LEKA Ier OU LA RAISON D'ESPERER


 

Le Roi Leka a été, durant toute sa vie d’exilé, l'âme de la résistance de son peuple. Au-dessus des partis et des mouvements, il peut, aujourd’hui, être le fédérateur d’un peuple meurtri par les déchirures de l’Histoire.

SM LEKA Ier
Roi des Albanais

 

Il est né le 5 avril 1939 à Tirana, mais n'aura connu son pays que deux jours, puisque l'invasion des troupes italiennes obligera son père, le Roi Zog , à prendre la route de l'exil, le 7 avril 1939.

Dès lors, la famille royale séjournera successivement en Grèce, en Turquie, en France et en Grande-Bretagne où le Roi Zog organisera la résistance de 1940 à 1946.

Puis, sur invitation officielle de la Cour Royale d'Egypte, elle se rendra au Caire. La famille royale d'Albanie s'installera à Alexandrie. C'est ici, que le Jeune Prince Leka commencera ses études primaires, puis secondaires au Victoria College et au British Boy's School. Mais, il ne les terminera pas, puisqu'en 1952, le Roi Farouk d'Egypte sera détrôné, obligeant la famille royale d'Albanie à quitter l'Egypte pour s'installer, à Cannes, à partir de 1955.

Le Prince Leka terminera ses études secondaires à l'École des aigles de Villars-sur-Ollon, en Suisse, puis, en 1956, il s'inscrira à l'Académie royale militaire de Sandhurst en Grande-Bretagne d'où il sortira Lieutenant, en 1959.

De retour en France, il suivra des cours de droit et de sciences économiques à la Sorbonne.

Le 9 avril 1961, son père, le Roi Zog Ier, décède à Paris et, quelques jours plus tard, le 15 avril 1961, son fils, Le Prince Leka prête serment devant une Assemblée de nationalistes albanais, composée des hauts dignitaires du royaume et d'imposantes délégations d'albanais venus des quatre coins du monde. Il devient, alors, de par la Constitution de 1928, Roi des Albanais.

En 1962, il quitte la France et s'installe avec sa mère, la Reine Géraldine, à Madrid. De là, il va commencer à organiser l'opposition nationaliste.

Les 2 et 3 juillet 1972, il réunira tous les partis politiques albanais en exil dans une conférence connue sous le nom de Conférence de Madrid.

Cette Conférence, organisée sous l'égide du Roi Leka, concrétise la création d'un Front commun nationaliste contre le régime stalinien de Tirana.

Le 8 octobre 1975, le Roi Leka épouse civilement, à Biarritz, une jeune australienne, Mme Susan Cullen-Ward, en présence d'une nombreuse assistance albanaise et, le 10 octobre, à Tolède, en Espagne, les représentants du clergé musulman albanais, de l'Eglise orthodoxe, de l’Eglise catholique et un révérend anglican bénissent le mariage.

A partir de 1976, le Roi Leka fonde le Conseil de la Libération de l'Albanie Ethnique et prend la tête, en tant que Commandant en chef, de l'Armée Nationale de Libération de l'Albanie Ethnique.

En 1977, il va commencer à intensifier ses actions et ses démarches politiques contre le régime stalinien de Tirana. 

Mais l'Espagne, désireuse d'entrer dans la C.E.E., subira des pressions des gouvernements occidentaux craignant que le renversement du régime albanais puisse par contagion déstabiliser la Yougoslavie. Aussi, en janvier 1979, le Roi Leka et ses hommes quitteront la péninsule ibérique à bord d'un Boeing mis à leur disposition par le Roi d'Espagne. 

Après un passage en Rhodésie où Ian Smith lui ouvre les portes, le Roi Leka et son épouse s'installeront à Johannesburg, en Afrique du Sud, où naîtra, en 1982, le Prince royal des Albanais, Leka II.

Malgré son éloignement, le Roi Leka a toujours continué la lutte en vue d'instaurer un jour, à Tirana, la liberté et le progrès. 

