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Spécial Roumanie

Résultats des élections présidentielles du 6 décembre 2009

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Le président roumain sortant, Traian Basescu, a obtenu sa réélection aux dépens du social-démocrate Mircea Geoana.

Selon les résultats définitifs du second tour de la présidentielle publiés lundi par la commission électorale, Basescu recueille 50,37% des voix contre 49,63% à Geoana.

Elu pour cinq ans, le vainqueur devra en effet nommer un Premier ministre chargé de former un gouvernement stable en vue de relancer les discussions avec le Fonds monétaire international (FMI) sur un prêt de 20 milliards d'euros.

La Roumanie, dont le PIB devrait fondre de 8% cette année, n'est devancée que par la Bulgarie sur la liste des Etats les plus pauvres de l'Union européenne.

Le prochain gouvernement aura pour tâche de ramener le déficit budgétaire à 5,9% du produit intérieur brut contre 7,3% cette année, en s'attaquant notamment à une profonde réforme du secteur public qui représente un tiers des emplois. La dépréciation du leu, qui a perdu 4,7% de sa valeur face à l'euro depuis janvier, est un autre motif d'inquiétude.

 

 

http://balkans.courriers.info:80/article14222.html

Le Courrier des Balkans

Présidentielle roumaine : Băsescu officiellement en tête, Geoană a crié victoire trop tôt

De notre correspondant à Bucarest
Sur la Toile :
Mise en ligne : lundi 7 décembre 2009

 

S’appuyant sur des premières estimations à la sortie des urnes excessivement serrées, le président sortant Traian Băsescu et son rival social démocrate Mircea Geoană, ont tous deux estimé, dimanche soir, qu’ils avaient gagné le second tour de la présidentielle roumaine. Selon les résultats officiels quasi définitifs communiqués, lundi matin, c’est Traian Băsescu qui l’a finalement emporté (50,43%).

Par Mehdi Chebana

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Sauf rebondissement, Traian Băsescu assurera un second mandat

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Un État, deux présidents. Voilà un scénario qui aurait pu inspirer Eugène Ionesco, le maître de l’absurde. La scène se passe en Roumanie, un pays durement touché par la crise économique et paralysé, depuis deux mois, par une forte instabilité politique. Dimanche soir, alors que 18 millions d’électeurs attendent le nom de celui qui les dirigera pendant cinq ans, coup de théâtre. Les deux candidats revendiquent la victoire.

Selon trois sondages à la sortie des urnes (Insomar, Curs et CCSB), le social démocrate Mircea Geoană, à la tête d’une large coalition anti-Băsescu ( lire par ailleurs ), bénéficie d’une courte avance sur le président sortant. Il n’en faut pas plus pour le voir crier victoire et remercier ses partisans.

« Nous avons vaincu ensemble », déclare-t-il, le visage radieux. « Notre victoire est celle de tous les citoyens qui veulent une vie meilleure. C’est une belle soirée pour la démocratie roumaine ! ».

Pourtant, au même moment, Traian Băsescu se réjouit, lui aussi, auprès de ses fidèles. « J’ai gagné, comme en 2004, je vous assure que j’ai devancé Geoană », lance-t-il. L’ancien capitaine de la marine marchande mise sur le fait que les premières estimations portaient sur les réponses des électeurs à deux heures de la clôture du scrutin et ne prenaient pas en compte le vote des dizaines de milliers de Roumains de l’étranger qui lui sont traditionnellement favorables.

Des résultats quasi définitifs en faveur du président sortant

Contrairement à ses trois concurrents qui créditaient Mircea Geoană d’une avance allant de 1,6 à 3,2 points, l’institut CSOP a annoncé une égalité parfaite entre les deux rivaux à la sortie des urnes. Avant d’affiner ses chiffres dans la soirée en faveur de Traian Băsescu (50,4%).

Ces prévisions ont été confirmées par le Bureau électoral central qui a communiqué, lundi matin, les résultats quasi définitifs pour ce scrutin. Après décompte de 95,4% des bulletins de vote, Traian Băsescu a récolté 50,43% des suffrages contre 49,57% à son rival. Il devrait donc, sauf rebondissement, décrocher un second mandat.

Sa première mission sera de nommer un premier ministre capable de mettre un terme à une grave instabilité politique, doublée d’une récession qui a contraint la Roumanie - longtemps championne de la croissance européenne - à contracter un prêt de 20 milliards d’euros auprès du Fonds monétaire international.

Devant l’enjeu du scrutin, près de 58% des électeurs roumains se sont rendus aux urnes dimanche. Un taux de participation en hausse de trois points par rapport au premier tour du 22 novembre.

 

 

http://balkans.courriers.info:80/article14217.html

Le Courrier des Balkans

Présidentielle roumaine : Băsescu, seul contre tous, décrochera-t-il un second mandat ?

De notre correspondant à Bucarest
Mise en ligne : dimanche 6 décembre 2009
En Roumanie, le second tour de l’élection présidentielle se joue, ce dimanche 6 décembre, entre le président sortant Traian Băsescu, du Parti démocrate-libéral (PD-L) et le social démocrate Mircea Geoană (PSD). Ce dernier fait figure de favori après avoir rallié les libéraux, troisième force politique du pays. L’heureux élu aura la lourde tâche de mettre un terme à l’instabilité politique et à la récession.

