Ahmed Zogu, Homme de destinée, a marqué d'une manière certaine et durable l'histoire albanaise en tant que politicien et Souverain et par le nombre et l'importance de ses réalisations.
M. Ahmed Zogu, clef de voûte de la politique albanaise à partir des années 20, était le fils d'une célèbre lignée de chefs de clan habitant les hautes terres de l'Albanie.
En effet, il convient d'ores et déjà de savoir que si le Roi Zog a su se faire accepter comme guide de la Nation par les siens c'est, en dehors du fait qu'il a prouvé lui-même qu'il était un chef, un combattant, un fin stratège et un ardent patriote, surtout parce que l'épopée de ses descendants coïncide avec l'histoire même de l'Albanie, alors dominée par un système clanique.
Le fondateur de cette remarquable lignée de chefs de clan a été Zogu Le Grand. Il vivait à Zogaj, un village dans les montagnes de la région de Kosovo, où il était né au XVè siècle.
Ardent et farouche combattant pendant de longues années, les turcs avaient même fini par le nommer gouverneur de ce district pour le faire stopper ses raids incessants. Mais, cette proposition fut refusée et le combat continua. Cependant, la position du clan devenant incertaine du fait de la supériorité numérique des Turcs, Zogu s'installa, à Selita, dans les montagnes. Dès lors, les autres tribus de la région Séli-Mati reconnurent Zogu Le Grand comme leur chef.
Après sa mort, son fils, Zogu Le Petit, lui succéda pour continuer la politique de son père contre l'envahisseur.
Toujours incapable de réduire à néant le clan insoumis, le gouvernement turque lui donna le titre héréditaire de gouverneur et reconnut l’indépendance de leur district.
Ainsi, de génération en génération, la famille Zogu resta à la tête des clans du district de Mati poursuivant la lutte pour l’indépendance totale du pays.
En 1621, Abdullah Bey Zogu, successeur de Zogu le Petit, mourut au combat pour l’indépendance nationale. Son fils, Ahmet Pasha Zogu, pris aussitôt le relais. Ensuite, vint Mahmut Pasha Zogu et, derrière lui, son fils, Xhelal Bey Zogu.
Xhelal Bey Zogu
Xhelal Bey, en 1852, prit part à la guerre contre le Monténégro en tant que commandant de 1500 soldats sélectionnés et recrutés dans les clans de Mati. Son courage, durant cette guerre, fut l’objet de l’admiration de tous.
Ali Pasha, le Grand Vizir, appela, à Constantinople, Xhelal Bey pour l'inviter à demander au Sultan plus de liberté pour le peuple albanais, "parce que je suis effrayé, dira Ali Pasha, que vos voisins, les Grecs, les Serbes et les Bulgares, veuillent dévorer votre pays. L'Empire Ottoman a toujours eu un regard spécial pour l'Albanie qui nous a fourni des hommes d'État, de vaillants commandants et généraux, des gouverneurs .... Si la Turquie perd l'Albanie, elle perdra sa position dans les Balkans".
Le Sultan se montra favorable pour accorder aux Albanais la liberté de s'éduquer dans leur langue maternelle et, accorda, dans le même temps, un don de 27.000 Livres turques-or pour construire des écoles en Albanie.
Quand, Xhelal Bey mourut, Xhemal Pasha Zogu était à l'école à Constantinople. Son frère aîné, Riza Bey, qui était gouverneur du district de Mati, prit une part active dans le mouvement national, organisé par la Ligue de Prizren, pour l'indépendance de l'Albanie.
De retour à Mati, Riza Bey fut tué et Xhemal Pasha Zogu appelé à prendre sa place malgré ses 16 ans. Très vite il gagnera la confiance de ses aînés en devenant l'instigateur d'une révolte générale pour l'indépendance de l'Albanie. Mais, il mourut, en 1911, sans voir son pays libéré. Toutefois, il laissa six filles et deux fils, dont Ahmet Zogu, le futur Roi des Albanais et le Prince Xhelal Bey Zogu (Père de Skender Zogu).
Au centre le Prince Xhelal Bey Zogu (1881-1944) à Burgayet en 1930
Ahmet Zogu est né à Burgayet, le 8 octobre 1895.