"Etre roi n'est pas la plus facile des tâches, surtout si on la prend au sérieux. Lorsqu'on accepte une obligation, il faut la conduire à son terme ... Je n'oublie pas que j'ai prêté serment comme Roi des Albanais, pas comme Roi d'Albanie, c'est-à-dire que je suis le roi d'un peuple, pas d'un pays .... L'Albanais est quelqu'un qui aime que son chef lui dise : "suis-moi" et le caractère albanais demande un fédérateur, un chef de clan. Le roi est le chef d'un clan au-dessus de tous les autres : la nation .... Un roi en exil n'a qu'un désir. rentrer chez lui. Je suis Albanais et je veux vivre sur ma terre natale. Je n'ai qu'un seul espoir, c'est que mon peuple puisse choisir librement son avenir. Et s'il faut combattre pour cela, je le ferai. Jusqu'au bout'' (In "les couronnes de l'exil" - Op. cit. - pp. 184 à 209).

Le Roi Leka est tout le contraire d'un roi mondain flânant dans les salons. "Je ne suis pas un être passif, mais un militant actif" dit-il souvent. D'ailleurs, alors que tous les autres rois en exil adoptaient un profil, lui, continuait à lutter contre le régime stalinien albanais malgré les réticences occidentales qui torpilleront ses initiatives politiques.

Pour lui, tout a toujours été clair : "Je travaille dans un seul but, le bien de mon pays; alors le monde entier peut bien penser ce qu'il veut ...".

Il considère qu'il n'y a pas d'autres choix que celui d'agir quand certains préféreraient composer avec les néo-communistes.

Il mène, donc, le combat pour une Albanie libre, démocratique et ethnique. Sur ce dernier point, il n'a jamais cédé face aux pressions occidentales qui refusaient catégoriquement que quelqu'un remettre en cause la stabilité de la Yougoslavie. En effet, il avait essayé en vain de faire comprendre aux occidentaux le danger de vouloir conserver une Yougoslavie dominée par les communistes serbes. Mais, personne ne voulait entendre de tels discours.

L'Histoire lui donne, aujourd'hui, raison.

 

 

Quoiqu'il en soit, les temps changent et l'on sent bien, depuis 1989, que plus rien ne sera comme avant. Mais, il faudra encore attendre un an avant que le souffle de l'Histoire n'atteigne l'Albanie ("crise des Ambassades") et deux de plus avant que les communistes n'abandonnent le pouvoir. En effet, ce n'est que le 6 avril 1992 que le tribun cardiologue du dictateur Enver Hodja, M. Sali Bérisha deviendra le premier président non communiste du pays depuis près d'un demi siècle.

Dès lors, des pourparlers s'engagèrent pour organiser le retour du roi et de la famille royale. Mais, les espoirs furent vite déçus. En effet, après avoir autorisé la venue en Albanie de la cour royale, en juillet 1993, le gouvernement expulsera, le 20 novembre, le Roi Leka seulement quelques heures après son arrivée dans le pays alors que celui-ci souhaitait assister à la fête nationale et demander l'organisation d'un référendum sur le rétablissement de la monarchie. Le motif invoqué par les autorités albanaises était que le Roi Leka Ier était venu en Albanie avec de faux papiers d'identité, son passeport portant la mention "Royaume d'Albanie". Il va s'en dire que l'ensemble de la classe politique a critiqué la position gouvernementale d'empêcher un Albanais de rentrer dans son pays.

Mais, il faudra attendre, 1997, la révolte des épargnants victimes de la faillite des fonds d'investissement pyramidaux et la dégénérescence des mouvements de protestation en mouvement de rebellions pour que le sujet revienne d'actualité. En effet, dès le 4 février 1997, le Roi Leka s'est joint à l'opposition pour réclamer la démission du gouvernement et, le 6 mars, il appelait à l'organisation d'un référendum dont le principe était déjà accepté par presque tous les partis politiques.

Dès lors, le roi Leka se prépara à rentrer une nouvelle fois dans son pays. Ironie du sort, c'est le 28 mars 1997, à l'issue d'une réunion de travail convoquée par le Premier ministre socialiste Bashkim Fino, que dix partis politiques albanais ont approuvé les modalités légales de son retour

Finalement, le roi Leka Ier, après plus d'un demi siècle d'exil, est arrivé à Tirana, le 12 Avril 1997, accueilli par une foule enthousiaste de plusieurs milliers de personnes.