Par Mehdi Chebana

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Duel présidentiel : à gauche, Traian Băsescu, à droite, Mircea Geoană

 

 

 

 

 

 

 

 

Les Roumains présentent souvent leur pays comme celui « de toutes les possibilités ». Le second tour de la présidentielle qui se joue aujourd’hui le confirme un peu plus. Face au président sortant Traian Băsescu (PD-L), une alliance incongrue entre les socialistes (PSD), les libéraux (PNL), le parti de la minorité hongroise (UDMR) et la formation ultra-nationaliste Nouvelle génération (PNG) sera représentée par le social démocrate Mircea Geoană.

À l’issue du premier tour, celui-ci avait talonné Traian Băsescu, récoltant 31,15% des voix contre 32,44% à son rival. Aujourd’hui favori des sondages qui le créditent de 54% des suffrages, il compte sur le report des voix de ses alliés, et notamment celles qui sont allées au libéral Crin Antonescu (20%).

« Cette alliance est celle de la raison », soutient Maria Barna, députée sociale démocrate de Timişoara. « Elle est absolument nécessaire pour se débarrasser de Băsescu. Et puis, au fond, nos divergences avec le libéraux ne sont pas si grandes, on se retrouve sur beaucoup points. »

Pour de nombreux sympathisants libéraux, ce jour de Saint-Nicolas est pourtant loin d’être un cadeau. Beaucoup hésitent en effet à suivre la consigne de vote du parti, de peur de trahir leurs propres convictions politiques.

« Ce n’est pas tant Mircea Geoană qui me gêne mais plutôt les apparatchiks du PSD qui sont derrière lui », témoigne Bogdan, 29 ans, médecin généraliste à Bucarest. « Quand il était au pouvoir, ce parti a entretenu un clientélisme hérité du communisme qui s’est révélé très dommageable. Et pourtant, Băsescu s’est montré lui aussi incapable de gérer le pays. C’est un choix entre la peste et le choléra que je ferai au dernier moment... »

De son côté, le Parti de la Grande Roumanie (PRM, extrême droite) qui a obtenu 5,56% des voix au premier tour, a d’abord appelé ses partisans à l’abstention, estimant que la situation serait « catastrophique avec l’un ou l’autre des candidats ». Avant de se rétracter vendredi soir, par la voix de son président Vadim Tudor, en faveur de l’alliance anti-Băsescu.

Le marin contre le diplomate

Ancien capitaine de la marine marchande, Traian Băsescu (58 ans) a été élu à la tête de la Roumanie en 2004 en se posant en champion de la lutte anti-corruption. Son franc-parlé, ses coups de sang et sa grande fermeté, font de lui l’un des hommes politiques les plus populaires du pays. Il s’est fait véritablement connaître en 2000 lorsqu’il a accédé à la mairie de Bucarest.

Stigmatisé par l’ensemble de la classe politique pour son incapacité à faire des compromis, il mise aujourd’hui tout sur sa popularité.

« Je ne me sens pas isolé », a-t-il asséné pendant la campagne, conscient qu’en 2007, près de 75% des électeurs s’étaient opposés par référendum à sa destitution par le Parlement ( retrouvez notre article ). « Ne pas faire partie de la majorité PNL, PSD UDMR ne signifie pas que je suis seul. Ma majorité, c’est les Roumains ! »

La personnalité de Mircea Geaonă (51 ans) est beaucoup plus effacée. Le président du PSD, élu fin 2008 à la présidence du Sénat, est en effet davantage réputé pour ses talents de diplomates que pour sa gouaille. Ancien ambassadeur de Roumanie à Washington, ce francophile diplômé de l’ENA, a dirigé le ministère des Affaires étrangères entre 2000 et 2004. Évoluant de longues années dans l’ombre de l’ancien président roumain Ion Iliescu, il a pris la tête de sa formation en 2005.

Après une campagne agressive qui a essentiellement tournée autour de l’authenticité d’une vidéo montrant Traian Băsescu frappant un enfant lors d’un meeting en 2004, « la raison n’aura pas le droit de vote dimanche », estime l’éditorialiste du quotidien Gândul, Cristian Tudor Popescu.

« La majorité des choix sera émotionnelle avec pour critères de base "je ne supporte plus Băsescu" ou "je ne peux pas voter pour Geoană" », dit-il.

Triple crise

Quel que soit le vainqueur, en tout cas, il devra nommer un Premier ministre capable de mettre un terme à une grave instabilité politique, doublée d’une récession qui a contraint la Roumanie - longtemps championne de la croissance européenne - à contracter un prêt de 20 milliards d’euros auprès du Fonds monétaire international (FMI).

Depuis deux mois, le pays tourne ainsi avec un gouvernement désavoué et très limité dans ses pouvoirs. La coalition gouvernementale entre le PSD et le PD-L a éclaté le 1er octobre et une alliance au Parlement, entre le PSD, le PNL et l’UDMR, a fait passer une motion de censure contre le Premier ministre Emil Boc, issu du parti du président ( lire par ailleurs ). Cette alliance, prélude à la coalition emmenée aujourd’hui par Mircea Geoană, a ensuite tenté de placer le maire de Sibiu, Klaus Johannis, à la tête du gouvernement. Mais Traian Băsescu s’y est opposé.

Cette instabilité politique a poussé le FMI à bloquer le versement de la dernière tranche de son prêt en attendant une sortie de crise.

Dans la rue, les réformes sur les retraites et les salaires, engagées pour satisfaire le bailleur international, ont par ailleurs donné lieu à une contestation sans précédent depuis dix ans ( retrouvez notre article ).