec le Kosovo. Le ministre albanais estime que ce nouvel État balkanique ne serait en rien isolé par une éventuelle attitude serbe de rejet.

BBC : Quel était le sujet de votre discussion lors de la rencontre avec le Secrétaire des Affaires étrangères, David Miliband, à propos du Kosovo ?

Le ministre des Affaires étrangèresd'Albanie, Lulzim Basha (Image JPEG) Lulzim Basha (L.B) : Nous avons eu une longue discussion sur les préparations des institutions politiques à Pristina, mais aussi les préparatifs au niveau national, de manière à ce que la proclamation de l’indépendance du Kosovo et les événements qui vont suivre puissent servir ultérieurement au maintien de la stabilité et de la paix dans la région. Ce qui est vraiment important, c’est aussi le fait qu’ils devront suivre un objectif d’ouverture des autorités kosovares pour assurer la sécurité de tous les citoyens du Kosovo, en particulier celle de la minorité serbe, car le Kosovo indépendant sera la maison de tous ceux qui le considèrent comme tel, elle est une chance non seulement pour les Kosovars, citoyens du Kosovo, mais aussi pour toute la région, pour libérer les énergies positives et pour quitter définitivement le passé.

BBC : Dans ce cadre, M. Miliband vous a-t-il précisé les attentes britanniques à l’égard de l’Albanie avant et après la proclamation de l’indépendance kosovare ?

L.B : Bien sûr nous avons évoqué le rôle de l’Albanie dans ce processus. Je pense que la discussion sur toutes les opportunités offertes par l’Albanie en cette semaine critique et même par la suite, était inévitable. De cette manière, l’Albanie s’assure la continuité du soutien et des efforts de la communauté internationale pour que le calme règne dans les Balkans et pour qu’il progresse vers la perspective européenne et euro-atlantique. Nous avons évoqué en particulier le rôle de l’Albanie comme une force de modération, comme la voix de la raison, d’une influence positive à Pristina et à un niveau plus large régional. Nous avons aussi parlé de la nécessité de respecter les droits des minorités, mais aussi de la tolérance mutuelle religieuse et interethnique qui caractérise historiquement l’Albanie et le modèle qu’elle incarne dans les Balkans.

BBC : La Serbie risque d’opposer un embargo économique à l’indépendance du Kosovo. Quelle sera la réaction concrète de l’Albanie dans cette éventualité ?

L.B : L’embargo déclaré ou supposé est en premier lieu une mesure plutôt dirigée vers l’opinion publique serbe. En tant que telle, ses répercussions sur le Kosovo, si ce rythme se poursuit, sera minimal. Le Kosovo est entouré d’autres voisins qui se sont préparés à maintenir les liens avec le Kosovo, la libre circulation des personnes, des marchandises et des services. L’Albanie a prévu ses mesures concrètes. J’ai été en visite officielle très récemment à Pristina pour transmettre entre autres le message de soutien du Premier ministre Berisha. Il a assuré le gouvernement kosovar que l’Albanie a déjà pris des mesures et poursuivra dans cette voie pour conserver libres les lignes de communication avec le Kosovo, comme les transports, l’énergie, etc. Les autorités de Pristina ont aussi eu des contacts étroits avec les autorités de Skopje et de Podgorica. Si les Serbes choisissent la voie de l’embargo, pour faire pression sur le Kosovo, ce sera malheureux car l’image internationale de la Serbie serait ternie. Puis, cela nuirait aussi à l’économie serbe, car le Kosovo sera soutenu par tous ses voisins pour affronter cette situation.

BBC : Est-ce qu’un Kosovo indépendant non reconnu par la Serbie nuira aux relations diplomatiques entre cette dernière et l’Albanie ?

L.B : L’Albanie continue à soutenir un programme d’émancipation dans les Balkans, pour entretenir de bonnes relations de voisinage, dont la Serbie fait partie, bien que nos positions respectives à l’égard du Kosovo soient à l’opposé. Nous croyons aussi que l’avenir du Kosovo, comme celui de tout autre pays balkanique, est européen et euro-atlantique. Bien sûr chaque pays fera ses choix dans ce cheminement et affrontera ses propres défis. Nous ne souhaitons ni ne voulons que nos relations avec Belgrade se détériorent. Nous espérons qu’il y aura un engagement constructif avec la Serbie afin de servir toujours et encore la paix et la stabilité dans la région, et d’avoir le même objectif en perspective, l’intégration européenne et euro-atlantique de toute la région.