Le retour du roi, coïncidant avec l'arrivée de la force multinationale chargée de rétablir l'ordre en Albanie, marque une volonté certaine de se présenter comme un recours possible à l'anarchie qui règne en l'Albanie.

"C'est très difficile d'exprimer ce que je ressens. C'est formidable d'être ici, de voir mon peuple… C'est un temps merveilleux pour moi, mais encore un temps de douleur à cause de ce que l'Albanie traverse… Je suis venu partager vos souffrances et frustrations, mais aussi vos espoirs d'un avenir meilleur… J'espère par ma présence et mon poids pourront aider le peuple Albanais à surmonter ces problèmes… Nous allons travailler ensemble pour sauver et reconstruire l'Albanie" a-t-il déclaré, en foulant le sol albanais, avant d'affirmer "Je pense qu'il faut restaurer en priorité la stabilité politique, la paix et l'unité. Je pense pouvoir y contribuer".

Après avoir rencontré, le 16 avril, le porte parole de l'Assemblée, M. Pjeter Arboni, qui lui a souhaité la bienvenue dans son pays, le Roi Leka s'est entretenu, le 18 avril, avec le chef de L'Etat, M. Sali Bérisha, qui lui a dit être d'accord pour organiser un référendum sur la monarchie.

"Mon message, depuis mon arrivée, a toujours été centré sur la réconciliation et l'unité, et j'insiste dans ces directions, afin de convaincre que c'est par cette voie que les Albanais auront la paix et la prospérité" conclura-t-il lors d'un entretien avec le Premier ministre, M. Bashkim Fino, et plusieurs ministres.

Après avoir rencontré les leaders des principaux partis politiques, il a ensuite entrepris un périple à travers le pays à la rencontre de son peuple.

 

Finalement, le président albanais Sali Bérisha s'est prononcé, le 12 mai, pour la tenue d'un référendum sur le rétablissement de la monarchie et le parlement albanais a voté, le 13 mai, la loi préalable à l'organisation d'un référendum simultanément aux les élections législatives, prévues le 29 juin. 

Depuis, le Roi des Albanais Leka Ier a fait campagne, à travers le pays, en faveur de la monarchie :

"Paix, fraternité, unité, pas de déchirements … L'avenir de l'Albanie est entre vos mains comme l'avenir de vos enfants".

 

Finalement, le référendum sur le rétablissement de la monarchie en Albanie a enfin eu lieu, mais il n'a pas été épargné par la fraude généralisée et ce d'autant plus que les observateurs de l'OSCE annonçaient être mandatés uniquement pour les élections parlementaires. C'est ainsi, qu'il a manqué près de 300 000 bulletins de vote pour le référendum.

Quoiqu'il en soit, de nombreuses personnalités politiques ont, dans un premier temps, annoncé la victoire, dans leur circonscription, du "oui" au rétablissement de la monarchie. Très vite, les agences de presse étrangères, la BBC, les télévisions italienne et turque, annonceront même des chiffres : 54 % d'électeurs ont voté pour la monarchie. Mais, tout cela restaient officieux et les communistes, victorieux au premier tour des législatives, s'empresseront d'annoncer un score national d'à peine 20 %. Il faudra encore attendre une dizaine de jour pour que les résultats officiels créditent les monarchistes de 34 %.

Bref, manipulation du scrutin et falsification des résultats sont les grands vainqueurs de ces élections que chacun choisira, dans son âme et conscience, de reconnaître ou de contester (Cf "The Constantian" - Journal of the Constantian society - Volume XXIV - Numbers 4/5 - November 1997).

Aussi, le Parti de La Légalité a fait parvenir aux institutions européennes et ambassades occidentales établies en Belgique un dossier comprenant une note de protestation et les documents officiels de la Commission Electorale Centrale.

De son côté, le Roi Leka s'est vu contraint par les autorités nouvellement en place de quitter son pays. A cette occasion, dans une déclaration, il a mentionné qu'il s'éloignait provisoirement et qu'il restait à la disposition du peuple albanais.

Quoiqu'il en soit, et même si les occidentaux se voilent la face, tous les partis d'opposition au régime socialiste (ex-communiste) au pouvoir ont élaboré, le 4 juin 1998, une résolution déclarant que les résultats du référendum sur le choix du régime politique ont été manipulés et demandant le retour dans sa patrie du Roi Leka Ier pour lui permettre d'apporter sa contribution à la cause nationale.