Après la mort de son père, Xhemal Pasha Zogu, il succède à la tête de cette ancienne famille du Nord, épaulé par sa mère, Sadijé Toptani, la future Reine mère. Il a, alors, treize ans et va devenir le chef de la région de Mati.
Sadije Toptani et son fils en costume
traditionnel dans les années 30
Jeune homme, il est envoyé à Constantinople, au lycée français de Galatasaray, pour ses études.
Zogu étudiant
A partir de 1911, la Turquie continuait à s'affaiblir. En effet, l'Empire ottoman avait perdu en Europe la Grèce (1830), la Sertie (1830 et 1878), la Roumanie (1856), le Monténégro, la Bulgarie (1878), la Roumélie orientale jointe à la Bulgarie (1885) et la Bosnie-Herzégovine (1908).
Il lui restait, pourtant, une bande continue de territoires allant de l'Albanie, à l'Ouest, sur l'Adriatique, à Constantinople et Andrinople, en passant par la Macédoine et la Thrace, c'est-à-dire la rive Nord de la mer Egée (Cf . cartes).
Cependant, alors que l'exaspération des chrétiens, notamment grecs, bulgares et serbes, était à son comble, du fait de la politique jeune turque de centralisation et de "turquisation", l'attitude de la Russie va être d'utiliser la puissance du sentiment anti-turc pour encourager les petits pays balkaniques à s'allier. Ainsi, sera formée une ligue des Etats balkaniques sous l'égide de la Russie. Après quoi, le 17 octobre 1912, les Etats balkaniques attaquèrent.
A l'automne 1912, les nouvelles devinrent si alarmantes que le jeune Zogu décida de quitter Constantinople pour retourner dans son pays natal.
La situation créée offrait au peuple albanais la possibilité de hâter la réalisation de son aspiration séculaire, secouer le joug ottoman et créer un Etat albanais indépendant. Mais, les projets des alliés balkaniques de partage des territoires albanais étant connus, Ismail Kemal Bey refusa toute union avec les Etats balkaniques.
Malgré ses 17 ans, Ahmet Zogu pris alors les armes contre les forces serbes et monténégrines pour obtenir l'indépendance de l'Albanie. Aussitôt, il se fera remarquer à la tête de 2.000 combattants, prenant part à la défense de la ville de Shkodra encerclée par les armées monténégrines, puis, au Sud, où il interviendra contre l'envahisseur serbe.
Lorsque la "caravane de l'indépendance", conduite par I. Kemal, arriva au port de Vlora afin de réunir une Assemblée nationale, Ahmet Zogu fut convié à prendre part, malgré son jeune âge, à la proclamation de l'indépendance de l'Albanie, le 28 novembre 1912.
Entre temps, les Turcs furent rapidement battus et, le 3 décembre, le gouvernement ottoman demanda l'armistice. Finalement, lors de la conférence de paix, réunie à Londres, une principauté d'Albanie fut créée, qui empêche la Serbie d'atteindre la mer.
En effet, c'est pour barrer à la Serbie l'accès de l'Adriatique, que l'Autriche imagina de créer entre la frontière grecque et le Monténégro une principauté indépendante d'Albanie. On sait, par ailleurs, que cette hostilité entre l'Autriche et la Serbie sera la cause de la Première guerre mondiale de 1914/1918.
Quoiqu'il en soit, l'Albanie était à la disposition des grandes puissances qui allaient décider de son destin. En effet, même si la Conférence des Ambassadeurs des six Puissances sur l'Albanie, réunie à Londres et présidée par le ministre des Affaires étrangères de Grande-Bretagne, Sir Edward Grey, reconnut, solennellement, l'indépendance de l'Albanie, elle décida, le 29 juillet 1913, que l'Albanie serait une principauté autonome, dont la neutralité serait garantie par les six Puissances. Elle institua, également, une Commission Internationale de Contrôle pour administrer le pays jusqu'à l'arrivée de son souverain qui sera choisi par les grandes puissances.