 

 

 

 

http://balkans.courriers.info/article9783.html

BIRN
Indépendance du Kosovo : Tirana rejette l’idée d’une Grande Albanie
Traduit par Stéphane Surprenant
Publié dans la presse : 13 février 2008
Mise en ligne : lundi 18 février 2008

Dans la perspective de la déclaration d’indépendance du Kosovo, les politiciens albanais ont rejeté catégoriquement toute idée d’unification avec le Kosovo, en vue de la réalisation d’une Grande Albanie. Ils ont au contraire abondé dans le sens de l’intégration euro-atlantique et des trois « non » proposés par le Groupe de contact : non à l’unification du Kosovo avec un autre pays, non à la partition et non au retour à la situation qui prévalait avant 1999.

Par Ergys Gjencaj

Alors que l’indépendance du Kosovo se profilait à l’horizon, les politiciens albanais se sont empressés de rejeter toute idée d’unification avec ce qui serait bientôt le plus jeune État du monde. Tirana s’est prononcée très clairement sur le fait que la création d’une Grande Albanie, qui réunirait les Albanais des deux pays, nuirait au projet d’intégration à l’Union européenne (UE) de l’Albanie, du Kosovo et de la région toute entière.

Les politiciens albanais - tant du gouvernement que de l’opposition - ont plutôt apporté leur soutien total au plan présenté par l’ancien Envoyé spécial de l’ONU Martti Ahtisaari, qui prévoyait une indépendance sous supervision internationale pour le Kosovo. Toute perspective de rapprochement futur avec les Albanais du Kosovo fera, selon Tirana, partie du processus d’intégration au sein de l’UE.

Mais même sans cet agenda européen, qui pèse déjà lourdement dans la balance, il existe d’autres raisons pour lesquelles l’Albanie se méfie de toute unification avec le Kosovo, dont la moindre n’est pas le risque de voir apparaître une rivalité entre les deux centres du pouvoir, Tirana et Pristina.

Tout cela explique les réticences de Tirana vis-à-vis de la notion de Grande Albanie. D’ailleurs, dans le passé, Belgrade a souvent accusé Tirana d’inciter à la rébellion au Kosovo afin justement de créer cette Grande Albanie. Les accusations de Belgrade portaient sur le plan présumé de réunir en un seul et unique État non seulement les Albanais d’Albanie et du Kosovo, mais aussi éventuellement ceux de Macédoine, du Monténégro et de Grèce.

Consciente que l’indépendance du Kosovo repose sur la bonne volonté de la communauté internationale, l’Albanie a fait preuve de beaucoup de prudence et a souscrit à la politique suivante : être un « acteur » plutôt qu’un « facteur » dans le processus de détermination du statut futur de la province.

Lors de sa première visite au Kosovo à titre de chef d’État le mois dernier, le Président Bamir Topi a réitéré sa position en déclarant que le Kosovo devrait proclamer son indépendance en tenant compte des facteurs internationaux - c’est-à-dire des États-Unis et de l’UE. Il a aussi évoqué la prudence de Tirana en ce qui concerne le moment de reconnaître l’indépendance du Kosovo, ce qui sous-entend que l’Albanie attendra que les États-Unis et les pays européens fassent le premier pas. « Nous serons certainement parmi les premiers à le faire, mais je pense que nous ne serons pas les premiers... Cependant, dans nos cœurs et dans nos âmes, nous serons les premiers », a dit Bamir Topi aux journalistes après sa visite des bureaux de la MINUK, l’administration de l’ONU qui gouverne la province depuis 1999, à Pristina.

Le Président Topi a réaffirmé que l’Albanie respecterait les frontières nationales quand le Kosovo proclamera son indépendance et exprimé le souhait que « la Serbie ne soit plus l’otage de scénarios nationalistes », et même qu’elle reconnaisse un jour le nouveau statut d’un État du Kosovo.

Prec Zogaj, président du Comité aux relations extérieures du Parlement albanais, voit dans la déclaration d’indépendance du Kosovo le point culminant de tout un chapitre de l’histoire de la région. « Nous avons été loyaux dans notre déclaration conjointe avec l’UE et les États-Unis en réaffirmant les trois « non », aujourd’hui célèbres : non à l’unification du Kosovo avec un autre pays, non à la partition et non au retour à la situation qui prévalait avant 1999 », a-t-il résumé. Il faisait ainsi référence aux principes proposés à l’origine par le Groupe de contact qui comprend cinq puissances occidentales (États-Unis, Grande-Bretagne, France, Allemagne, Italie) et la Russie.

Prec 
Zogaj croit qu’à l’ère de l’intégration européenne et de la mondialisation, les États fondés sur une base ethnique sont un anachronisme qui génère surtout des tensions et n’a pour résultat que d’alimenter ceux qui veulent empêcher la résolution définitive de la question du Kosovo. « Quoi qu’il arrive, nous ne devrons pas tomber dans ce piège », a-t-il prévenu.