De plus, le 24 septembre 1998, le président du Parti de la Légalité d'Albanie, M. Eqerem Spahija a été emprisonné pour avoir participé aux manifestations anti-gouvernementales des 13 et 14 septembre. A ce sujet, le député français, M. Renaud Muselier, a fait une lettre au Ministre des Affaires Etrangères, M. Hubert Védrine, pour qu'une commission d'enquête parlementaire soit constituée afin de rendre compte des raisons et des conditions d'arrestation.

 

Le président Rexhep Meidani a promulgué, à l'occasion de la fête de l'Indépendance albanaise, le samedi 28 novembre 1998, la première Constitution post-communiste de l'Albanie approuvée lors d'un référendum organisé le dimanche 22 novembre.

D'après les résultats définitifs du référendum proclamés par la Commission électorale centrale, le "oui" à la Constitution a recueilli 93,5% des suffrages exprimés et le taux de participation a été de 50,57%.

Le Parti Démocratique de l'ancien président Sali Bérisha, qui a boycotté le scrutin avec les autres partis de l'opposition dont le Parti de la Légalité d'Albanie (monarchiste), a affirmé que les résultats avaient été manipulés et que le taux de participation n'a pas dépassé 40% des inscrits.

Mais, de toute façon, le gouvernement socialiste avait modifié la loi électorale avant le scrutin pour que la Constitution puisse être validée même avec une participation inférieure à 50% et, après l'échec du référendum constitutionnel de 1994 organisé par Sali Bérisha, les occidentaux étaient peu regardant quant à la méthode pour parvenir au résultat escompté. La Cour Royale d'Albanie révèle, d'ailleurs, dans un bref rapport, de nombreuses irrégularités et parle de "grandes manipulations".

De son côté, le Roi Leka Ier considérait ce projet de Constitution comme anti-national et contraire aux intérêts nationaux (lire à ce sujet l'interview réalisé par le journal "Bota Sot - 28/10/98)."Je dis aux Albanais de dire non à une telle Constitution élaborée par les néo-communistes" (Atdheu" - N° 215 - 18/10/98).

Entre temps, la situation au Kosovo s'est continuellement dégradée et, suite au massacre de Racak où 45 Albanais ont été tués par les forces serbes (15/01/1999), les occidentaux ont organisé la tenue d'une Conférence internationale sur le Kosovo à Rambouillet (France).

Or, le jour même de l'ouverture de cette Conférence, le 6 février 1999, les autorités sud-africaines levaient l'immunité diplomatique qu'elles accordaient au Roi Leka depuis plus de vingt ans et procédait à son arrestation (lire le communiqué envoyé à l'AFP par ses représentants en France). Il va sans dire, qu'il s'agit, là, d'une véritable conspiration des services secrets occidentaux, dont le but est d'affaiblir la position des partisans de l'indépendance du Kosovo en empêchant le Roi, non seulement, de se rendre aux obsèques de son ami de toujours le Roi Hussein de Jordanie et d'y rencontrer les grands de ce monde, mais aussi, de prendre part aux discussions de Rambouillet.

Finalement, le Roi a été libéré et placé en résidence surveillée une semaine plus tard, alors que la Conférence de Rambouillet est un échec. Il faudra, cependant, attendre le début du mois d'octobre pour que le Procureur du tribunal de Johannesburg annonce que toutes les charges retenues contre le souverain albanais étaient retirées (lire le communiqué de presse de ses représentants en France - 08/10/1999).

Entre temps, la situation en Albanie s'est quelque peu tendue avec le retour de la guerre des chefs pendant les congrès du Parti Démocratique et du Parti Socialiste. L'Occident, qui espérait que l'émergence d'une nouvelle génération de dirigeants normaliserait la scène politique albanaise, a été une nouvelle fois déçue. En effet, alors que Sali Bérisha était réélu après avoir écarté son jeune rival, Genc Pollo (35 ans), Fatos Nano reprenait les rennes de l'ex-parti communiste en évinçant le Premier ministre, Pandeli Majko (33 ans).