La décision finale de la Conférence, une fois confrontée aux problèmes concrets de son application pratique, se trouva donc n'être qu'un accord de principe, qui couvrait temporairement les profondes divergences divisant les Puissances et pouvait donner, ainsi, l'impression qu'on avait abouti dans les grandes lignes à un arrangement sur la question albanaise.
Essad Pacha
La C.I.C. accepta que le Pacha de Tirana aille offrir la couronne d'Albanie au prince Guillaume de Wied, neveu préféré de la Reine Elisabeth de Roumanie, dont la candidature, présentée et soutenue par l'Italie, fut acceptée le 24 novembre 1913.
Le prince Guillaume-Frédéric-Henri de Wied est né à Neuwied le 26 mars 1876. Il est le fils de Guillaume, cinquième prince de Wied, et de Marie, princesse des Pays-Bas. Il s'agit d'une des plus anciennes familles d'Allemagne occidentale.
Le prince Guillaume de Wied
et son épouse
Mais, de l'avis général, Guillaume de Wied n'était pas à la hauteur des problèmes que posait, alors, la situation en Albanie.
Cependant, le 21 février 1914, le prince de Wied recevait des mains d'Essad Pacha la couronne d'Albanie et, le 14 mars, il arrivait en Albanie sous le nom de Guillaume Ier d'Albanie.
Arrivée à Durrës du couple royal
Accompagné d'Essad Pacha
L'artillerie albanaise prête à tirer une salve
en l'honneur des nouveaux souverains
Le "Gouvernement du Prince", constitué le 17 mars, devait combler une "vacance de pouvoir" et constituer un gouvernement de coalition combinant soigneusement les différents courants. Mais, le trait le plus caractéristique de ce gouvernement est la position de tout premier plan d'Essad Pacha qui détenait les deux portefeuilles clés de la Guerre et de l'Intérieur.
Mais, le Prince n'avait pas la capacité de s'imposer comme souverain incontesté puisqu'il était venu comme "l'élu de l'Europe" et qu'il n'avait ni les qualités ni la volonté d'affronter les difficultés qui surgissaient.
Entre temps, la situation se dégrada au Sud de l'Albanie. Le 3 avril 1914, les Epirotes lançaient une grande offensive contre les Albanais attaquant Koritza et soulevant l'Epire.
Mais, le prince Guillaume, se rendant compte qu'Essad Pacha l'avait délibérément conduit dans une situation sans issue pour s'emparer du trône d'Albanie, le démissionna.
Mais, suite à l'intervention du ministre d'Italie auprès de Wied, le baron Aliotti, Essad Pacha fut conduit à bord d'un croiseur autrichien puis transféré à bord d'un vapeur italien qui le conduisit vers Brindisi.
Dans le pays, la nouvelle de la fuite du Pacha de Tirana, loin de calmer les esprits, attisa la révolte. En effet, le mouvement essadiste déclencha une nouvelle révolution. La situation allait empirer très vite. Le 23 mai, le Prince et son gouvernement se trouvèrent assiégés à Durrës sous la protection des navires des Puissances, pendant que les insurgés étendaient leur contrôle sur toute l'Albanie centrale, et tandis que les forces épirotes reprenaient leurs actions contre l'Etat albanais.
C'est à ce moment, qu'Ahmet Zogu, qui pensait avant tout à sauvegarder l'indépendance du pays, rassembla ses troupes et s'attaqua aux rebelles.
Les succès remportés par cette colonne loyaliste commandé par un jeune chef de clan de 19 ans fera retenir le nom d'Ahmet Zogu.
Et puis brusquement, l'horizon s'assombrit. La conflagration européenne menaçait. La guerre était imminente. L'attentat de Sarajevo, le 28 juin 1914, contre l'archiduc héritier de l'Empire, François-Ferdinand, et sa femme, la duchesse de Hohenberg, servira de prétexte à M. Berchtold pour entrer en guerre contre la Serbie (28 juillet 1914), conflit qui allait allumer les flammes de la guerre en Europe (4 août 1914).
Finalement, le 3 septembre 1914, après seulement six mois de règne, Le Prince annonça, dans une proclamation à son peuple, "il vaut mieux que je m'en aille pour quelque temps vers l'Ouest ...".