Du côté de l’opposition, l’ancien Premier ministre Ilir Meta pense également que le Kosovo et l’Albanie ne devraient pas être réunis. Le Chef du Mouvement socialiste pour l’intégration croit que de toute manière, cette idée et ce projet ne viennent pas des Albanais eux-mêmes au départ. « C’est une idée qui est venue de Mussolini pendant la Seconde Guerre mondiale, alors qu’il tentait de gagner des appuis au sein de la population albanaise durant l’invasion fasciste », rappelle Ilir Meta. À l’époque, l’Albanie et le Kosovo étaient en effet réunis sous l’occupation italienne.

Néanmoins, l’idée d’entretenir des liens plus étroits avec leurs cousins kosovars albanais suscite quand même un intérêt réel chez beaucoup d’Albanais. Un récent débat télévisé diffusé sur la chaîne privée TV Vizion Plus a en effet montré qu’une majorité écrasante des personnes qui y ont participé via SMS se disait en faveur d’une certaine forme d’union entre l’Albanie et le Kosovo - dans le cadre d’une intégration européenne.

Ilir Meta constate que les projets comme la « Grande Albanie » ou la « Grande Serbie » ont échoué et que la priorité de Tirana est de s’assurer que les droits des Albanais, peu importe où ils vivent, soient respectés en accord avec les plus hauts critères européens. « L’intégration à l’UE constitue le cœur de notre politique étrangère », déclare l’ancien Premier ministre. Il rappelle combien ce type de projet nationaliste, tel que mis en œuvre par Slobodan Milošević durant les années 1990, s’est révélé une tragédie pour les Balkans en entier - et pour les Serbes au premier chef.

Rester en phase avec la politique européenne est crucial pour l’Albanie à un moment où ce pays cherche à obtenir le statut de candidat à l’entrée dans l’UE. Mais d’autres considérations, d’ordre interne cette fois, entrent en ligne de compte lorsqu’il s’agit d’expliquer pourquoi la perspective d’une unification avec le Kosovo est si peu attrayante. Certains pensent qu’une Grande Albanie pourrait provoquer une rivalité pour la suprématie entre les élites politiques de Tirana et de Priština. D’autres s’inquiètent d’une rupture possible de l’équilibre entre les Guègues, les locuteurs du dialecte albanais parlé au nord et qui formeraient alors une majorité forte en cas d’union avec les Kosovars, et les Tosques, qui parlent le dialecte méridional.

Cependant, l’historien Sabri Godo ne croit pas que cette division inter-albanaise traditionnelle ait toujours une influence au XXIe siècle. « Il n’y aurait aucun bouleversement de l’équilibre entre Guègues et Tosques. Je pense plutôt que ces craintes relèvent d’une mentalité tournée vers le passé et vers des régionalismes qui appartiennent au passé. »

Quoi qu’il en soit, ces considérations internes, ainsi que les réticences à porter une part du fardeau de ce qui s’annonce comme une longue période d’hostilité de la Serbie à l’égard du Kosovo, tout cela joue contre l’idée de promouvoir l’unification avec le Kosovo.

« La perspective d’une Grande Albanie aurait des conséquences négatives sérieuses sur la stabilité interne de l’Albanie elle-même », explique Richard Eames, analyste émérite à l’Unité d’intelligence économique basée à Vienne. La question essentielle, telle que perçue à Tirana, est de démontrer à l’UE l’engagement albanais en faveur de la sécurité dans les Balkans.

La ministre de l’Intégration européenne Majlinda Bregu martèle que la position officielle de Tirana est qu’il ne devrait pas y avoir de changement aux frontières existantes dans la région après la création d’un État kosovar indépendant, ce qui selon elle contribuera à garantir la paix et la stabilité dans une région historiquement troublée. « Nous attendons la proclamation de l’indépendance du Kosovo, mais cela ne signifie en aucun cas la création d’une « Grande Albanie », précise Majlinda Bregu.

L’une des évidences communément admises mais rarement énoncées à Tirana est que l’Albanie, qui a parcouru une bonne partie de sa route vers l’intégration à l’UE, ne voudrait pas voir ce processus ralentir, ce qui se produirait inévitablement si elle devait attendre que le Kosovo comble son retard. Cela constitue aussi un argument de poids contre toute tentative d’absorber le Kosovo.

Majlinda
 Bregu assure que l’Albanie est totalement engagée dans un partenariat destiné à entretenir de bonnes relations de voisinage avec le Kosovo, et que cet engagement s’étend également à la Serbie. « L’intégration européenne demeure l’objectif principal de tous les pays de la région et, de toute façon, quand cela se réalisera, nous serons tous réunis », a-t-elle conclu.

 

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