 

Quoiqu'il en soit, au cours de son discours d'investiture, Sali Bérisha, a pris l'engagement dans le cas où la coalition "l'Union pour la Démocratie" gagnerait les prochaines élections de doter le pays d'une nouvelle Constitution et de restituer les biens à la famille royale d'Albanie. Il a, également, rendu hommage au Roi Zog Ier pour les services qu'il avait rendu au pays et reconnu qu'il fut le principal artisan de la création d'un Etat moderne (Lire la transcription du discours de Sali Bérisha dans Atdheu - N°37/361 - 03/10/1999).

 

De leur côté, les néo-communistes au pouvoir ont fait prononcer à l'issue d'un procès politique expéditif une peine de trois de prison ferme contre le Souverain albanais pour "atteinte à l'ordre constitutionnel  et participation à une manifestation illégale" (le 3 juillet 1997 le roi Leka avait participé avec ses supporters à une manifestation de protestation à l'issue de la proclamation des résultats du référendum sur la monarchie) alors que le Procureur de Tirana, Agim Cekrezi, réclamait la prison à vie pour "participation armée à un complot contre l'ordre constitutionnel".

Ce simulacre de procès, comme le précise dans un communiqué de presse (26/11/1999) le Porte-parole de la famille royale, M. Skender Zogu, vise une nouvelle fois à jeter le discrédit sur la personne du Souverain, qui jouit d'une très grande popularité au sein de son peuple, et à l'empêcher d’œuvrer sur le sol même de sa patrie.

*                 *

D'ailleurs, et comme pour faire échos aux clameurs du peuple qui réclame le retour du Roi Leka en Albanie, le Préfet de Tirana, Taulant Dedja, a approuvé, le 26 mai 2000, la décision du Conseil municipal de redonner à une partie du boulevard principal de la capitale (Boulevard Staline durant la période communiste) son ancien nom : Boulevard Ahmet Zog.

Cette décision, comme le souligne Suleman Gjanaj, le Secrétaire pour les Relations extérieures du Parti de La Légalité d'Albanie, "est l'une des plus importante de la période post-communiste car les Albanais reconnaissent finalement les mérites du Roi Zog. De plus, cette décision plaide en faveur du retour du Roi Leka, qui représente la plus sérieuse alternative face aux nombreuses crises politiques, sociales et économiques que le pays rencontre".

 

Aussi, le 24 juin 2000, la Marie de Tirana organisa une grande cérémonie pour l'inauguration de l'une des principales artères de la capitale albanaise avec le nom du Roi Zog Ier. 

A cette occasion, la famille royale était représentée par le cousin germain du Roi Leka, M. Skender Zogu. Celui-ci était accompagné par l'Aide de Camp du Roi Leka, le Commandant Yllë Spahija, ainsi que par M. Suleman Gjanaj, Secrétaire pour les Relations extérieures du Parti de la Légalité d'Albanie. 

La cérémonie officielle débuta à 10 heures précises par l'Hymne national albanais ainsi que par un discours du Président du Conseil municipal, le Dr Orhan Sakiqi, qui souligna l'importance historique et le rôle du Roi Zog dans la création du premier Etat moderne albanais. Ensuite, ce fut au tour du Roi Leka de s'adresser aux Albanais à travers un message arrivée le matin même à Tirana. M. Skender Zogu s'adressa aussi à l'assemblée réunie devant le podium installé sur la place centrale de Tirana. L'ancien Président albanais, Monsieur Sali Bérisha, fit par la suite un éloge au Roi Zog en le qualifiant de "l'homme le plus illustre de l'histoire de l'Albanie".

Dans la soirée, un grand dîner a été organisé par le Parti de la Légalité d'Albanie. A cette occasion, et pour la première fois dans l'histoire de l'Albanie post-communiste, tous les partis politiques d'opposition furent réunis autour de la même table sous les yeux de l'Ambassadeur de France à Tirana et d'un représentant officiel de l'Ambassade des Etats-Unis en Albanie.  Le rôle positif de la monarchie, ainsi que celui de la famille royale dans le développement du pays fut rappelé. Ensuite, M. Suleman Gjanaj, Secrétaire pour les Relations extérieures du Parti de la Légalité d'Albanie, invita, lors de son discours, les représentants politiques et non-politiques présents de suivre l'exemple de la monarchie et du Roi Zog qui fut l'unificateur des différentes tendances à l'intérieur du pays et qui, de ce fait, arriva à construire un Etat doté d'institutions démocratiques au début du vingtième Siècle.