L'année 1914 marqua le désagrégation des Balkans par la guerre et l'une des premières pertes fut celle de la nation albanaise qui venait de naître. La Grèce occupa le Sud, l'Italie prit Valona et la Serbie s'empara du Nord avant d'être supplantée par l'Autriche-Hongrie.
Le représentant du gouvernement impérial d'Autriche, M. Auguste Kral, organisa une force de gendarmerie et une administration civile composées d'albanais et proposa une alliance à Zogu pour libérer la ville de Kruja. Mais, Zogu préféra arriver avant les troupes autrichiennes et délivrer la ville afin d'appeler les leaders nationalistes à former un gouvernement légal.
Mais, l'Autriche, qui avait d'autres plans, envoya des troupes occuper la ville d'Elbasan, où devait se tenir le Congrès, et proclama la loi martiale.
Devant la constante opposition du jeune Zogu, une commission conduite par le Prince Windischgraetz fut envoyée à Mati pour essayer de le rallier à la cause autrichienne en lui offrant le grade de colonel de l'armée impériale. Zogu accepta les honneurs mais refusa de changer son opinion à propos de l'occupation autrichienne : "l'Autriche est venue en Albanie en amie avec l'intention de repousser l'armée serbe. Toutefois, en amie, l'Autriche n'a pas le droit de s'insérer dans les affaires intérieures du pays. L'Albanie est un pays neutre et sa neutralité doit être respectée".
Aussi, étant donné l'opposition qu'il leur manifestait, les autrichiens, pour l'éloigner du pays, prirent pour prétexte le décès de l'Empereur François Joseph. A Vienne, la délégation albanaise fut reçue avec des honneurs particuliers, mais lors du départ, Zogu fut retenu et placé en résidence surveillée car sa présence en Albanie allait à l'encontre des intérêts autrichiens dans ce pays. Zogu protesta mais ses protestations furent sans effet. Ils ne le laisseront repartir dans son pays qu'après l'armistice du 11 novembre 1918.
En août 1918, l'armée autrichienne commençant à montrer des faiblesses, les Albanais passèrent à l'attaque forçant les Autrichiens à reculer.
La période 1918-1920, fut grave pour l'Albanie. En effet, à la fin de la guerre, la délégation albanaise n'avait pas été admise à représenter son pays à la Conférence de Versailles et, en novembre 1919, les Alliés décidèrent le démembrement de l'Albanie, alors occupée par les français et les italiens. Le partage devait s'effectuer entre l'Italie, la Grèce et la Yougoslavie nouvellement créée.
C'est à ce moment là que Zogu revint de son exil forcé et qu'un groupe de patriotes décida de se réunir en Congrès à Lushnja, de proclamer à nouveau l'indépendance de l'Albanie et de faire de Tirana leur capitale.
Ce congrès, réuni du 20 au 29 janvier 1920, marqua donc une date capitale dans l'histoire de l'Albanie. Il fut le point de départ d'une nouvelle poussée nationaliste, le signe du ralliement, qui regroupa les forces vives de la nation dispersée. Par ailleurs, un Conseil supérieur de quatre régents fut élu pour former un cabinet.
Les bases d'un gouvernement ainsi posées, Ahmed Zogu lancera : "nous ne permettrons pas aux ennemis de pénétrer dans nos territoires comme dans une maison sans maître. A leurs fusils et leurs canons nous opposerons les forteresses de nos corps". Puis, conformément aux directives du Gouvernement, présidé par Suleman Delvina, il partit avec ses hommes libérer l'Albanie de l'occupant italien.
Ahmed Zogu, le jeune ministre de l'Intérieur, il était âgé de 25 ans, réussira, ensuite, à faire battre en retraite les troupes italiennes, qui se réfugièrent à Vlora en juin 1920.
Le 2 septembre 1920, le dernier soldat italien quittait le territoire albanais.
Mais, pendant ce temps, les troupes serbes pénétrèrent en Albanie déclenchant une vive réaction parmi les Albanais. Le ministre de l'Intérieur, qui avait été aussi nommé Commandant en chef de l'armée albanaise, intervint énergiquement contre l'envahisseur. Après des combats acharnés qui durèrent plusieurs semaines, l'ennemi se replia.