*                 *

Le Parquet a demandé, le 21 décembre 2001,  au Tribunal de première instance de Tirana le changement de l'acte d'accusation envers "Leka Zogu" de "atteinte à l'ordre constitutionnel et organisation de meetings illégaux" à "participation à des meetings illégaux". Cette demande a été acceptée par le Tribunal de première instance de Tirana.

Le Parti Démocrate a salué la décision du Tribunal de modifier l'acte d'accusation envers "Leka Zogu", qui permettra son retour en Albanie comme un citoyen libre, a fait savoir son bureau de presse. Le PD considère cet acte comme une possibilité de remédier à "l'injustice d'une décision politique" qui empêchait le Roi Leka de retourner en Albanie. 

Finalement, le 25 janvier 2002, la Cour, dirigée par le juge Ilir Çeliku, a décidé de déclarer coupable "Leka Zogu", en le condamnant par contumace "à deux ans de prison avec sursis" alors que deux séances auparavant, le procureur de cette affaire, Ylli Basha, avait demandé au Tribunal de déclarer coupable "Leka Zogu" et de le condamner à 3 ans de prison (Revue de presse sur le sujet en Albanais). Le Tribunal de première instance de Tirana jugeait "Leka Zogu" pour "avoir organisé et rassemblé la manifestation illégale en vue de renverser l'ordre constitutionnel, après les élections du 29 juin 1997, ainsi que pour port d'armes non-autorisé".

Sous cette accusation, il avait été condamné à 3 ans de prison ferme, le 25 novembre 1999, par le Tribunal de Tirana, mais le dossier était revenu devant ce même tribunal sur décision de la Cour d'Appel qui avait qualifié d'"irrégulier" le jugement de l'affaire. 

Cette décision, qui condamne le Roi mais le laisse libre, servira, également, à diminuer la tension politique dans le pays, estiment les réformateurs.

En fait, les tribunaux albanais se sont rétractés. L'acte d'accusation a été totalement modifié et les juges ont entériné une affaire qui avait déjà que trop durée. Cette décision servira, également, à diminuer la tension politique dans le pays, estiment les réformateurs.

D'ailleurs, un groupe de 65 députés, appartenant  à différents partis politiques, ont lancé, le 8 mars 2002, une pétition pour le retour dans leur patrie de la Reine-mère Géraldine et de la famille royale.

Considérant cet appel en faveur du retour définitif de toute la famille royale en Albanie, le Roi Leka a indiqué dans une interview accordée à la "Voix de l'Amérique" (Reproduit dans Korrieri du 20/03/2002 – "Leka Zogu : do Kontriubojme per Shqiperine" - voir notre rubrique Revue de Presse),  que "nous sommes prêts à apporter notre contribution, en tant que citoyen ou au titre d'une fonction définie pour développer l'économie du pays et pour renforcer l'Etat albanais dans l'intérêt de la nation albanaise. Nous devons comprendre que ce n'est pas seulement l'Albanie qui a besoin d'être soutenue mais aussi notre nation toute entière. Tout citoyen qui se dit Albanais, doit aussi apporter sa contribution. Ma famille et moi, nous sommes au service du peuple et nous le resterons à jamais. J'ai toujours œuvré pour l'union nationale et le progrès de la nation albanaise".

Le 27 mars 2002, les socialistes albanais se prononçaient officiellement pour le retour de la famille royale en Albanie, portant à 76 le nombre de députés ayant signé cette demande. On trouve parmi les signataires, le chef de groupe parlementaire socialiste, Arben Malaj, et le député Monika Kryemadhi (l'épouse de l'ex-Premier ministre Ilir Meta). C'est la première fois que les représentants de l'opposition et de la majorité soutiennent la nécessité du retour de la famille royale. Jusqu'à présent, seul le Parti de la Légalité appuyait cette demande.

  La famille royale d'Albanie retourne définitivement dans sa patrie (28 juin 2002) -
Reportage photos exclusif et Revue de Presse
Conférence de Presse du Roi des Albanais Leka Ier  le 1er juillet 2002

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