L'Albanie, qui avait demandé, le 12 octobre, son adhésion à la Société Des Nations, avait été accueillie comme membre, le 17 décembre 1920, grâce au président américain, M. Wilson, qui souhaitait qu'elle soit indépendante.
Le 16 octobre 1921, M. Vrioni démissionnaire, était remplacé par M. Pandeli Evangjeli et Ahmed Zogu désigné Premier ministre et nommé Commandant en chef des forces armées albanaises.
A la fin d'octobre, les troupes yougoslaves attaquèrent une nouvelle fois l'Albanie mais durent se replier, Ahmed Zogu apparaissant à nouveau comme le sauveur du pays.
La Conférence des Ambassadeurs réunie à Paris, le 9 novembre 1921, reconnut le gouvernement de l'Albanie constitué en Etat souverain et indépendant.
En même temps, certains réajustements de frontières furent effectués. La Yougoslavie fut enrichie de territoires au Nord et la Grèce dut en céder au Sud. En fait, les frontières définitives de l'Albanie étaient celles établies, en 1913, par la Conférence de Londres.
La mission de A. Zogu était réussie mais le pays était sans loi, sans institution. Aussi, la situation à l'intérieur devint des plus troublée et des foyers de révolte éclatèrent. A. Zogu organisa alors la résistance à la tête de ses fidèles et rétablit l'ordre en mars l922. Ahmed Zogu fut ensuite chargé de former le nouveau cabinet.
Dès lors, commença pour le gouvernement un travail de reconstruction dans toutes les parties dévastées. A cet égard, le message que le nouveau Premier ministre, Ahmed Zogu, adressa au peuple, le 2 décembre 1922, mérite d'être cité : "Je suis persuadé, que le nouveau gouvernement accomplira les vux de la Nation et, notamment, son désir de fonder un Etat occidental entièrement civilisé. Le gouvernement ne mettra jamais d'entraves à la liberté du peuple ni à celle de la presse ... l'Albanie est un petit pays et sa politique devra être claire, transparente et réalisable. Nous respectons les Etats voisins et nous demandons que ces Etats respectent également l'Indépendance et la pleine souveraineté de notre Etat".
Ce fut dans cet esprit que le cabinet Zogu s'adonna au dur labeur de créer un Etat de toutes pièces. La première mesure qu'il fallut prendre fut de désarmer le peuple. "On sait que le fusil a été pendant des siècles le compagnon inséparable de l'Albanais. C'est dire qu'il a fallu le prestige d'un chef tel qu'Ahmed Zogu pour réussir à mettre la main sur les fusils et les mitrailleuses de la population".
Mais l'opposition, qui n'avait pas déposée les armes, recommença à s'agiter sous l'influence de Son Excellence Monseigneur Fan Noli.
Fan Noli (1882 - 1965)
Finalement, devant l'ampleur des troubles et des intrigues fomentés par l'opposition, A. Zogu démissionna de son poste de Premier ministre, le 25 février 1924. Mais, les troubles ne s'en trouvèrent pas moins atténués, entraînant le pays dans une situation anarchique et obligeant Zogu à se réfugier en Yougoslavie, le 20 avril.
Devenus maîtres de la situation, les insurgés constituèrent un gouvernement, le 16 juin 1924, avec Fan Noli à sa tête.
Fan Noli et son gouvernement bolchévisant (Il avait voulu montrer sa sympathie avec ce régime, qu'il courtisait, en autorisant l'établissement d'une délégation à Tirana) marcheront alors résolument vers la dictature. La promesse d'organiser des élections libres ne sera pas tenue et les procès de haute trahison contre les partisans de Zogu se multiplieront. Par ailleurs, en décembre, il proclamera le pays tout entier en état de siège.
La situation devenant intenable, c'est à ce moment là que les troupes libératrices, formées par Ahmed Zogu, tombèrent à l'improviste sur la capitale, soulevant l'enthousiasme des populations et chassant "le gouvernement des usurpateurs", le 24 décembre 1924.
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